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Eau vive
24 août 2007

Tu oublieras qui je suis

Prends ma main, sans frémir, sans trembler, sans un mot. Je me tairai, tu n'auras qu'à suivre mon regard qui te parle.
Tu me guideras derrière les voiles parmes et le taffetas bruissant, tu fermeras la porte, découvriras le lit de son pardessus pourpre et me coucheras sur les draps violets.
Viens, tu liras les vers de Baudelaire peints au mur blanc de mes nuits. Sans un mot, ils glisseront sur ta pupille.
Tu les écouteras, ils te diront mon lit profond comme un tombeau et je suivrai ton désir qui me précèdera.
Quand tu penseras devoir briser le silence, je plaquerai ma paume sur tes lèvres et ferai glisser ma langue dans ta bouche. J'avalerai tes mots, je boirai tes paroles. Auxquelles je ne crois pas.
Allez, n'ai pas peur, ce ne sont que deux peaux qui s'attirent, que deux hères qui ne croient plus en rien, hormis en la chair de leurs corps.
Viens, je me tairai tant que tu oublieras qui je suis.
Tu glisseras ton corps dans le mien, nous boirons nos salives et nos sueurs salées nous souderont.
Puis je m'endormirai pour ne plus entendre ton souffle qui me glace.

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Commentaires
C
c'est magnifiquement écrit, oviv...<br /> mais si désespéré...
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