Lâche
Passible de peine incompressible, je m'accuse et plaide coupable. De cette indicible douleur passée au peigne fin par des agents policés, j'avoue ma totale responsabilité. Responsable et coupable.
Vous voudriez que je plaide ? Non, avocat commis d'office, remballez donc vos pilules dorées sur tranche d'enfance joyeuse ; le coeur aux principes actif gît dans l'adolescence. J'en connais déjà le goût amer. L'enrobage glacé de leurres vifs me donne envie de le suçoter, et ma langue se couvre d'une amertume tapissante. Qu'importe la nausée. J'aurai avalé jusqu'à la lie. Sans ferrir.
C'est ainsi.
Je m'enferre, m'enferme, me ligote aux mots crevés de peines trop lourdes s'envoler en paroles. Mon silence m'empoigne et vous nargue de tant d'absolue lâcheté. Passez votre chemin, ami, la route, ici, est un cul de sac où pourrissent les espoirs.