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Eau vive
31 janvier 2009

A toi, Mandraxx

Tu m'as dit
- Ma mouette, j'aimerais bien que tu écrives sur l'amitié.
Tu m'appelles toujours ainsi, de blog en blog, restant fidèle à cet oiseau qui a rejoint d'autre rivages... Tu n'as pas précisé "notre" amitié, ce qui l'aurait tant réduite à être unique et égoïste.
La phrase a trotté dans ma tête. Le mots sont de vraies petites graines vaillantes qui germent sans se soucier du terrain ! Je pensais à cela quand je l'ai vue ! La première violette de mon jardin.

violette

C'est cela vois-tu, l'amitié. Une violette.
Elles résistent à tout, mes petites fleurs fidèles ;
à l'arrachement par poignées de ses stolons envahissants, comme ces relations, ces connaissances qui parfois nous volent tant de temps...
à la sécheresse, quand nous n'avons pas partagé de verre depuis bien longtemps
au gel, et nos cœurs crevassés se réchauffent au premier mot de l'autre
à l'absence d'engrais, dont la richesse l'indiffère.
Ma violette ne s'est jamais plaint que mon jardin soit "comme ci" ou "comme ça". Ce qu'elle y trouve lui convient. Elle aime ma terre d'amitié.
Tu comprends mieux, pour la violette ? Pourquoi ses pétales délicats m'ont fait sourire de tout mon cœur en pensant à cette question que tu me posais le matin même ? Elle ne le sait pas, ma violette fidèle, qu'elle me donne du bonheur au cœur de l'hiver.
Comme toi, au milieu de mes hivers.
Et quand tu me dis, après avoir réfléchi au sens de ce mot "amitié",
- Je t'aime, tu comprends ce que je veux dire ?
Je te comprends, car je t'offre moi aussi ces mots, je t'aime.
Aimer d'amitié, c'est avoir dans le cœur cette force fragile qui s'offre, par delà les saisons, en mots au parfum que l'on n'oublie jamais.

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26 janvier 2009

Gabelle

De blessure en griffure, peu à peu délavée du sébum où les mots acides déperlent, je m'étiole. Transparente à vos yeux aveugles. Non, vraiment, ce n'est pas parce que je suis votre mère que vous devez tout dire de moi.
Non, je ne veux plus. Je ne peux plus.
Quand verrez-vous que chaque mot que vous m'assenez au nom de la vérité voit ma paix vaciller et s'embuer de douleurs qui strangulent ma voix ? J'étouffe et meurs accrochée à une vie dont je ne veux plus.
Jamais je n'aurais cru entendre tout cela. Jamais. J'aurais tant aimé que vous compreniez un peu. Un tout petit peu.
L'amour qui a déserté ma vie depuis si longtemps a créé une béance que vos mots creusent encore un peu plus.
J'ai fait comme j'ai pu. Je ne pouvais pas faire plus.
Je me suis rongée, j'ai affronté la peur, les comptes où chaque franc égaré résonne en crampe. J'ai essayé de vous donner la volonté de faire votre vie à l'image de celle dont vous rêviez. J'ai cru que vous y arriviez. Vous l'avez fait. Vous avez construit votre voie, pourquoi me jugez-vous  ? Pourquoi ne me laissez-vous pas en paix ? S'il vous plaît.
Ne voyez-vous pas que si j'ai voulu déjà vous attribuer le pécule peu à peu amassé, si je vous ai déjà tout donné, partagé à égalité, c'est parce que je n'ai même plus la force de me créer une vie loin de tout, et loin de vous.
Vous me dites, "mais ne pleure pas, ce n'est rien". Et le sel qui ronge mes yeux me brûle encore davantage de cette légèreté que vous accordez à mes larmes.

