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Eau vive
30 novembre 2007

Fac-similé

Et je glisse ma peau dans ta texture simili.
Simili-doux, fac-similé.
De toute façon, les mots sont faux.
De toute façon, tu as peur de ta mort
_ pour de vrai _
De toute façon, je suis déjà morte
_ pour de faux _
Alors on va jouer à se mentir très fort.
En faux-semblants,
comme deux aimants
se glissant
sur du plastique.
_ Chic _
Et je rirai et pleurerai. Pour de vrai.
Et tu marcheras loin, de plus en plus loin de moi.
En me tenant par la main. Pour de vrai.
Et le sibyllin ira avec le guingois.
Mon sourire en toc
Ton sourire plastoc.
Je le pense toujours.
Ce n'est pas de l'amour, mais c'est du simili-doux.

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28 novembre 2007

Rose, si rose

Avec tes toits fardés de poudre de riz glacée,
et ton le ciel maquillé de taffetas rose
tu es si belle, ma ville.
Ton fleuve soupire et se voile de brume froide
et sous le tapis glacé de feuilles endormies
ton canal se fige en tremblant sous le vent.
Tu me prends le coeur dans tes battements sourds
Tu me portes au loin,
sous ce dôme vert de gris où mon corps s'est écartelé pour donner la vie.
toulouse35

26 novembre 2007

Un parfum de Madeleine

L'homme parlait. Ou plutôt s'agissait-il du discours ambitieux du responsable syndical et associatif, au charisme ambigu, qui semait autour de lui ses analyses impétueuses.
Et ses mains sur les courbes de la femme abandonnée.
Elle souriait, savourait les instants sereins, se contentant de grignoter de petits espaces de silences entre deux pressions de ses paumes chaudes. Elle l'écoutait, basculée dans l'immense fauteuil de cuir, prête à l'abandon du sommeil. Et elle avait soupiré.
Il avait alors glissé sa tête sur son ventre.
L'homme s'était tu.
Elle avait froncé les sourcils, attentive à la respiration qui s'était oppressée. Et avait senti la minuscule larme glisser sur sa taille, malgré son geste rapide pour l'essuyer.
La femme prit doucement sa tête dans ses mains, déposa ses lèvres sur le front plissé. Et sourit de le voir, enfin, ne plus dire, mais se dire.
Au détour d'un amour déchiré, au parfum d'un bonheur enfui...
L'homme avait retrouvé le goût de l'abandon, bercé des battements d'un coeur qui palpitait, au creux du renflement moelleux du ventre de la femme. Il tentait d'étouffer ses sanglots enfantins.
Sa bouche souriait et ses yeux rougis s'accrochaient à elle.
Il posa ses lèvres sur les siennes, déposa sa langue au creux de sa bouche et l'aima...

24 novembre 2007

Ça roule, ma poule

J'aime pas la mécanique.
Avec des tas de tout petits boulons glissants, des rondelles qui ne sont pas de saucisson, des pièces qui portent des noms trop barbares pour moi, qui manie pourtant les mots de guingois.
Donc je n'ai pas le choix.
Il faut que sa mécanique s'auto-gère.
La mécanique de ma moto. Celle pour qui je ne peux pas appeler un service après-vente qui viendrait me sauver la vie avec une jolie camionnette bleu et jaune presque assortie à ma moto. La seule solution est d'appeler, la voix remplie de trémolos les motards au grand coeur et aux compétences mécaniquement infaillibles.
Donc cela sous-entend ; appel, papotage amical, mais non je ne suis pas si pressée que ça que tu viennes, café, gâteau, bon ben on y va la voir ? Bref une source de stress épouvantable.
Je préfèrerais payer. Si si. Je sais, je suis immonde.
Je les aime, mes amis motards. Il y a que je préfère rouler avec eux que d'assister, mortellement ennuyée (et encore, je suis délicieusement polie en utilisant ce terme), au démontage de la mécanique de ma jolie bestiole. Sans compter qu'ils adorent tenter de m'expliquer ! Je ne veux pas, les choux, je vous assure, je ne veux pas...
Bref, tout ceci pour en arriver là.
C'est l'hiver, il fait froid,  et l'horriblement frileuse que je suis fais de la moto.
Damart, pull, polaire, cagoule anti-freeze, collants, chaussettes, sous-couche de soie, couche de cuir, doublure hiver, je suis ravissante. Je vous assure. Et facilement reconnaissable, façon bibundum, mais en noir. Sexuellement difficile d'accès sous mes 14 couches, mais ravissante.
Quand je tourne la clé, je ne respire plus. Le pouce sur le bouton rouge, telle un maître du monde fébrile, je guette l'explosion des gaz de combustion,  et le frisson sublime qui me parcourt alors l'échine. Elle a démarré.

