Game over
Tu connais quelques mots tranchants ! Bien sanguinolents pour appétits féroces. Quelle idée ai-je eu de me rêver toute entière apaisée au creux de tes bras de géant ! Je pensais que tes mots seraient aussi larges et reposants que tes épaules.
"Game over la prochaine fois". Sais-tu que j'entends ces mots là comme une menace ? Pour une parole qui te fâche ? Game over ? Je n'aime vraiment pas ces mots là !
Tu es trop grand pour moi, je crois avoir perdu l'équilibre sans la lumière des mots simples, qui m'aident à croire, à croître. Pointure 46. Mon 36 ne tient pas la route pour marcher à tes côtés.
Je n'aime pas les mots saignants dévoilant des dents acérées.
Il n'y aura pas de demain. J'ai retrouvé le décodeur de mon intuition.
Moi, je veux bien que l'on aime pas une réaction que j'ai.
Tu m'aurais simplement dit que tu aimais mes cheveux... et non pas m'asséner que je ne devais pas les couper courts, je ne t'aurais pas répondu que j'en ferai ce que je voudrai. Court ou long est mon choix.
Bien sûr, je suis parfois bien trop vive. Et les vives piquent cruellement. Mais m'apporter en réponse à ma brève colère une menace cinglante d'un Game over en suspends.... cela, vois-tu, est disproportionné.
Je pensais que tu n'aimais pas parler de nous, que ton silence était pudeur de vielle bête blessée... je pense maintenant m'être leurrée... tu n'éprouves rien, tout simplement ! Rien d'autre que le désir, le plaisir des doux moments que tout un chacun connait au gré des rencontres.
On laisse parler les mains, m'écrivais-tu...
Je comprends mieux. J'ai même appris.
Au bout du doigt, le bouton Game over ...