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Eau vive
30 décembre 2007

Salut, l'année

tu vois, je voulais être toute douce avec toi pour te souhaiter un beau voyage de retour. Du style écume qui se dépose en petits crépitements rigolos, et même avec des smacks-bisous et autres tendresses sucrées. Ou encore comme cette mousse douce sur des galets, tu sais bien, celle qui est toute molle et spongieuse, comme un ventre alangui après l'amour. Je pensais aussi à ces nuages qui jouent à la ouate dans le ciel d'hiver, de ceux qui enveloppent un beau soleil. Tu vois, j'avais tout plein de jolies pensées tendres pour toi. C'est vrai, crois-moi.
Mais, tout bien réfléchi, tout bien soupesé dans ce putain de cœur qui cogne son gong qui raisonne sans fin (...)
oui, il ne résonne pas, il raisonne, mon cœur. Entre passions et douleurs il discute et soliloque sans fin. Quatre-vingts fois par minute. Tu imagines ce que ça donne à la fin de l'année ? Des millions de fois.
(...) tout bien meurtri, tout bien trompé et trahi, il a fini par choisir d'être âpre et violent. Et de te claquer la porte au nez. Putain d'année de merde. Parce que, il ne fallait pas, non, ça c'est sûr ! tu n'avais pas le droit de faire ça !
De déposer au pied de mon sapin ce petit cadeau brillant comme une pomme rouge. Avec des jolies fleurs tout autour, et même des mots d'amour comme une rose rouge. C'est si joli les mots d'amour, ça caresse la peau et efface les douleurs qui rongent. Oh, j'étais toute heureuse, tu sais ! tellement je me sentais aimée. J'ai battu des mains, croquant à pleine bouche la pomme si rouge. J'avais oublié mon pommier d'amour aux jolies boules, dans mon jardin d'hiver.  Pomme empoisonnée, pomme qui vide le corps en diarrhées violentes. C'est mon cœur qui l'a croqué le fruit joli. C'est mon cœur qui s'est trompé.  Je sais bien que tu n'y es pour rien, en réalité, l'année... mais il ne fallait pas que ce soit à ce moment là, avec tes valises posées près du sapin. Tu n'avais qu'à choisir un autre moment. Je ne sais pas, moi, au printemps par exemple, quand tout est en promesse de bonheur dans les jardins. Quand les oiseaux gazouillent et tout et tout, et empêchent de voir la nuit glacée envelopper la tendresse qui a foutu l'camp.
Quand il a demandé le secret sur son amour pour moi...ça a fait un drôle de bruit au dedans, un craquement tout déchirant, tu comprends, l'année ? Le secret ? c'est donc mal de m'aimer ? ça doit être emprisonné dans une geôle ?

Putain d'année de merde, tu sais bien pourtant, que j'ai le droit d'être aimée au grand jour. Putain d'année de merde je l'ai regardé, cet homme. Qui était libre de m'aimer. Et mon cœur qui s'est mis à raisonner tout fort, à résonner à m'en briser les tympans, à assourdir la voix qui disait des mots de pauvres gens. Mon cœur qui hurlait que personne n'avait le droit de vouloir l'enfermer encore une fois. Personne. Le secret ? Non, jamais, jamais plus. Plus jamais. À toujours au grand jour. Alors voilà, fous le camp année de merde, emporte avec toi tes secrets innommables, tes doutes puants, dégage, avec ton amour en toc déposé par un homme au pied de mon sapin synthétique.
Ne t'inquiète pas, j'ai une serrure trois points, et un verrou. Je fermerai tout bien. Comme j'ai fermé la porte derrière cet homme qui n'était pas fier de m'aimer.

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21 décembre 2007

"Féminitude"

À 20 ans, c'était (...)
l'amour libre
.

Libre dans le regard du Premier Homme, libre dans ces désirs qui ne se muselaient jamais... Et la pudeur qui n'avait pas encore tissé son voile imperceptible, et les nuits qui n'étaient jamais trop courtes.
Mais, à 20 ans, il me manquait... l'érotisme. 

