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Eau vive
26 janvier 2009

Gabelle

De blessure en griffure, peu à peu délavée du sébum où les mots acides déperlent, je m'étiole. Transparente à vos yeux aveugles. Non, vraiment, ce n'est pas parce que je suis votre mère que vous devez tout dire de moi.
Non, je ne veux plus. Je ne peux plus.
Quand verrez-vous que chaque mot que vous m'assenez au nom de la vérité voit ma paix vaciller et s'embuer de douleurs qui strangulent ma voix ? J'étouffe et meurs accrochée à une vie dont je ne veux plus.
Jamais je n'aurais cru entendre tout cela. Jamais. J'aurais tant aimé que vous compreniez un peu. Un tout petit peu.
L'amour qui a déserté ma vie depuis si longtemps a créé une béance que vos mots creusent encore un peu plus.
J'ai fait comme j'ai pu. Je ne pouvais pas faire plus.
Je me suis rongée, j'ai affronté la peur, les comptes où chaque franc égaré résonne en crampe. J'ai essayé de vous donner la volonté de faire votre vie à l'image de celle dont vous rêviez. J'ai cru que vous y arriviez. Vous l'avez fait. Vous avez construit votre voie, pourquoi me jugez-vous  ? Pourquoi ne me laissez-vous pas en paix ? S'il vous plaît.
Ne voyez-vous pas que si j'ai voulu déjà vous attribuer le pécule peu à peu amassé, si je vous ai déjà tout donné, partagé à égalité, c'est parce que je n'ai même plus la force de me créer une vie loin de tout, et loin de vous.
Vous me dites, "mais ne pleure pas, ce n'est rien". Et le sel qui ronge mes yeux me brûle encore davantage de cette légèreté que vous accordez à mes larmes.

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