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Eau vive

18 août 2008

Pars, mon aimé

    Oh je l'entends clairement, cette pensée qui te grignote, tes désirs à peine assouvis de m'aimer encore un peu... Partir, et ne plus jamais revenir. Non, jamais n'est que dans la mort, bien sûr. Mais ne plus revenir sans que le hasard ne franchisse le pas d'un destin où ta volonté n'existerait plus.
Pars, fuis-moi, en ultime cadeau. Je sais que ce serait une offrande qui n'a pas de prix. Et qui t'apporterait la paix.
Laisser le fil qui mène à moi se dissoudre, endormir pour toujours ce désir qui gronde au creux de nos corps quand nos mains se nouent.
Pars, mon aimé. Si tu crois ainsi apaiser la douleur qui ternit mes yeux sans que je n'y prenne garde. Pars, puisque tu crains être responsable de ma peine à vivre.
Je ne te retiendrai pas. Je crois que c'est ce qui te fait le plus de mal. Mes yeux au fond des tiens, qui s'emplissent mais ne baissent pas. Sans un mot.
Qu'importe le silence.
Tu as vu.
Que le verbe aimer ne se dissout dans le temps.
Que ce toi, ce moi, c'est un nous qui n'existe pas et nous tient pourtant liés profondément le temps de ... Si peu de temps.
Je crois parfois que tu aimerais que je pleure à gros sanglots. Que je te murmure de rester encore un peu... Que je te dise ma haine et ma rage. Mais aucun mot, jamais. J'ai la haine de moi, comprends-tu ? La rage de t'aimer malgré moi. Mais toi, que peux-tu de ces douleurs ?
Partir ?
Pars, mon aimé.
Je t'aimerai.

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15 juillet 2008

Brisure de verre

se rêve
(...)
en cristal dépoli

Mais les rêves sont éphémères, en bulles de savon irisées qui éclatent et s'évaporent à l'aube.  Et le verre tranche les chairs faibles. Je suis celle qui ne sera jamais trop fragile dans les songes d'amants versatiles. Ombre de leur sexe arrogant, je fuis dans un éclat scintillant de sueur.
J'ai appris le feu qui me fond et la bouche qui souffle en mon âme la béance apaisante.
J'ai appris le coffret de velours épais où déposer ma fragilité. La clé gît au creux de mes nuits où nul ne m'entend murmurer au travers de persiennes étranges aux cils recourbés.
Amante en verre Duralex, je ne dévoile mon chant de cristal qu'aux souffleurs d'âme.

15 juillet 2008

De Chine

Je n'aime pas vraiment les feux d'artifice. Trop de (...) trop de tout.

C'est dans la pénombre de mon jardin que j'ai voulu voir l'explosion d'un autre bouquet, celui d'une fleur qui porte dans son nom le lieu de naissance de cette poudre qui amuse les enfants et en tue d'autres.

Copie_de_Campanule_de_chine

Ma Campanule de Chine m'est précieuse.

13 juillet 2008

Jadis

Mes yeux ont arraché les voiles de leur trouble et ma bouche, d'amertume en plaisirs frivoles, d'un souvenir de jadis sourit en courbe lente.
Je ne suis plus, mais sais encore.
La promesse, trahie, hausse sa morale en accent infléchi. J'ai trahi ? Mais suis seule face au reflet indécent d'un "pourquoi" muet.
Je sais cela aussi.
Les détours trompeurs vers des paradis où l'on va en charter, classe économique.
Les croisées subtiles où les mots se fardent d'indécence, et racolent la raison.
Et ma peau qui frissonne de tes mains. 
J'ai compris le non-sens de l'amour qui s'en fout des promesses mal léchées.
Et mon âme qui s'envole sous sa langue âpre et savoureuse.
J'ai arraché la moire, et détaché le fil de soie qui cisaillait ma nuque soumise. J'ai couru, nue comme à l'aube d'un rêve à venir.
Et j'ai joui.

9 juillet 2008

En fin de je ne sais plus quoi qui se compte

J'ai bien trop besoin de parler. Et d'entendre. Et puis je viens de finir les trois tomes de Millénium, et la personne qui me les avait prêtés m'a appelée Lisbeth.
Lisbeth  aime trop le silence.
Je ne m'appelle pas Lisbeth.

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19 mars 2008

En fin de conte


En faim de conte

En fin de compte, j'aime bien le silence.

Les mots font vraiment trop de bruit.

