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Eau vive

12 mars 2008

À toi...

     en trouvant cette grotte où je noie mes secrets tu as franchi une porte que tu croyais transparente. Moi qui écris toute entière liée à des douleurs tues, à mes rêves déchus. Tu as été surpris... Elle écrit donc comme ça ? Fier comme un gamin d'avoir trouvé la malle où était enfouie la carte au trésor, après l'avoir tant cherchée. Et quand tu as su que mes mots étaient autre chose que prose, tu as préféré me dire la vérité. Je t'ai trouvée, après t'avoir cherchée.
Mais si je vis cachée ici, c'est parce que ici m'est indispensable et... insupportable aux autres.
Crois-tu sincèrement que tu pouvais me lire et me vouer en même temps des sentiments autres que d'amitié ? Non, je te l'assure. Tu t'y as cassé ta paix, tu y as effrité tes sentiments. Car en chacune de mes lettres égarées tu croyais lire ton prénom en filigrane. Dans chaque note érotique tu percevais l'amant rival. Dans chaque mot en clapotis tu te sentais trahi de m'avoir pensée peinée et de me lire gaie. Tu ne connais de moi que l'autre, toi qui n'a pas de nom, et l'image que tu en avais s'est brisée en en puzzle démoniaque. Tu croyais lire... Tu croyais comprendre... Et moi, je suis.
Parce qu' ici ne vit pas celle que tu crois connaître. Ce sont des lumens épais où je n'ai plus peur du noir, ces lignes sont mon doudou de nuit, ma vie rêvée, mes puanteurs, mes rages et mes rêves.

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11 mars 2008

Un bruit salé

J'ai le coeur en taffetas de moire, voilage en soupirs de vibrations irisées. Ni tout à fait le même, jamais, mais singulièrement semblable à lui même. Je ne m'y égare plus guère, dans ce coeur aux couleurs mouvantes. J'y drape ma nudité si crue, pour que jamais elle ne soit visible à l'autre.
Je suis arc en fiel de douceurs fondantes, arc boutée d'une flèche sanglante qui m'a transpercée.
J'ai des pensées en plumetis de velours. Petits pois duveteux s'accrochant aux doigts fissurés de désirs trop abrupts. Et les mailles se desserrent, où un filet de joies douces cascade en ruisseau, chantant mon impuissance à désaltérer ma soif.
J'ai l'amour en tunique de bure qui raye la soie, même elle, la soie lourde de mes émois.
Fermer les yeux, laisser la nuque flancher, là, et pleurer à en mourir de sentir la vie qui se bat, et bat et bat, dans un bruit salé.

9 mars 2008

Un ogre si doux

Il y avait le clapotis de l'eau dans la bouillotte. J'étais si bien, là, doucement lovée autour de sa paroi si chaude et moelleuse. J'étais l'enfant qui n'a plus peur de l'abandon, les yeux clos, contre le sein de sa nourrice gonflé de lait tiède.
Et il y eut le bruit mat de ta larme qui est tombée. Là, elle a coulé, presque sans un bruit,  comme si un désert l'aspirait. Je crois que c'est juste le soupir salé de ton chagrin que j'ai entendu.
Alors j'ai serré encore plus fort ma bouillotte de caoutchouc. Ma bouillotte en joli leurre recouvert de polaire douce. Bleue, avec ses pois multicolores qui faisaient semblant de jouer à être gais.
Et toi, vêtu de noir, avec cette saleté de trace humide sur ton visage. Mon coeur se serrait de plus en plus fort contre ma bouillotte. Barreaux de prison qui clapotaient, menottes duveteuses pour retenir tout geste vers toi.
Je ne pouvais pas. Non, non, non. Si je t'avais pris dans mes bras, tu aurais pleuré. Vraiment pleuré. Pas laissé un saleté de goutte se croire larme.
Et j'aurais éclaté en sanglots de te laisser croire que tu pouvais endormir ta peine au creux de mes bras.
Parce que le chagrin qui me dévore est un ogre qui n'aurait pas résisté à l'envie de te broyer toi aussi.

6 mars 2008

Colifichet

Moi je m'en fous bien de cet extra-ordinaire. Je ne suis pas une plaquette de beurre ou un croissant boulanger.
Moi, ce je voudrais, c'est être précieuse.
Comme un colifichet en toc, une bague de fer blanc, un émail piqueté par le temps. Si précieux que sa perte serait cruelle.
Je ne veux pas que l'on m'adore. Je préfère être jetée aux orties et que tes mains me passent un baume si apaisant que les cloques seraient baisers exquis.
Je ne veux être que ta compagne précieuse, celle que tu toucheras parfois sans y penser, juste pour t'assurer que mon sourire en toc te tient compagnie et qu'il est pour toi seul métal précieux.

