À toi...
en trouvant cette grotte où je noie mes secrets tu as franchi une porte que tu croyais transparente. Moi qui écris toute entière liée à des douleurs tues, à mes rêves déchus. Tu as été surpris... Elle écrit donc comme ça ? Fier comme un gamin d'avoir trouvé la malle où était enfouie la carte au trésor, après l'avoir tant cherchée. Et quand tu as su que mes mots étaient autre chose que prose, tu as préféré me dire la vérité. Je t'ai trouvée, après t'avoir cherchée.
Mais si je vis cachée ici, c'est parce que ici m'est indispensable et... insupportable aux autres.
Crois-tu sincèrement que tu pouvais me lire et me vouer en même temps des sentiments autres que d'amitié ? Non, je te l'assure. Tu t'y as cassé ta paix, tu y as effrité tes sentiments. Car en chacune de mes lettres égarées tu croyais lire ton prénom en filigrane. Dans chaque note érotique tu percevais l'amant rival. Dans chaque mot en clapotis tu te sentais trahi de m'avoir pensée peinée et de me lire gaie. Tu ne connais de moi que l'autre, toi qui n'a pas de nom, et l'image que tu en avais s'est brisée en en puzzle démoniaque. Tu croyais lire... Tu croyais comprendre... Et moi, je suis.
Parce qu' ici ne vit pas celle que tu crois connaître. Ce sont des lumens épais où je n'ai plus peur du noir, ces lignes sont mon doudou de nuit, ma vie rêvée, mes puanteurs, mes rages et mes rêves.