Morts d'être vifs
Ces mots, tout ceux là, que l'on jette en vrac, avec cet empressement qui tord les doigts en saccades, ces mots partout, qui envahissent la vie, comme si... comme si ...
Petits mots noirs d'ombre, dont nul ne sait la forme originelle dont ils empruntent le reflet. Grotte où ils s'enterrent en silences, ceux qui sont morts d'avoir été tracés en mots. Cimetière étrange des douleurs invisibles, caveau des émotions perlantes de sève, urne des amours défuntes.
Je les hais, les saccage, les détourne, les manipule, et pourtant, ce sont toujours eux qui ont le dernier mot.