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Eau vive

15 avril 2007

Dis, tu ....

Hurler, à s'en strier la bouche de craquelures de sang.
Hurler, à entendre les cordes vocales se fissurer.
Hurler, à voir les veines pulser sur le front.
Hurler à la vie qui crève de n'être que ce murmure inaudible.

Et le silence est revenu en battements rouges dans un coeur désemparé qui cogne, les paupières brûlantes du sable qui raye le jour, les mains blanchies de ne saisir que les secondes.
Le silence est là, maintenant, lourd et froid, le silence épais du temps qui scande sa valse à deux temps.

Tu m'entends, dit ?

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15 avril 2007

D'argile

Il y a le masque du temps en terre molle, et le vague, en empreinte.
Visage figé en sourires doux, pour ceux qui s'en rassurent.
Les craquèlements se colmatent du bout des doigts,
les yeux s'assèchent, il le faut.

Et le temps passe, sablier aux grains si lisses que rien ne l'enraye.
Et surtout pas les temps à venir.

Être, âme de statue d'argile sculptée d'une vie...
Être, sous ce regard qui me dé-compose, du coeur à la tête.
L'âme s'en fendille, et le sourire lisse les fissures du bout de la langue.

13 avril 2007

Mire

Oh, sublime odeur du mensonge, de la vérité camouflée. Tamisée de velours et de silence, relevée d'une pointe imperceptible d'acide.
Oh parfum du mensonge, tu te crois volatile, mais tu envahis mes narines jusqu'à m'écarquiller le coeur de tant d'insolence naïve !
Je ne connais pas de remède plus subtil à la morosité que ton habit de mots si bien épelés, si doucereusement prononcés. Et mon sourire mord la tristesse d'entendre psalmodier cet air grossier que même l'enfant innocent connaît.
Hypocrite et douceâtre sillage, mensonge aussi rêche que toile de bure, vérité en tenue de camouflage aux couleurs criardes.
Tu me donnes la nausée...

12 avril 2007

Génèse

Au commencement, furent créées les lettres.
La parole était orale et volatile : il y avait des surdités à la surface de l'abîme, et l'esprit de la parole se mouvait au-dessus des eaux.
On dit :
- Que les lettres soient.
Et l'alphabet fut.
On vit que l'alphabet était bon ; et on sépara les lettres d'avec la parole.
On appela certaines voyelles, et on appela d'autres consonnes.
Ainsi fut le premier jour.

On dit :
- Qu'il y ait une liaison entre les lettres, et qu'elle relie les consonnes d'avec les voyelles.
Et on fit la liaison, et on relia les consonnes d'au-dessous de l'écriture d'avec les voyelles d'au-dessus de l'écriture. Et cela fut ainsi.
On appela le fruit de la liaison phonème.
Ainsi, il y eut une consonne, et il y eut une voyelle, et elles s'assemblèrent: ce fut le second jour.

On dit :
- Que les phonèmes se rassemblent et qu'ils apprennent à en créer de nouveaux, en semences semblables et différentes.
Et cela fut ainsi.
Ainsi il y eut un mot, puis une phrase.
Ce fut le troisième jour.

On dit :
- Qu'il y ait des mots qui vieillissent et se transforment, dont sens s'affaiblisse ou grandisse, et des sages qui en gardent la mémoire, pour en éclairer le sens premier.
On vit que cela était censé.
Ce fut le quatrième jour.

On dit :
- Que le souffle puisse se prendre, et que des ailes portent les phrases. Que les soupirs, les silences, les cris, et tout ce qui fait la vie puisse se tracer.
Ainsi il y eut les , les ; les : et les . les ? et les !
On vit que cela était fécond.
Ce fut le cinquième jour

On dit :
- Les mots ont produit de belles choses que j'entends. De la poésie et des chansons, de la philosophie et de la théologie. Tout cela est bon et doit vivre éternellement.
Et on créa les feuilles issues du bois et l'encre pour tracer en calligraphie les mots dits. Tout cela fut fait, et les livres naquirent.
Ce fut le sixième jour.

