Causerie au bord du lit
Tu parles, tu parles. Encore.
J'ai toujours mes deux oreilles. Et un regard. Mais ça tu ne le vois pas.
Tu parles.Tu parles, tu parles. Tu ne peux pas me voir. Ni mon regard. Celui d'un poisson crevé d'une logorrhée de mots, le ventre gonflé de tes paroles vaines.
Tu délies ta langue, déverses ton trop-plein de banalités quotidiennes.
Tu... tu... tu... parles, gueules, hurles, ressasses, bavasses, palabres, monologues. Même ceux du vagin n'ont pas réussi à me faire parler, moi, moi, moi.... au coin d'un lit.
Tu me lasses, me crispes, me satures, me saoules, et j'enrage de ta voix en acouphène.
Tu m'éponges la patience et je dégoutte en silences pesants.
Plic Ploc
Je n'y suis plus pour personne.
En tout cas plus pour toi.
Je t'offre mon ultime silence en cadeau d'adieu.
Ouf.