Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Eau vive
2 mars 2008

Panée

J'ai cédé à l'attrait vermillon de désirs crus.
J'ai concédé à mon instinct l'odeur veloutée de pêche de vigne.
J'ai subi le choc de ses mains effleurant la charpente de mes épaules. Dessinant ma taille de ses paumes, creusant le creux de mes reins d'un simple doigt impatient.
Et j'ai respiré si fort qu'une montgolfière a poussé entre dans mes poumons.
Mon sexe a battu la cadence en silence, d'un désir palpitant au creux de mes chairs gonflées.
J'attends.
Le corps tendu à tout rompre, faisant vaciller ces digues qui ont dix mille ans. Bâties à la sueur de mes plaisirs disparus, moellons alignés au niveau à bulle de tant de désirs factices.
J'attends.
Avec pour compagnie le chant des oiseaux à l'aube vraie, une heure avant celle que les cristaux digitaux affichent stupidement. Et mon sexe avide d'être empli de plaisir se joue de fuir. Pour mieux jouir.
Son odeur et ses mains auraient donc suffi ?  Lui, banal amateur de chair fraîche, et moi, acide amère qui se fait rouler dans la farine par deux mains expertes. Pile. Face. Je suis panée. Pour une vieille de dix mille ans le paradoxe me plaît.

Publicité
Publicité
Commentaires
Derniers commentaires
Publicité
Archives
Publicité