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Eau vive
9 mars 2008

Un ogre si doux

Il y avait le clapotis de l'eau dans la bouillotte. J'étais si bien, là, doucement lovée autour de sa paroi si chaude et moelleuse. J'étais l'enfant qui n'a plus peur de l'abandon, les yeux clos, contre le sein de sa nourrice gonflé de lait tiède.
Et il y eut le bruit mat de ta larme qui est tombée. Là, elle a coulé, presque sans un bruit,  comme si un désert l'aspirait. Je crois que c'est juste le soupir salé de ton chagrin que j'ai entendu.
Alors j'ai serré encore plus fort ma bouillotte de caoutchouc. Ma bouillotte en joli leurre recouvert de polaire douce. Bleue, avec ses pois multicolores qui faisaient semblant de jouer à être gais.
Et toi, vêtu de noir, avec cette saleté de trace humide sur ton visage. Mon coeur se serrait de plus en plus fort contre ma bouillotte. Barreaux de prison qui clapotaient, menottes duveteuses pour retenir tout geste vers toi.
Je ne pouvais pas. Non, non, non. Si je t'avais pris dans mes bras, tu aurais pleuré. Vraiment pleuré. Pas laissé un saleté de goutte se croire larme.
Et j'aurais éclaté en sanglots de te laisser croire que tu pouvais endormir ta peine au creux de mes bras.
Parce que le chagrin qui me dévore est un ogre qui n'aurait pas résisté à l'envie de te broyer toi aussi.

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Commentaires
O
Cher Olivier (mazette, je n'hésite pas ! il faut dire que la racine de votre prénom est la sagesse, donc...), donc, cher Olivier, en sachant que j'ai environ 24 visiteurs (soit cent fois moins que sur mon ancien blog, paix à son âme virtuelle), bref, tu as bien écrit, toi, passager égaré dans ce microcosme silencieux, "j'aime vous lire" ... [Bon, je suis passée au tu, mais c'est parce que tu es devenu soudainement mon lecteur fétiche.] <br /> Merci... <br /> Je sais, j'aurais pu me contenter de ce mot là, mais il y a Ego qui m'a forcée à en rajouter des tonnes.
O
Troisième visite de vos pages ; cette fois j'ose confirmer, par écrit. J'aime vous lire, Oviv.
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