5 mars 2008

Pardon Serge...

Bien sûr, j'ai d'autres aventures
Et d'autres servitudes
Et d'autres que toi sont venus
Le sexe et les mains nus
Bien sûr !
Bien sûr j'ai oublié leur nom
Et lavé leurs affronts
Mais partagé leurs frissons.

{Refrain:}
Mais d'épisodes en aventures
De cul en cul, d’orgasmes en bref
Jamais encore, mon con le jure
Je n'ai pu aimer leurs corps…
De ces amants et même aimants
De sexe en sexe, de langue en bouche
Je n'ai pu vider ma mémoire
Je ne crois plus en rien

 Bien sûr, de moi à moi, je mens
Depuis j'ai dit : " casse toi "
Et d'autres épris sont venus
Casser leurs dents sur ma nuque
Bien sûr !
Bien sûr pour trouver le repos
J'ai pourléché leur peau
Et ils ont même cru que….

{Refrain:}
Mais d'épisodes en aventures
De cul en cul, d’orgasmes en bref
Jamais encore, mon con le jure
Je n'ai pu aimer leurs corps…
De ces amants et même aimants
De sexe en sexe, de langue en bouche
Je n'ai pu vider ma mémoire
Je ne crois plus en rien.


Bien sûr, j'ai joué de leurs larmes
Et camouflé mes armes
Du bonjour au j’me casse
Toujours pour rien, toujours par jeu
Bien sûr !
Bien sûr, que je m’en veux
De ces mots dits pour toi seul
Bordel je t’aimais.

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5 mars 2008

Autophage

J'ai le coeur qui a faim, et ça gronde dans mes cotes comme un train fantôme de fête foraine. C'est assourdissant, un coeur qui a faim. Ça se contracte et se tord, sécrète de l'acide pour mieux digérer la bouchée à venir. Ça attend patiemment. Le coeur qui a faim est raisonnable. Il ne prend qu'une bouchée, une seule, pour éviter la nausée fielleuse; il a dû mourir, dans une autre vie, d'une overdose.
J'ai le coeur boulimique, entre deux anorexies. Ce doit être l'instinct de survie qui lui creuse l'appétit, de temps en temps, avant que les ventricules ne percent la paroi amincie.
J'ai le coeur dévoreur.
Faut qu'ça saigne, faut qu'ça tranche, faut qu'ça palpite encore.
J'ai le coeur autophage, qui ne se dévore que peu à peu, pour ne pas mourir trop vite.

Et ça fait mal.

4 mars 2008

Pseudo

Je n'ai jamais regretté l'oiseau qui laissait ses plumes au gré de son blog d'alors, celui qui fut mon port d'attache pendant plus d'un an, et quand j'ai quitté son nid c'était avec le sourire doux de celui qui part pour un autre voyage.
Le temps a passé, les escales ont parfois été très brèves : j'ai créé, puis effacé, parfois détruit d'un seul clic, du blog secret à l'éphéméride de notes. J'avais besoin de lancer mon encre dans des baies à découvrir.
Aujourd'hui un étrange sentiment me prend par la nostalgie : j'ai le spleen. Mais cela va bien au ciel bas et lourd de cette matinée.
Je ressens avec une étrange tristesse la perte de ce doux animal marin qui s'attachait à mes mots de ses ventouses en corolles nacrées. Je ne pourrais plus écrire en signant d'un nuage noir mes bulles de lettres. J'aimais tant son pseudo que j'ai eu la stupidité de l'utiliser sur un site très dynamique de ma région... Et j'ai appris à me méfier depuis que je traîne sur le net... Google... ce crétin de Google retrouve tout à partir d'un simple petit mot. 
Cette Miss a effacé toute trace d'Azertyuiop susceptible de faire découvrir l'autre, non pas la dynamique organisatrice de sorties dans ma ville (p'tain Google, à cause de toi je surveille le moindre de mes mots, merde alors !), mais la bloggueuse aux mots trop noirs pour être compris comme n'étant que des espace-temps de douleurs.
Je n'écrirai plus jamais ce doux pseudo que je déposais au pied de mes notes, boule de ouate au creux de mes mots.