24 janvier 2009

Culbuto

Une nausée me berce, écoutant ta voix au tempo vacillant, aux accents douloureux. Tu me manques, tu me manques, tu me manques. Je ferme les yeux, mes souvenirs oscillant en un balancement imperceptible.
Douleur familière que j'avais presque oubliée... Comment être sourde à ce tempo qui enchaîne maintenant tes mots culbuto ?
Je l'ai connue cette ivresse lourde, qui entraîne le corps dans un déséquilibre pesant. Je m'en souviens, dans les cals rugueux qui parsèment encore mes chairs. Comment oublier ces instants ? Où mes muscles bandés sous la prééminence d'une pirouette légère, mes yeux rivés au point de chute à venir, quand je n'avais pour seul but que de cette fuite en cabriole, je retombais toujours,  légère et nauséeuse, vers ce sol près de Toi.
Culbuto aimanté à Toi et Moi.
J'ai lutté de toutes mes forces contre ce déséquilibre qui m'empêchait d'avancer vers un autre demain. Je t'ai fui  avec rage, avec violence, allant dans un chagrin qui me rivait à des lumens terrifiants. J'ai eu peur, eu mal. Le temps avait été mon chemin pour enfin savoir.
Je t'aimais encore, c'était ainsi, et ce le sera. Je suis revenue d'un pas chassé, le corps libéré de cette attache d'espoirs  pesants, plus dangereuse que des chaînes, qui me maintenaient rivée à Toi. Les espoirs insensés et vains se sont dissous peu à peu, laissant un nouvel amour, léger et pur, naître pour Toi.
Toi, dont j'entends maintenant dans la voix cette douleur oscillante. Tu as mal de tes pensées sans cesse attachées à Moi. Ton cœur s'en balance, encore et encore, qui m'aime et s'enchaîne à mon absence. Ton cœur qui jamais ne prendra le mien par la main vers demain. C'est ainsi, petit scarabée. C'est ainsi. Je t'aime, et je l'accepte. Ta vie ne sera jamais près de Moi. Ni dans la joie ni dans les peurs. J'ai appris à vivre seule.
Quel chemin vas-tu devoir parcourir pour te libérer de Moi ? Vas-tu toi aussi me fuir avec violence, tranchant cet aimant qui nous retient ? J'accepterai toutes tes décisions, tout comme tu avais accepté les miennes. C'est aussi cela t'aimer.

20 janvier 2009

Autopsie d'une chute

Quand la gamelle est survenue je n'ai pas eu l'impression de la vivre. C'est presque dommage, j'aurais pu en tirer des leçons. Non, je roulais à faible allure, 50 km/h, comme indiqué sur les panneaux puisqu'il était impossible de rouler plus vite, il bruinait et le rond-point approchait. Tous les motards (...) non, tous les vieux motards  savent que leur vrai nom est "piège". Piège à gasoil, piège à gravillons, piège à rochers esthétiques et fracassants posés en décor en leur centre. Bref, un rond-point en vue, on ralentit.
Je ne dis pas tout ça pour me trouver des excuses, de toute façon je n'ai rien vu de la chute, je suis tombée. Et relevée dans la quasi seconde. Pour couper le contact de ma moto couchée et toujours pétaradante. Bon, le genou gauche, j'ai de suite compris qu'il avait pris un choc. Pour le reste, ne pas penser, ne pas se regarder et stopper la voiture qui arrive. Le gentil conducteur a pensé à relever ma moto et j'ai bien compris en voulant l'aider que j'avais mal de ci delà. Mais pas au point de rester à fumer une cigarette en me remettant de mes émotions. Elle est en état de marche, il faut repartir et la ramener à bon port. 23 km, ce n'est pas si loin.  Repartir de suite, avant que les douleurs n'arrivent. L'avantage de l'adrénaline c'est qu'elle anesthésie.
La seconde chance c'est la solidarité de ce monde des pétaradants. Des amis motards, qui m'ont croisée en voiture m'ont suivie jusqu'à chez moi. M'ont déshabillée. Ri de mes genoux aux allures de chou-fleur, massée à l'Arnican.  Raconte ! C'est drôle de ne pas savoir. On roule, puis on est au sol. Comment ? Je ne sais pas.
La première nuit... non, là, on ne dort pas, on a mal. On rigole un peu des bleus sur les jambes, on s'étonne d'avoir quand même mal à la main. Le matin, on ne rigole plus du tout. Douze heures ont passé, on grimace à chaque pas. Mais tout va bien en réalité, c'est de la bobologie bénigne. Qui rappelle que les chairs aiment les caresses, pas l'écrasement.
Pour finir on a une attelle à cette main droite dont le pouce a du rester bloqué quelque part lors de la chute et a fini par provoquer un arrachement osseux. On maudit d'ailleurs que la main toute entière soit solidaire d'un banal pouce. On regarde un couteau, une cuillère et on s'aperçoit que tout va devenir compliqué pendant trois semaines. Mais on boitille, on ne boîte déjà plus. Le problème des boutonnières se règle grâce aux pantalons souples empruntés aux ados de la maison.
Au deuxième jour on réalise que, tiens, l'épaule gauche en a pris un coup elle aussi. La douleur gère ses priorités manifestement. Et on réalise que jamais on aurait pu ramener sa moto à bon port si on avait attendu un peu trop au bord de la route. Grande route. Puisque à l'aller de ma balade j'avais trouvé les routes de campagne pleines de débris, mottes de terre grasses, animaux écrasés... bref pleine de dangers potentiels. Et là, on ri ! Autopsie d'une survivante en milieu urbain..
Je risque de beaucoup ralentir à l'approche des ronds-points...

