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Eau vive

17 mai 2016

Lutte descriminatoire

Flagrant délit de discrimination dans le potager.
Les courgettes s'entêtent à porter six fleurs mâles pour une femelle.
Mon honneur défaille devant ce nouvel affront.
Toutes griffes dehors je vais leur couper (...)

(...) la tête.

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6 mai 2016

Il suffit de si peu (...)

(...) Le sourire, dans une de nos cantines familières, la petite phrase presqu'intime qui m'a accueillie
" Il est là "
Toi. Lié à moi par le regard d'une presqu'étrangère. Toi, comme si nous étions deux, encore Toi et Moi.
Il suffit de si peu pour fendre de trois mots les pierres au ciment trop salé pour ne pas s'effriter.

Il suffit de si peu (...) 

14 novembre 2015

De l'efficacité redoutable de certains conseils

Les rôles de la pièces sont décrits ici 

Morveux avait raison. Ne pas bouger. Surtout pas. Non non, pas d'initiative. Je m'accroche à mon rôle de soubrette dans un film muet.
Sauf pour compter les gouttes florales dans mon verre. Plic ploc. Quatre gouttes d'anti-stress par-ci. Tic-tac, quatre gouttes dévoreuses d'impatience par-là. Je cultive la zénitude.
Dans certains bureaux certains rient de me voir soudainement m'arrêter pour prendre de leur nouvelles et papoter. Oui !!! Je m'applique désormais à pa-po-ter.
Une grande fierté m'envahit.
Dents tranchantes a du se faire recadrer par de plus hautres instances et je la vois parfois ravaler la goutte de fiel qui allait poindre à ses babines retroussées. Belle grimace... Il semble évident qu'elle a reçu comme consigne de m'épargner si elle ne voulait pas que je change de service du jour au lendemain. Et elle sait que ce ne serait que difficilement jouable pour elle.
Quand même. Soupir. Quel gâchis que l'ambition quand elle est mal contrôlée.
Madame ma fielleuse cheffe, pour qu'une figure de style réussisse il faut que tous soient en parfait équilibre.
Je suis devenue un petit savon glissant.
Ne ferai rien susceptible de saboter le travail, mais ne ne tordrai plus l'humeur à la recherche d'un lubrifiant.
Bon courage.

Ah oui, ils ne savent pas, eux ! Dents tranchantes est inapte en technique. Et moi reconnue comme bidouilleuse.
Double courage madame. Il va vous en falloir.

Je commence à remettre quelques heures dans mes nuits.

2 novembre 2015

De l'expérience managériale du morveux

Les rôles de la pièces sont décrits ici 

Quand je pense qu'il y a moins de 30 ans ce morveux était en couche, tout entier à sa proie attaché pour s'abreuver de lait. Et le voilà, maintenant, m'expliquant comment jouer de Dents tranchantes en me préservant.
Le morveux est directeur de boîte industrielle. Et redoutable en management semble-t-il. Suffisament pour qu'une équipe d'ingénieurs menace de quitter la boîte si c'était "l'autre abruti" et pas morveux qui les chapeautait.
Alors que sa propre mère l'ancêtre se mine devant une cheffe et en perd toute envie de travailler. 
Faute avouée est à moitié résolue.
--- Que crains-tu ? Une lettre de licenciement ? Impossible pour toi. Donc ?
--- Heuuuu, donc ? (...)
--- Donc, tu bosses. Irréprochable, le travail. Mais pas plus. Plus aucune initiative.
--- Aïe, mais par exemple, aujourd'hui,  j'ai bien été obligée de (...) sinon (...)
--- Erreur fatale. Si tu n'avais pas fait le bug serait arrivé. Et pas sur ton nez. Tandis que là, personne ne te dit merci, et tu ne sais même pas si tes initiatives n'ont pas été mises sur le compte de Dents tranchantes.

Le morveux a pris un sourire carnassier, me regardant droit dans les yeux. Que j'ai baissés.

Je l'ai entendu penser "elle est irrécupérable".
Et il n'a pas tort. Mais au moins cela m'a fait rire au fond de moi.

1 novembre 2015

Fiel, ma Cheffe !