17 mars 2008

Le corps de la cop

Allez-y, je ferai comme si votre discours était une grande nouveauté pour moi. Allez-y, je vous dis, ça va très bien avec le café ! Donc " mais si, un jour tu le rencontreras le con qui se lève tous les jours et qui aimerait bien le faire à tes côtés". Ben oui. Merci, c'est sympa. J'en ai déjà croisé quelques uns, avant, de ces cons dont on aime l'odeur le matin au réveil, quand j'étais jeune. Mais je sais aussi que cela n'a rien avoir avec l'âge, mais plutôt à la frilosité ambiante. On a peur de se tromper, donc on avance pas trop. Juste le bout du sexe au fond d'un lit, cela suffit bien, pas vrai ? Le reste, le projet, la construction d'un truc, même en amovible... n'en parlons pas, cela rend impuissant certainement. La trouille. Mais c'est peut-être du courage, pour certains. Ne rien faire entraîne une paix apparente. Si on ne court aucun risque on ne peut pas se faire mal. Ni du bien, à mon avis, mais c'est peut-être relatif. Ben moi, je n'en veux pas de ce tiède.
Je déteste le tiède.
Il ne rafraîchit pas en été et il donne froid en hiver.
Et puis aussi "tu as tant d' amis, on est là, nous, on t'aime". Ah oui, ça, pour sûr, je ne risque pas de vous oublier. L'amitié dégouline et colle aux doigts comme une barbe à papa. Vous en devenez épouvantables de sollicitude à mon égard, mes amis. Presque au point de m'envahir sous le prétexte que j'ai la voix aux accents de Dark Vador, façon inaudible dans l'écouteur. J'ai pourtant essayé le gros rhume, pour vous rassurer. Du nez rouge aux yeux bouffis, le virus est le coupable idéal. Mais vous savez que la fin de l'hiver est une période difficile.
Tenez, je crois que j'ai trouvé la solution.
Je vais aller me faire dorer la tranche dans un grille-pain, histoire de remonter ma mélanine et mes hormones du bonheur. Voilà. Je vous montrerai les traces de mon string, en preuve absolu. Comme ça vous serez soulagés. Vous arrêterez de me téléphoner sous des prétextes débiles pour vous assurer que j'ai mangé. Si si... Je n'ai plus 15 ans et je ne vais pas me laisser mourir. Bon sang, vous le savez bien puisque je ne prends pas la moto dans ces cas là. Je suis grande, et responsable. Sur deux roues c'est trop facile d'être inattentive. Et puis ce n'est pas la saison des coquelicots, pour mettre sur la boîte de bois blond avant la crémation. Au fait, Tadison, tu te chargeras du carré de chocolat, s'il-te-plaît ? Les autres sont capables de ne pas y penser. Bon, ceci dit, si ça m'arrive à 80 ans, je t'autorise à avoir oublié cette consigne au fond de ton Alzeihmer. Paix à nos âmes.
Ceci dit, si le crétin qui se lève tous les matins et qui ne sait pas encore que c'est auprès de moi qu'il devrait le faire... si ce crétin, là me lit... il serait gentil de me donner son téléphone ? Que je puisse dire à mes foutus amis fidèles que j'ai enfin trouvé la personne à prévenir en cas d'accident.  Parce que ça va finir par leur peser de devoir s'engager chaque fois que je pars quelque part. Bon, c'est qui s'y colle en juin pour se charger de rapatrier le corps de la cop ?

14 mars 2008

Référence circulaire

Il était une fois un nerf très fin (...)

Nerf cubital ; c'est de moi dont Elle parle !
Cerveau ; révise donc tes cours de maternelle, vous êtes TOUS très fins. Elle écrit en rajoutant plein de mots inutiles, impossible de lui faire entendre raison...
Elle ; bon, je peux continuer ma note ou je la remplace par un cours de biologie pour faire plaisir à la machine pensante ? Oui, Cerveau, c'est à toi que je parle...
Cerveau ; vous êtes d'un susceptible, c'est pas croyable ! Allez-y, je me tais..

Bien, c'est donc l'histoire d'un nerf qui susurrait une (...)

Nerf ; Chef, ça veut dire quoi susurrer ? A l'école on m'a dit que mon rôle c'était juste de vous transmettre des informations, juste !
Cerveau ; tais-toi, tu n'as pas encore compris qu'elle divague ici ? Je t'expliquerai.