13 janvier 2009

Bilan

Faut-il vraiment en faire un ? Bon, disons que je ne suis pas encore arrivée aux fiançailles...
Mais enfin, comment font-ils pour écrire aussi mal, pourquoi ne téléchargent-ils pas un correcteur orthographique intégré ? Ce serait presque supportable. Quoique, quel logiciel arriverait à traduire un "Cé vrément chouette votre photo. On chatte ? " en "Bonsoir, touché par la fraîcheur de votre sourire, je serais heureux d'échanger quelques mots avec vous autour d'un verre" ... En fin de compte je crains de ne pas tenir plus de 21 jours... Le 4 janvier, c'était il y a si peu de temps  ?
Mon dieu, je ne me sens même plus l'âme d'un steak à l'étal d'un boucher mais jambon sous vide au supermarché...
Où se trouve la touche "désinscription" ?

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11 janvier 2009

Le poison de l'amitié

C'est parce qu'elles m'aiment, je le sais bien. Elles m'aiment comme je suis. Celle qui a tellement besoin d'aide de par la souffrance qui en émane parfois.
Que diable, trêve d'hypocrisie, la critique, tout le monde sait qu'elle peut être très positive. Et constructive.
Même moi je le sais ! C'est peu dire. J'ai un super Ego avec lequel je fabrique de belles murailles.

 C'est étrange, ces amitiés qui veulent toujours me faire du bien.

C'est un poison familier dont je m'immunise peu à peu, l'absorbant, seule avec moi-même, ne voulant plus infliger ma souffrance insupportable à l'autre. Qui m'aime.
L'autre qui me dit amicalement tout ce qui ne va pas chez moi, qui suis une personne tellement formidable et aimable.
Tellement.

S'il vous plaît, lisez donc ceci, puisque je préfère me taire dans mes silences envers vous, qui m'aimez jusqu'à tout m'avouer de mes travers. Pour mon bien.

La politesse est plus généreuse que la franchise,
car elle signifie qu'elle croit à l'intelligence de l'autre

Roland Barthes

8 janvier 2009

Supputation

Je ne sais pas, en fin de compte. Peut-être m'as tu simplement crue "irritée", "contrariée", "fâchée" même ? je crois que tu aimes bien le mot, il te fait rire. Une fâcherie au coin du téléphone. Cela vaut bien les causeries, non ? Mais peut-être, quand même, as-tu été jusqu'à supputer un bref instant que je pouvais être "touchée" dans mon amour-propre ? Non, je suppute à tort. Tu n'écoutais que ma voix, en riant, et aucun de mes mots n'a réussi à atteindre ton cerveau de clown égoïste. Sinon peut-être te serais-tu soucié de moi. Au lieu de rire de ma voix "docte".
Mon amour-propre... (...)
Amour propre... attends, laisser un sourire se dessiner avec fierté sur mon visage. Attends encore un peu, je crois bien que je ris ! (...)
Non,  il valait bien mieux que tu ne devines rien.
Je suis en colère, mon ami. Ni irritée, contrariée, fâchée ou blessée . Non. Juste en colère. De cette colère froide qui peut parfois me prendre dans ses doigts gelés et me glacer jusqu'au moindre soupir.
En colère. Cette bure rêche qui blesse les peaux trop douces de ceux qui n'écoutent qu'eux. Ne t'approche pas de moi. Tu finirais écorché vif par les pics de glace qui m'enveloppent.
J'ai croisé ma jumelle aujourd'hui. Et lui ai souri. Un craquement se fit entendre ; certainement m'avait-t-elle reconnue. Elle me fut si sympathique que je n'ai pu résister à la prendre en photo.
Quant à toi, je n'ai même plus envie de supputer. Juste d'aller sous une douche brûlante y dissoudre cette coque rigide dont tes mots m'ont revêtue. J'ai la colère glaciale.