Il fait froid, il pleut. Mais je roule.

never_too_late

23 novembre 2007

Eclats amers

Feuillets d'un éphéméride vain, un à un, absences froissées,
_ transparence d'un papier bible _
pour une vie sans croix ni foi.

Les jours, les semaines et les mois, en parfum décomposé,
_ corps à la chair exangue _
une vie tranchée de toi.

Oublier nos peaux, nos langues et nos mots
_ amertume si douce _
et survivre au silence éparpillé.

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21 novembre 2007

Le contrat

21 novembre 2007

Juste un homme

Tu gardes du crabe qui t'a dévoré les pinces en tenailles qui ont broyé ton corps.
Tu gardes du scalpel invasif la conviction d'être réduit, tout près de là où un homme croit qu'il est homme.
Tu gardes dans une boîte cadenassée tes rancoeurs casse-coeur, tes douleurs crève-coeur.
Et moi ?
Courant d'air qui met en désordre tes souffrances ordonnées, tourbillon qui décoiffe ton crâne dénudé, moi... je t'ennuie d'être moi. En négatif de tes désirs d'antan. Ni blonde, ni féminine, aux prunelles sombres, cheveux courts et à la parole tranchante, moi je te troublerais donc ? C'est insupportable, tout simplement.
Tes désirs reniés au détour de ces foutues chimio, de ces cruelles mutilations, tes désirs occultés ont soudain percuté ta solitude. Tu étais persuadé que jamais plus...
Je pense à elle. Merde.
Merde et merde, elle ose me parler comme si....
Comme si quoi grognon garçon ?
Le cancer n'a pas tout grignoté de toi.
Tu es un homme.
Cancéreux pratiquant, effectivement. Et moi non.
Tu veux bien mettre ta croix et ta bannière un peu de côté ? derrière la bassine, c'est une bonne idée. Comme ça tu pourras même être tout proche de moi.
Et on va aller se promener sur la plage tous les deux.
Parce que je suis une femme, garçon. Et toi, un homme.

19 novembre 2007

Amant on the rocks

Une simple gorgée d'eau mentholée...

Une petite cuillerée dans un grand verre et l'eau, et voici que par magie cette eau - incolore, inodore et sans saveurs - éclate alors en parfum vert, crépite en éclats frais sur la langue chaude et se répand dans le corps en frissons délicieux. Et je tends la main, savourant de la langue la dernière goutte égarée au coin de lèvres, pour en quémander un second verre, avec ce doux bruit de glaçons tintinnabulant, attendant eux aussi de fondre de plaisir.


Magie du trait léger de menthe forte qui, s'il est trop épais, devient moite et gluant au palais, sirupeuse odeur écœurante, et la bouche tapissée de sirop épais tente de recracher le concentré envahissant.
Mon amant, tu ne sais donc pas cette règle si simple ? Un trait léger, léger...
Mon amant à l'eau...
Oui, oui, tu vas tomber l'eau.
Plouf ! 
Tu étais parfait en amant de nuits, menthe poivrée aux ardeurs exquises et impétueuses. Làs, une journée entière à tes côtés et me voici toute collante de mots, mots glaçons qui rafraichissent certainement les congrès où tu exerces tes talents d'orateur... et dissolvent mes envies en tiédeur lasse... amant si bavard que j'englue mes désirs au coin de mon oreille...
Amant amant, tais-toi donc et retiens les leçons de cette enveloppe qui te recouvre joliment... car tu t'écoutes parler avec autant d'impétuosité que ton corps quand il se décide de parler au mien. Et il le fait en silence. Fort bien. Tout en rondeur, crépitements sensuels et ondes rafraichissantes.

Par pitié, tais-toi, je n'en peux plus,
de tes flots de mots...
Si cela continue je vais jeter le flacon
et l'ivresse mentholée
menthe_poivree1
pour ressortir l'antésite chérie de son placard...