À 30 ans, c'était (...)
l'amour paisible
.

Celui qui construit des vies, des murs, sous un toit de tendresse et de respect. Et le temps qui passe, auprès de l'Homme Aimé, qui permet de connaître le chemin du plaisir qui sera au rendez-vous, c'est presque certain, avec lui.
Mais, à 30 ans, il me manquait... l'impudeur.

À 40 ans, c'était (...)
l'amour ? plus jamais !

Et la féminité qui s'oublia dans la séparation, le rôle de mère qui absorba les désirs conscients d'être aussi et toujours une femme. Le temps passait. Peu à peu l'homme, cet inconnu, put grapiller le fruit qui mûrissait doucement.
Mais, à 40 ans, il me manquait... la plénitude.

À 50 ans, c'est (...)
l'amour amant, l'amour aimant

Et enfin, sans plus jamais laisser le désir d'enfant brouiller la carte des désirs, enfin redécouvrir de jouir libre, tellement libre, avec un homme, cet inconnu familier, cet inconnu apprivoisé.

Trente ans ont passé... pour vivre le corps à corps impudique, le coeur à coeur sensuel, le désir érotique, le plaisir libéré.
Trente ans pour que ma féminitude exalte la plénitude de mes désirs de femme.

...Merci à toi de ce livre offert Stephen_Vizinczey ...merci pour ses annotations précieuses...

19 décembre 2007

Lumens

Je ne me perdrai plus, plus jamais ! tu m'entends ?
J'ai suivi un sens unique qui m'a conduite au beau milieu du carrefour de ma vie décomposée.
Et là, j'ai enfin réalisé.
Décomposée...
Tu trouves le mot violent ? En putréfaction, en puanteurs, c'était bien ça pourtant. Un apparence de vie. Je m'étais perdue, et je n'ai cru qu'à un moment d'égarement à tes côtés. Je ne voyais plus la réalité, mes globes rongés par les vers de tes paroles douces. Tu volais tout de moi et je ne le savais pas. Et là, soudain, cette voie qui s'est ouverte devant moi. Je l'ai suivie, bien sûr, que voulais-tu que je fasse d'autre ? Les yeux fermés, sans savoir où elle me guidait,  je ne savais déjà plus où j'étais, comment croire me perdre davantage ? Je n'ai plus eu peur du noir, ce ne pouvait être un enfer plus douloureux que de t'avoir tant aimé.
Jamais plus ne m'égarerai au bord du chemin qui mène à toi.
Des mains patientes ont dénoué les noeud de Gorgone qui m'étouffaient et frotté ma peau à de nouveaux émois. Moi qui ne m'aimais plus, je me suis vue me recomposer. Drôle de puzzle en trois dimensions. Moi, moi, moi !
J'avais envie de crier !
Moi, moi, moi ! J'existe donc à la lumière ?   
Maintenant je sais.
Je riais en te disant "on ne peut pas se perdre puisqu'on est ensemble"..
Mais si, je l'ai fait : me perdre jusqu'au bout du mépris de moi...
Plus jamais...

17 décembre 2007

Clé de sol

Sarments à croquer
- chocolat-noisettes -
les plus croustillants
pour moi

Serments impatients
- fondre en deux bouchées-
les plus douces
en moi

Moments à soupirer
- rondes -
plus que doubles-croches
émoi en moi

orgue

Orgue à émouvoir
en coeur de cathédrale
Dix doigts
pour qu'un coeur de pierre batte
Dix doigts
pour moi !
...

