Un soleil de minuit
Quand tu seras endormi. Quand je verrai ton torse
danser en soupirs réguliers. Quand ta peau sera si chaude que ton odeur sera
celle du pain au sortir de four.
Doucement je t'apprendrai.
Du bout le plus léger de mon index, je suivrai le vallon qui partage ta
poitrine. Je sentirai l'arc de tes cotes qui palpitera au rytme de ta
respiration, et mes doigts le caresseront en notes silencieuses. Je serai
l'archer subtil.
Sur ton nombril, grotte d'ombre, au creux de ton ventre, je poserai ma bouche
en corolle et ma langue en prendra le goût. Lentement encore, je poursuivrai ma
découverte de ton corps endormi. Mes lèvres sur ton aine, dans ce repli secret
à la peau si fine et sensible. Juste posées, pour ne pas te réveiller.
J'aime tes testicules si fragiles, à la peau soyeuse et fine, déposées au creux
de tes cuisses fermes. J'aime les aspirer doucement au creux de ma bouche, en
découvrir les billes fermes, cachées au dedans.
J'aime ton sexe à la courbe endormie, aux veines tapies. Je le prendrai au
creux de ma paume, tel bouton de rose, et sentirai son coeur qui éclate et se
déploie. Ma main devra se faire soleil pour laisser cette fleur s'épanouir.
Rose thé, aux pétales tendres, tige à l'ardeur grimpante, je serai ton soleil
de minuit.
Je t'apprendrai, pendant que tes soupirs me diront que ton sommeil se réveille.