17 novembre 2007

Le bénitier du diable

Sous la peau de soie grège se dessinaient des entrelacs de veines bleutées.
Silencieux, lové autour de sa gorge, il fixait l’ombre mouvante au creux des renflements moelleux.
Pénombre secrète qui palpitait et l’envoûtait .
Il devinait la source cachée où glisser son corps, inspirait alors de longues bouffées de son odeur fleurie et boisée.
- fleur de pommier -
Son désir se fit impétueux et le premier anneau se desserra.
Il glissa doucement vers les rondeurs chaudes et odorantes.
- chair exquise -
Un voile de sueur salée s’irisait parfois, et son corps de métal scintillait d’éclats qui embrasaient son corps annelé.
BBenitier1
Quand il songeait à l’origine du monde,
il ne voyait plus que ce bénitier du diable
et la source qui y palpitait.

15 novembre 2007

Le germe de la fronde

Victoire ! J'ai enfin trouvé l'arme choc pour convaincre la direction de me laisser quitter ce poste que j'occupe depuis trois ans [trois ans, c'est long parfois, comme 30 minutes chez le dentiste, c'est très très long !]. Parce que...

Je ne veux plus d'équipe.
Je suis un mauvais chef d'équipe.
Je hais manager une équipe.
Les problème existentiels de mon équipe me gonflent.
Je sature de devoir faire comme ci avec diplomatie.
Le comme ça me convient davantage.
Plus d'équipe, merde !

Une seule échappatoire m'était apparue, au début ; saboter le boulot pour faire plonger les indicateurs dans un tsunami dévastateur. Il faudrait bien ça en réalité pour les faire bouger. Mais ils m'ont rétorqué que je n'avais pas assez mauvais esprit pour le faire. Soit, ils n'ont pas tort. Mais quand même... je pourrais, si je voulais...
Et puis j'ai pensé tomber malade pour de vrai. Mais le stress ne me fait perdre que quelques touffes de cheveux. Avec pistes d'atterrisage pour mouches hélicoptées sur mon crâne. Comme tracées au compas. Du plus bel effet... et cette foutue pelade ne pénalisait que moi. Eux se moquent comme de leur dernière râpe à fromage que j'ai la tête en trou de gruyère, du moment que les neurones s'activent.
Mes plaques d'eczéma ne les contrarièrent pas outre mesure, puisque je n'avais pas trépigné pour obtenir un grattoir à multi vitesses.
Bref je ne savais plus comment sortir de cette foutue impasse d'équipe à gérer.
Le travail, ça va... sauf qu'il y a quatre individus dont je dois réguler le débit de production afin de m'abreuver au mieux. Ru, torrent ou rivière, voire goutte à goutte, je ne sais pas réguler, et m'épuise à ouvrir ou fermer des vannes qui m'opposent une résistance tranquille. Merde de merde. Je veux juste des chiffres, moi ! Pas lutter pour les obtenir. [PS ; s'il y a un coach qui se sent d'humeur à me répondre, qu'il s'abstienne. La solution préconisée par un de ses collègue est tout aussi insupportable que la situation actuelle. Je n'ai jamais contrôlé le travail de mes 4 enfants, ce n'est pas pour le faire aujourd'hui avec 4 adultes].
Et voilà que j'ai trouvé ! Il suffit que ce soit eux qui ne veulent plus de moi ! Évident, non ?
Alors j'ai semé la mauvaise graine....
Les évaluations... après tout, c'est strictement individuel, une évaluation. J'y ai donc rajouté leurs résultats chiffrés. C'est bien le seul avantage de ce boulot, je peux chiffrer très exactement leur production individuelle. Fini de ne parler que du résultat du groupe... Un par un... Et là... ils rigolent moins. Avant c'était tranquille. On atteignait tous ensemble l'objectif, ou on le ratait tous ensemble. Fini. Lui ? à -20 points. Elle ? à +14 points.
Le germe de la fronde est semé.
Avec un peu de chance ils vont tous demander à partir. Et là le choix va être rapide à faire pour la direction. C'est moi, ou quatre personnes à remplacer !
Elle est pas belle la vie ?
Vive la manipulation ! [ je suis immonde et je m'en fous ].
   

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