16 décembre 2007

Berbère

Mât défiant les vents, silhouette froide, immobile et fière, il attendait depuis des années.
Berbère des temps nouveaux, immuable dans son désert de bitume, il s'affinait, se redressait, longiligne sculpture se rêvant forgé par Giacometti, défiant ceux qui filaient sans un regard vers lui.
Parfois quelque corbeau osait s'y poser et lancer son cri rauque. Et les têtes se levaient. Lui, le phare de voies plus noires qu'un Océan, au confins des trottoirs qui quadrillaient les espaces, lui les ignorait. Insignifiants humains, aussi bruyants que ces nuages de moucherons qui se brûlaient à sa flamme électrique.
Au sein de son âme de métal des réseaux s'enchevêtraient en torsades bourdonnantes. Et dans son oeil deux filaments palpitaient et irradiaient.

Le berbère guettait son troupeau.

_clairage_urbain_k

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14 décembre 2007

Ce n'est rien,

      je t'ai tant écrit, ici, j'avais tant de choses à te dire ! Alors je t'écris, encore, encore. Des lettres... c'est drôle, toutes ces gouttes d'émois qui suintent de mes doigts... ces cris en écrits déchirant l'étole de soie de ton absence, ces silences qui se sont noircis... ce n'est rien.
Il a bien fallu que je te l'écrive, à toi dont je ne sais plus rien. Que voulais-tu que je fasse de cette chaleur qui irradie mon coeur et qui me consume ? J'y ai trempé ma plume, dans la suie de cet amour vain. Et scellé la clé ici. Je n'écris que pour toi, tu le sais bien... Ce n'est rien, un peu d'amer qui se dilue dans la mer, un peu de chagrin qui se resserre en rangs policés. Un peu de toi qui se trace en bleu, en noir.
Sais-tu ce que l'on m'a dit ? que j'étais une éponge. C'est étrange, comme animal, l'éponge. Tellement dure et douce à la fois. Tu sais que l'on connaît très peu de prédateurs de l'éponge ? sauf l'homme, bien sûr ! l'homme est toujours le grand prédateur des espèces animales, et qu'elle est presque immortelle... un vrai cauchemar, ça. Crois-tu que je pourrais survivre à ton absence une éternité ?
Tu vois, il n'y a rien. Et je t'écris. Même sur ce rien où je me dissous.
Je suis là, toujours là, je te survis.

12 décembre 2007

Grain de sable

Paupières : quelqu'un peut regarder si il n'y a pas une saleté ? ça me brûle quand je bouge.
Index droit : j'arrive ! c'est dans quel oeil qu'il faut que j'opère ?
Paupières : les deux. Et ne fais pas le guignol, soit dé-li-cat. D'ailleurs attrape les loupes et le miroir grossissant avant. Elle n'y voit rien de près, j'ai pas envie qu'Elle nous le fasse façon massacre à la tronçonneuse alors que nous sommes si fines et fragiles...
Yeux : je me demande si Index est bien propre ...
Index droit : j'allais me passer au savon avant, non mais ! Je suis pro-pre. Pas désinfecté, mais propre. Vous êtes toujours un peu gnognottes quand il s'agit de vous toucher, vous !
Yeux : dis-donc, tu te souviens de ce que qui s'était passé quand tu avais pris une aiguille, pour le kyste ?
Index et Pouce droits : nous avions parfaitement réussi l'ouverture du kyste, monsieur, parfaitement !
Yeux : oui, et vous aviez nettoyé comment, après ?
Index droit : j'y suis pour rien, moi ! C'est pas moi le chef...
Cerveau : je vous rassure, sur ce coup Elle n'avait rien demandé à personne, et surtout pas à Leucocytes. Les pauvres, ils étaient tout tourneboulés. Vous savez très bien qu'Elle m'en fait (...)
Elle : dites, les organes, ça vous dérangerait de vous occuper de Paupières et d'arrêter de palabrer sur moi ? Promis je passe la tête sous l'eau après, avec Yeux grand ouverts.
Yeux : Aïe aïe aïe, je déteste ça ! C'est comme si je recevais un coup de Karcher ! S'il vous plaît soyez délicate, juste un filet d'eau suffira...
Cerveau ; vous savez qu'il existe un produit qui s'appelle sérum physiologique ? En mini-dosettes stériles ?
Elle : et puis quoi encore, c'est juste de quoi engraisser les industries pharmaceutiques. Bon, je rajouterai un peu de sel dans l'eau avant de vous rincer, ça ira ? Je deviens drôlement gentille, vous avez intérêt à ne pas l'oublier et à vous tenir à carreaux. Sinon...
Yeux : sinon quoi ?
Elle : tu as oublié ? ça m'étonne...
Yeux : Non ! Pas comme avant-avant quand même ... noooon !!! 
Mémoire : je fouille dans le "avant-avant"... ça remonte à il y a 30 ans, non ?
Yeux : je m'en souviens comme si c'était hier, moi...
Mémoire : j'ai trouvé ! le jus de citron ! j'ai mal pour toi....
Elle : j'étais fauchée, j'avais un citron sous la main... vous pensez bien que je n'ai pas oublié l'épisode... à pleurer de rire ... ou à rire jaune...  Mais c'est fini tout ça ! De l'eau salée maintenant. A qui on dit "merci" ? à qui ?
Cerveau : à personne, c'est le B-A BA de prendre soin de votre corps.
Ego : ne fais pas ta forte tête Cerveau, et dis lui merci, elle a besoin d'être rassurée !
Elle : ah tiens, un revenant, Monsieur Ego sort de sa planque ! Tu dormais ?
Ego ; je sens que je vais hiberner, moi, comme ça personne ne me dira plus de méchancetés...
Paupières : heu... quelqu'un peut s'occuper de nous ?

