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Eau vive
19 février 2008

Monsieur le Président,

    je voudrais s'il vous plaît, un devoir de mémoire pour ...
les femmes à qui l'on fait la haine, les enfants mendiants, les mineurs silicosés, les homos persécutés, les Tutsi et les Hutus aux membres sectionnés,  les petits contaminés d'avoir voulu grandir, les hommes à qui on a fait croire qu'aimer un pays c'était tuer les étrangers, les handicapés enfermés dans nos villes, les fillettes vendues comme chair à désirs pédophiles, les algériens torturés, les cancéreux amputés, les tibétains martyrisés...
   Je voudrais un devoir de mémoire pour les mendiants dormant sur des cartons, les coréens affamés, les chômeurs de longue durée, les alcooliques qui tremblent le matin, les sidéens qui crêvent d'avoir fait l'amour, les mexicains qui fuient la misère, les drogués en manque, les juifs persécutés, les palestiniens spoliés…
Un devoir de mémoire pour  les rousses brûlées sur les bûchers, les noirs condamnés à céder leur place, les chinoises avortées de force, les russes internés, les verts de peur, les sans-papier...

   Je voudrais, s'il vous plaît, un devoir de faire.
Un devoir pour l'humanité de se pencher sur son berceau, de faire ce qu'il faut faire, là, maintenant, au présent.
Pour éviter de devoir dans le futur faire acte de contrition, acte de mémoire.

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Commentaires
R
ah! je note que l'expression a eu le même écho littéraire pour nous deux: ;-)
O
Si les pensées pouvaient être composées de molécules qui s'envolent vers l'autre...si seulement ! <br /> Comme Gavalda, je crie pour eux - qui se taisent le plus souvent - "Je voudrais que quelqu'un pense à moi quelque part"
R
Mais le fait de savoir que quelqu'un quelque part pense à eux multiplié par le nombre des quelqu'uns épars qui pensent à eux, qui agissent pour eux... chacun à sa manière, chacun selon ce qu'il peut... c'est déjà un vrai premier pas vers l'Humanité... la vraie! avec une grande hache!<br /> Entrer dans la mémoire c'est déjà être mort... Restons vivants! Tous vivants...
O
Ce qui me contrarie, Rouge, c'est que je n'ai pas pu tous les citer, ceux qui sont encore dans notre présent si indifférent, et qui survivent. Cela les consolera-t-il de savoir qu'ils pourront entrer un jour dans la mémoire d'un pays ?
R
Pas venue chez toi depuis longtemps... ce texte est tout bonnement édifiant, ébourriffant et révoltant... bravo... et merci...
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