Les rôles de la pièces sont décrits ici 

Parvenir à l'exploit de me décourager de travailler le plus et le mieux possible, en deux mois, me laisse moi même interrogative. Mais enfin, comment, comment Dents tranchantes a-t-elle pu en arriver là si vite ?
--- Les réunions aux quelles je ne suis pas conviée ? Mais dont j'ai un compte-rendu avec liste de travaux à effectuer ?
---- Le rôle d'exécutante collée sur ma tête d'ancienne participative collaborative ? Cheffe est adjointe du service et responsable de la coordination des travaux. 
[ en aparté ces fonctions ont eu du mal à de pas déborder dans une simple carte de visite ]
---- L'appropriation immédiate de toute idée soumise comme étant celle de Dents tranchantes ?
---- Une salve d'interdictions futiles que j'ai réfutées - non encore soumise au diktat de l'obéissance aveugle à son supérieur - en rappelant que nous n'étions pas dans une salle d'école.

 Le résultat est là, je ne sais plus. Ce qui a été décidé, ni pour quelles raisons.
Et mes réactions ont été d'une banalité affligeantes... Yeux voilés, respiration proche de l'apnée, eczéma...
Oui, je sais....
[ Ego, tu es aussi concerné par ce que je dis là ],
... pas de commentaires je vous prie ! Je peux absorber des masses considérables de travaux, mais ne supporte en réalité pas le stress induit par des relations humaines détériorées. Il est un peu tard pour une psychanalyse, je pars à la retraite dans 3 ans.

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27 octobre 2015

Du miel et du sel

Les rôles de la pièces sont décrits ici 

Tout a commencé par une tomate. Et un concombre. Dents tranchantes avait tenté d'appâter la végétarienne que je suis.
Non, j'exagère. Il y avait eu -juste avant le panier du jardinier- une goutte de miel.

- Fais moi confiance, je sais récompenser ceux qui travaillent plus que les autres.
- (...)
- En leur donnant des mois. [ à l'usage des néophytes non fonctionnaires, le mois est gagné sur un avancement d'échelon, qui débutera donc 1 mois plus tôt. A rapporter à la durée moyenne d'échelon. 48 mois. A rapporter également à une carrière d'environ 40 ans... Bon, souriez, et reprenez la lecture ]
- Ah ! Tu  crois vraiment que quelqu'un travaille davantage pour ça ? Pour gagner un bon point symbolique ? Comme à l'école ?

Dents tranchantes comprit alors que ce n'était pas gagné avec moi. La servilité n'est pas très exactement mon fort.

Et elle a donc tenté la tomate et le concombre.
- Ils étaient très bons, merci. Mais j'ai également un petit potager, tu sais...

Dents tranchantes est assez intelligente pour comprendre que je ne serai pas sa collaboratrice dévouée et soumise.

Je n'occupais pas cette fonction avant son arrivée et ne l'occuperai pas après.
La guerre froide a donc commencé.
Le fiel a désormais remplacé le miel et le sel.

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27 octobre 2015

Poser les personnages

Si je ne vous les décris pas, il est sûr que vous ne pourrez guère me suivre dans mes pérégrinations. De fonctionnaire, faute avouée est à moitié pardonnée, non ?
Les mots... ha ! ces petits mots volages qui oublient qu'ils sont là pour conter et s'envolent dans les pensées. C'est un peu ma spécialité et il semblerait qu'une décryptulette est parfois nécessaire.
Bref, il me faut poser les personnages, disais-je. Voici donc.

JE
Tout d'abord, [Ego, la ferme, s'il te plaît], Je. Je sera moi. Ce sera vraiment plus simple, non ? Et j'adore ce "je sera moi". Bled me pardonne par avance. Et je me passe de l'avis des correcteurs du Monde et de leur langue sauce piquante.
DENTS TRANCHANTES
Mon cheffe [si si, ils ont féminisé ce mot à la laideur exquise]. Comme je n'ai pas envie de me l'approprier totalement, je dirai "Mon" cheffe, même si "Ma" Cheffe eût été plus adapté.
BIG CHEF
Le troisième Luron sera Big Chef. Qui chapeaute tout le monde. Tonton aurait pu lui convenir, car, même s'il n'a guère l'aspect de Lino Ventura, il a accepté avec son nouveau poste d'endosser le veston de Tonton flingueur. En plus lent à observer les membres présumés à recadrer.

Et les autres. Ceux là seront décrits lorsque leur rôle sera mis en mots. 

LE DÉCOR
Une dizaine de bureaux. Une administration. Une grosse enquête annuelle et obligatoire pour les communes de la région.

PS
Oui, ne râlez pas, vous avez bien affaire à une bande de fonctionnaires. Indéboulonnables. Et compressés au maximum du possible : ici, les heures sup ne sont pas payées et cette foutue volonté d'assurer un service public au mieux permet à l'Etat de s'offrir des dizaines d'heures de travail non rémunéré toutes les semaines.
Re PS : si j'ai décidé de mettre en mots ces personnages dans ce décor c'est aussi pour m'aider à moins travailler.