  Nostalgie

2 mars 2008

Panée

J'ai cédé à l'attrait vermillon de désirs crus.
J'ai concédé à mon instinct l'odeur veloutée de pêche de vigne.
J'ai subi le choc de ses mains effleurant la charpente de mes épaules. Dessinant ma taille de ses paumes, creusant le creux de mes reins d'un simple doigt impatient.
Et j'ai respiré si fort qu'une montgolfière a poussé entre dans mes poumons.
Mon sexe a battu la cadence en silence, d'un désir palpitant au creux de mes chairs gonflées.
J'attends.
Le corps tendu à tout rompre, faisant vaciller ces digues qui ont dix mille ans. Bâties à la sueur de mes plaisirs disparus, moellons alignés au niveau à bulle de tant de désirs factices.
J'attends.
Avec pour compagnie le chant des oiseaux à l'aube vraie, une heure avant celle que les cristaux digitaux affichent stupidement. Et mon sexe avide d'être empli de plaisir se joue de fuir. Pour mieux jouir.
Son odeur et ses mains auraient donc suffi ?  Lui, banal amateur de chair fraîche, et moi, acide amère qui se fait rouler dans la farine par deux mains expertes. Pile. Face. Je suis panée. Pour une vieille de dix mille ans le paradoxe me plaît.

27 février 2008

Araignée de nuit

Je ris avec eux, bien sûr que je ris. Même si parfois je me moque discrètement de leurs propos. Ils sont ainsi, banals consuméristes de chair triste. Ils soupèsent des yeux, calibrent, marchandent de propos très légèrement graveleux, sans trop, surtout sans trop... afin de ne pas faire fuir la proie tout entière révélée à leur désir primaire.
Et je ris moi aussi. Moi qui voudrais tant qu'elles se respectent davantage, mes sœurs, femmes comme moi.
Mes sourires sont amers devant leur bassin qui frétille, leur langue qui pourlèche le vernis de leurs lèvres fardées. Je soupire et jauge pourtant de mon regard féminin le balancement du fessier, le rebondi aguicheur de seins habilement dévoilés. Je ris et me vomis. Je suis le chasseur et la proie.
Et quand leurs mains se posent sur moi...
Et quand je ne sais plus dire non, pour ne pas toujours creuser mon matelas d'un seul côté, pour ne pas oublier, pour l'hygiène amer d'un corps qui se desquame, quand cette heure inéluctable sonne le glas...je laisse ma peau se scarifier sous leurs caresses vaines. Je ne jouis pour personne qui serait semblable à vous, mon amant d'un soir. Cela me souillerait plus sûrement encore que l'écho de mon rire à vos côtés lors de cette soirée où les femmes n'étaient que viande de supermarché.
Quel morceau étais-je à vos yeux dégoulinant de désir ? Du rond de gîte ? un filet mignon ?
Vous hésitez ?
Je vais vous le dire, je suis ce morceau que l'on nomme araignée...

26 février 2008

Encore debout

La peine insidieuse suinte d'odeurs acides, pendant que les tourments taisent leurs hurlements viscéraux. Ce n'est rien. Un chagrin en flocons de ouate douce, en ruban de vieille dentelle qui jaunit et se délite inexorablement. Cela me colle à la peau, à l'humeur, cela me tatoue le sourire de ricanements silencieux.
J'ai la haine qui se déguise en amour, la peur de vivre en rage à vivre.
Et je casse de mes ongles la croûte de terre qui a durci, plonge mes doigts dans l'argile sèche, écorche mes empreintes sinueuses sur le gravier aigu. Tentant de blesser mes chairs pour oublier cette douleur qui déchiquette les bonheurs simples.
Je l'entends.
Elle s'approche de moi, froide et chuintante, de son pas feutré.
Non, je ne veux pas que tu viennes, s'il-te-plaît. Je ne suis pas prête, pas ce soir, pas là, c'est encore trop dur.
Le tempo de ma peur chavire au rythme de son pas de loup, sous la lumière dorée de la lune. Et mes paupières se soudent pour rassembler mes forces et me taire devant elle.
Sa main brutale se colle à mes seins, broyant mes poumons jusqu'aux osselets de mon dos. Je n'ai pas encore assez mal, j'ai peur, juste ça. Elle me broie, lentement, si lentement, et mon souffle s'affine en un sifflement rauque. Jusqu'à la souffrance qui submerge en un tour de rein la digue illusoire. Elle a gagné.
Au creux de la nuit, pelotonnée dans la tiédeur moite de mon corps recroquevillé, je laisse les sanglots épais déchirer mes rêves.
Demain je serai debout.

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