(...) elle divague... j'ai bien entendu ? divague... pour moi qui parle  flou, c'est le bon mot. Tu vois, Cerveau, quand tu veux, toi aussi tu arrives à jouer avec les mots.

Yeux ; mais non, Elle, vous ne voyez flou que de près. C'est à cause de l'âge. Mais avec vos yeux de rechange on voit drôlement bien !
Cerveau ; à l'attention de tous les organes ! Elle écrit en ce moment. Juste des lettres tracées pour faire joli. Comme une récréation. Ce sont des images, mais dans sa tête uniquement, là où ce n'est plus de l'anatomie mais des pensées qui n'ont aucune utilité. Arrêtez de croire qu'elle parle de vous.
Conscience ; incroyable ! L'inutilité des pensées... et c'est ça qu'on laisse gouverner les corps !
Cerveau ; parce que tu crois que sans moi, ou plutôt qu'avec toi... le corps tiendrait debout ? Je suis 24 heures sur 24 attentif à tous les signaux pour que toi, Conscience de mes deux, tu puisses jouer à penser. Tu veux bien me dire à quoi tu sers ? Franchement, hein ! Trouve une seule chose indispensable ! Une seule !
Conscience ; relis Descartes, pauvre inculte. Je pense, donc je suis. Toi tu es, et  grâce à moi. Qui te donne la faculté de raisonner si ce n'est n'est la conscience de toi ?
Cerveau ; alors là, permets moi de bien rire ! Le premier tableur Excel de base appelle ça une "référence circulaire"...
Ego ; oui mais là, enfin, moi je suis quand même là...
Conscience ; oui, certes, mais tu es un état de moi, juste. La conscience d'Elle quand elle dit je.
Ego ; et voilà, ça recommence, on ne fait rien qu'à me dénigrer. J'existe ! Je veux exister !
Elle ; ça suffit ! Je voulais écrire, moi. Juste écrire, avec mes métaphores coutumières. Jouer avec le mot Nerf pour parler d'un air lancinant, qui vrille tout de sa douleur exquise, qui perfore la paix, qui... Bon, j'arrête. Je suis bien incapable d'écrire quoique ce soit aujourd'hui. Tout le monde se tait ! Je n'en peux plus de cette bande d'égotistes qui me constitue.
Conscience
; "référence circulaire"... tsss... Alors Cerveau, tu en penses quoi de cette note où elle dit qu'elle ne peut pas écrire ? Hein ? Enfin... si tu penses...

13 mars 2008

Ma TriB,

    évidemment tu sais bien que c'est une lettre à toi !
Tu as été ma 2B ...à qui un troisième B colle au coeur depuis ce plan qui nous a permis de changer d'année sans perdre le Nord. Pour une fondue des Boussoles, cela te va bien.
Alors voilà. Tu aimes le B, les BonBecs, la Bière Belge, les Bons mecs et les Bons plans [ même ceux en forme de kit de survie dédié à mon juBilé ]. Et je crois même que tu m'aimes Bien, Beau, à la hauteur de tes 2B et Fort aussi, parce que tu n'es pas chiche.
Mais malgré tout non, je ne veux pas de fête, non non non. Je veux me botter le Q, je veux glisser dans un vrai  M et dissoudre la N de moi. Mais je ne veux pas de fête.
Laisse-moi être tas, me sentir lasse, pleurer des larmes de crocodiles, prendre ma voix inaudible de Dark Vador au téléphone. Je veux le repli, la solitude, la fuite, la lâcheté, la... n'importe quoi, mais pas devoir sourire, parce que pour toi je le ferais. Et que les sourires écorchent mon énergie à vivre, épuisent ma force vive. Je le fais, je suis bien obligée, parfois, de sourire. Et c'est comme un relent de vomi qui me tapisse les lèvres. Écoeurant.
Laisse-moi cuver tranquillement ma déprime, sans me parler de foutu gâteau-bougies-bière-car en sac ? 
Promis, un jour j'irai de nouveau filer un chèque toutes les deux semaines à un pro des maux de l'âme. J'irai, comme une grande personne qui se sait malade et se soigne.

12 mars 2008

Ouate muette

Il était si tard.
Elle savait les heures et les jours.
Et les nuits aussi.
Son silence superposait des transparences,
une à une
jusqu'à l'opacité.
Elle ne dit rien, rien, rien, rien.
L'écho de sa voix mutilée se répercutait, mots de ouate muette.

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