Ainsi fut achevée la genèse des mots. On regarda les œuvres à naître et les livres encore inachevés. On aperçut les lettres égarées et les chansons silencieuses.
Voici les origines de tout cela. Jusqu'à l'azertyuiop. Alors on partit à la recherche d'un nouveau langage.
Ce fut le septième jour.

11 avril 2007

Il me plaît...

Frôle-moi, de ta paume ouverte.
Effleure ma peau, juste son duvet.

Approche ta bouche de la mienne.
Mais jusqu'au souffle, juste là.

Je ferme les yeux.

Je veux ...
te palper la chair, te frotter les os, te pétrir le corps, te masser les plis, te dresser les creux, te humer le goût, lécher tes humeurs, brosser tes poils, te caresser, t'enlacer, te serrer, te prendre en moi, t'y enserrer, te caler dans mes plis, te lisser à mes courbes, te déplier le sexe, ployer sous tes muscles, enchevétrer nos phalanges, glisser sur ta peau, rouler sur ton dos, embrasser tes fesses, mouler ta nuque à ma bouche, mordre tes oreilles, ouvrir ton corps au mien tout entier

Touche moi.
S'il te plaît...

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10 avril 2007

Mémoire d'eau

Épi d'émois
_  mots laiteux _
nus, ébarbés.

Lamelles d'envies
tranchées des maux
Eux - Moi
glissés
_ là _
juste là.

Langue de cygnes
_ plumes d'acier _
La pluie salée
perle en gouttes
et lac.

9 avril 2007

Le temps perdu

Entends le temps qui se heurte au silence,
et la lenteur molle des vers d'antan.
Je t'attends depuis si longtemps.

Égarée dans la brume blanche,
épuisée de suivre les pas perdus,
j'ai parsemé de cristaux de sel
le chemin des empreintes vers toi.

Dépouille moi de ce temps qui parchemine,
délace mes atours, enlace mes autours.
Je t'attends depuis trop longtemps.
Je suis lasse de ce temps.

8 avril 2007

Exangue

À l'encre bleue
sang de l'émoi.
Trempé - là -
encré de noir
le caillot du silence.
_

J'ai tranché en vert
dépouillant l'en-droit,

cristaux d'or
engloutis 

Le chaos

incolore
-

et le
silence
- arc-en-ciel -
perfusant ses
pastels.

Juste

_ exsangue _
une paume
_ alanguie _
trace la paix.

31 mars 2007

Animale

Ta main... juste ta main...
déplie tes doigts, creuse ta paume
en coque chaude...
Là, sur mes rondeurs souples,
dépose la.
Sens chaque pli de ma peau qui se défroisse,
devine l'artère qui pulse et mon désir qui vibre.
Moule ma hanche de ta main,
jusqu'au val et au mont,
bascule mes sens jusqu'aux reins.
J'ai le désir qui sourd au bord de mon sexe,
et ta force animale ordonne mon abandon.

31 mars 2007

Soie sauvage

Dans les creux en fossettes des reins, un voile de sueur s'irise d'ombres.
Déplie tes doigts impatients
Suis le mont arrondi de mes fesses
descend au creux poplité du genou
saisis la cheville tendineuse
et dessine de tes lèvres la cambrure moite de mon pied.

Dans l'antre du nombril, une ombre fait chavirer ton regard.
Caresse-la de ta langue arrondie
fais-la rouler sur les sinuosités de mes hanches
et jusqu'au pli de l'aine, où les veines tracent des enluminures bleuies.

Attends, attends encore
ferme les yeux et hume les parfums
de sel
de salive
de sueur
ferme les yeux et trace de la langue
la route de soie sauvage
de ma peau grège.

Désir
-
émoi
-
aime moi
-

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