Janvier_09_Gel__14_

4 janvier 2009

21 jours et plus si affinités

Ego ; c'est grâce à moi qu'Elle va trouver le bonheur... c'est grâce à moi qu'Elle sera toute contente... c'est grâce à moi...
Oreilles ; c'est quoi cette crécelle ? Insupportable ! En plus, il chante... On est mal partis !
Ego ; vous pouvez médire, mesdames... c'est quand même grâce à moi que tout va arriver... la la la la lalère...
Oreilles ; mais enfin de quoi parles-tu ?
Elle ; la ferme Ego, je te préviens !
Ego ; et bien, si vous y mettez autant de bonne volonté dès le départ .. le premier qui vous adresse la parole va fuir en courant !
Cerveau ; pour une fois, je suis d'accord avec Ego.
Ego ; oh là là, j'suis content, j'suis content ! Vous avez entendu ce que le Chef a dit ? Il me soutient... la la la la lalère...
Elle ;  tout le monde se tait ! Et vous avez intérêt à ne pas profiter de mon sommeil pour ragoter, c'est compris ?
Yeux ; mais enfin, Elle, ça a l'air important ! Si vous voulez que nous soyons en phase avec vous il faut nous tenir au courant.. Je ne vois qu'une chose... il s'agit de ce que vous écrit hier soir. Avec Monsieur Ego. En petit comité, quoi ! Pas un seul mot sur nous... Rien que du genre :
"Alors, Ego, qu'est-ce que tu en penses, de moi ? Et je dois dire quoi ? Hein, Ego ? dis-moi "
Et autre du même style... pitoyable, si je peux me permettre !
Ego ; ne vous laissez pas faire, Elle, ils essayent de vous saper le moral ! Mais moi, j'y crois, vous allez trouver (...)
Yeux ; trouver quoi ? Si vous voulez qu'on vous aide il faut nous le dire... Enfin, à moins que vous n'ayez décidé de la jouer façon "je découvre en aveugle..."
Elle ; voilà. Je me suis inscrite sur un site de rencontre. Je sais, pas de commentaire, ce n'est pas la première fois. Mais j'espère bien tenir le coup plus que 21 jours cette fois. Et Ego m'a aidé à rédiger l'annonce. D'autres questions ? Bon. Je ne veux plus en entendre parler. C'est clair ?
Cerveau ; très clair. Tout les organes vous soutiennent, Elle, je tenais à vous le dire.
Ego ; et ce sera grâce à moi qu'Elle...
Elle ; la ferme, Ego !

 

2 janvier 2009

Fourre-tout de riens

Je me souviens très bien de l'endroit où je l'ai laissée. Sous la verrière d'une gare aux poutres métalliques, au pied de l'immense horloge tachée de rouille que personne ne regarde plus. C'était exactement là que je l'avais posée, pleine à craquer de ces riens qui pèsent tant et plus. Et la foule tout autour, dans un grand soupir de respirations saccadées, la foule en fuite vers un temps jamais immobile.
La valise était là, lourde à en crever ses ferrures.
Partout où je vivais elle pesait à ma mémoire.
J'avais eu besoin de la voir, de la toucher, pour la saisir, la traîner, et enfin me dépouiller de tout ce fatras si lourd pour moi. En la remplissant jusqu'à la gueule. C'était une valise que je n'ai même pas choisie, comme dans un rêve aux allures prémonitoires ; beige sale, aux coins en métal martelé. Une dont je sais très bien que le modèle n'existe plus. Que seuls quelques greniers en recèlent, sous l'épaisseur de poussières collantes.
Je l'ai remplie en grondant de rage, ma valise à gros mots, à spleen, comme un fourre-tout pour riens trop silencieux. Si vous saviez comme les silences sont bruyants. Tenez, comme une gare quand le train passe sans s'y arrêter.  Et le silence partout autour de ce fracas métallique.
J'ai fini par aller la rechercher. Personne n'en avait voulu, personne ne s'y était trompé. On ne vole pas des riens trop lourds. Une valise d'égarements, posée là, dans une gare.

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