11 décembre 2007

Google et la censure

C'était en forme de boutade que j'avais créé cette photo, il y a quelques mois.

google

 
Mais là, Google, comment oses-tu censurer sa voix ?
Museler ceux qui se battent pour le respect des droits de l'homme ?

11 décembre, dans l'après-midi ; une bonne nouvelle, YouTube a restauré la session dans sa quasi intégralité !


10 décembre 2007

Abandon

J'ai laissé mon corps flotter à la dérive de ta peau,
et mes remords s'y sont dissouts.
-  tempo lancinant, battements irradiants, vivre, vivre et te désirer -
Et tes mains ont poli mes aspérités coupables.
Et ta bouche a volé le goût de ma honte.
Un amour décomposé et les mots d'Aragon
Un amour en terreau des sens interdits.
Mon désir qui se consume et la violence de tes mains qui me fouillent et creusent mon ventre.
Attends, attends-moi, et je te dépouillerai de ces silences qui t'oppressent,
je boirai ta honte jusqu'à la lie et attacherai ma peau à tes reins.
- mes courbes à tes hanches -
Attends-moi, nous jouirons de nos bouches emmêlées, de nos désirs superposés.
Mille-plaisirs, un à un, à goûter de ta langue.
Quand tu saisiras mes poignets pour me lier à tes mains impatientes
-  enfin -
tu me prendras
toute entière abandonnée.

6 décembre 2007

Mousse brune

Je l'ai serrée au creux de mes paumes.
Et mes narines se sont enivrées.
Très doucement j'ai déchiré le papier blanc,
et déshabillé le sucre aux cristaux brillants.
Du bout des doigts je l'ai laissé se baigner dans la mousse brune
et s'engorger de son amertume.
- te souviens-tu de mes yeux couleur café ? -
Quand le sucre a coloré son coeur pierreux,
je l'ai déposé au creux de mes lèvres
et, d'un mouvement doux, aspiré sur ma langue.
Et il y a explosé en amertume douce et collante au palais.
- Tu n'es pas là, tu ne seras plus jamais là pour glisser ta bouche contre la mienne, pour y voler un peu de son goût,
pour y dérober mon plaisir.
Tu n'es plus là.

Mais je continue toujours, tous les jours, jour après jour, sucre après sucre, je continue -

"Un autre café s'il vous plaît. "
J'ai un peu froid.
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