12 août 2015

Elle

Elle est...
Grande et fine, et pâle, avec une intelligence vive, et les yeux si drôlement colorés de fards.
Elle marche de ses ongles lustrés sur tout orteil pouvant ou voulant en ternir l'éclat.
Elle sait le vouloir et le pouvoir de sa vie. Au travail.
Elle y avance. De son pas vif.

Elle est...
Paupières violacées et nuages de bistre, bouche resserrée de tremblements contenus.

Elle ...
Serrant ses téléphones tels des bracelets acérés qui la retiennent de vivre.
Relisant de ses yeux rougis les horreurs bouffies de sel qu'il parsème au gré de ses humeurs.
Regardant des photos de sa main encore humide de sperme, jetée pour elle comme un os rongé par d'autre. 

Elle vacille. Se redresse. Enlève doucement les pieds qui se sont vautrés sur son coeur. Lustre ses ongles vernis. La tête fière.

Je la regarde, le coeur nauséeux de la couronne puante que cet homme tresse à ses cheveux cendrés.

Elle parle à mes mots qui sortent de leur silence et hurlent devant l'horreur de cet homme qu'elle aime.

 

 

2 mai 2015

Le petit cri de la soie qui se déchire

Il y a eu ton geste. 
Comme avant. Il y a si longtemps.
Depuis cinq années - je crois - j'ai choisi de ne plus "coucher". Ou "baiser". Les deux mots se valent. Ils me rappellent que deux corps au hasard peuvent intimement se mélanger sans aucun fil de soie entre leurs âmes.
Le plaisir, l'abandon... oh, mais oui, bien sûr, je me souviens, tu sais ! Mais je n'avais plus envie de ces corps à corps là. Lassée, tout simplement.

Peut-être un peu de ton odeur de poire verte qui me manquait ?

Et ton bras s'est posé. Foulard soyeux sur mes épaules.
Papier de soie qui se déchire.
Douleur exquise tissant des fibres d'indicible plaisir.

Je n'ai rien oublié.

Mais ne couche plus, ni ne baise plus.
Même avec Toi.
Malgré ce désir violent dont l'assouvissement me laisserait éventrée.

Je suis fière, chêvre des hauteurs ardues, je suis celle que tu as aimée, homme aimé.

29 octobre 2013

Épaisse

Jadis, elle avait été une goutte. Ronde et oblongue, blanche et insaisissable. Sauf du bout de sa langue.
Une goutte de lait qui troublait son bol de thé. Disait-il.

Une goutte silencieuse, laiteuse, sans vie et si troublante pourtant.
Elle aimait bien, alors, être la cause de ce nuage translucide qui caressait la faïence où ses lèvres se posaient.
Elle se sentait objet de fantasme, elle se sentait belle dans son regard qui se troublait tout autant que son bol de thé.

Mais un jour – que voulez-vous, je me dois de suivre la trame des contes défaits – bref, un jour, elle s’épaissit. Disait-il.
Elle n’était plus cette impalpable goutte de lait, elle avait épaissi.

 É-pais-sie. Comme une foutue sauce béchamel ou une crème pâtissière.

Elle avait grogné, ragé, tempêté. Diable, le maquignon avait surgi, sa face cachée.
Elle était devenue épaisse.

La rage l’avait guidée à la recherche de ces organismes bien moins poétiques que la goutte de lait qu’elle avait été. Et qu’elle n’était plus.
Épaississants.... « Les gélifiants et les épaississants sont des substances (le plus souvent organiques, hydrophiles) susceptibles de former, dans les denrées alimentaires liquides, les premières des solutions visqueuses, les secondes des suspensions et des gels souples, de forme stable ».
Elle accepta d'être gorgée de pulpe de bois, même traitée à l’acide chlorhydrique, d'algues brunes ou rouges, et le parfum du marc de pomme lui plaisait bien.
Mais les amidons natifs modifiés chimiquement, la gomme Xanthane, le phosphate de diamidon hydroxypropyle et autres subtilités la mirent en rage.
Elle se consola en étudiant leur merveilleux effet stabilisant sur différents systèmes dispersés.

Ensuite elle arracha la couverture d'une tablette de chocolat au lait aux noisettes entières. Qui ne contenait qu’un banal émulsifiant pourtant. 

Puis ils se marièrent et eurent beaucoup de petites noisettes. Mais jamais de bol de thé.

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