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Eau vive
9 janvier 2008

Malade pour de vrai !

Je vous assure que c'est n'est pas une de mes métaphores coutumières. C'est bien un carillon qui l'annonça, silencieusement. Dans un courant d'air léger, juste par une vibration. Oui, c'était tout autant discret. Une cloche qui s'étouffait tout doucement dans de la ouate épaisse. Et faisait fermer les yeux, peu habitués à ce son étrange qui ricochait en écho rigolo sur les globes oculaires, de l'intérieur. Évidemment j'ai secoué la tête, stupide que je suis, et le carillon me fit comprendre que le plus petit mouvement lui permettrait simplement de me vriller le crâne en sonnant à toute volée tel un tocsin. Tant pis, ne pas froncer les sourcils, ne pas se lever brusquement, continuer comme si de rien n'était. Le boulot, c'est le boulot, et je n'allais pas commencer à me laisser distraire à peine remise à la tâche.
Une lourdeur étrange et impalpable pourtant, là, s'installa sans vergogne au creux des reins. Et la nuque qui se fait lourde par instants. Même pas de frissons, non, rien que de l'impalpable, qui dérange, sans rien déranger.
Puis le vent s'est levé brutalement. La carillon a tempêté, emmêlé ses fils. Et j'ai vacillé. Me tenant à la rampe d'escalier, trouvant tout à coup que chaque marche était bien haute. J'ai chipoté dans l'assiette,  frissonné et dressé mes bras en chair rugueuse. Et j'ai fini par le concéder, que, et bien oui, je crois bien que j'ai de la fièvre.
Se glisser dans le lit, après avoir avoir enfilé un pull supplémentaire, des chaussettes si douces que les doigts de pieds en frissonnaient d'aise. Et tomber. Émerger parfois, dans l'odeur acide et douceâtre du corps trempé de sueur, chercher un repli de draps encore sec et frais. Tourner et geindre. Puis boire enfin un bol de tisane brûlante. Et sourire aux enfants empressés en mâchouillant un "je suis ma-la-de" plein de tendresse pour eux.
Je crois bien que j'aime quand même être juste un peu malade, comme ça, sans nausée violente, sans rien de douloureux, juste cette chape exquise et brûlante qui fait s'effondrer le corps dans des heures comateuses.
Je crois que j'aime bien la voix qui se nappe de miel et la peau qui devient chaude comme un radiateur tout doux. Je crois bien que j'aime rester là, sous les couettes et ne plus penser qu'à la position exquise où la barre de fonte dans les reins se fondrait doucement. Là, ça y est.
Ne plus bouger.
Et dormir.
J'adore être malade pour de vrai sans l'être pour de faux, mais un peu quand même....

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