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Eau vive
13 septembre 2009

Game over

Tu connais quelques mots tranchants ! Bien sanguinolents pour appétits féroces. Quelle idée ai-je eu de me rêver toute entière apaisée au creux de tes bras de géant !  Je pensais que tes mots seraient aussi  larges et reposants que tes épaules.
"Game over la prochaine fois". Sais-tu que j'entends ces mots là comme une menace ?  Pour une parole qui te fâche ?  Game over ? Je n'aime vraiment pas ces mots là !
Tu es trop grand pour moi, je crois avoir perdu l'équilibre  sans la lumière  des mots simples, qui m'aident à croire, à croître. Pointure 46. Mon 36 ne tient pas la route pour marcher à tes côtés.
Je n'aime pas les mots saignants dévoilant des dents acérées.
Il n'y aura pas de demain. J'ai retrouvé le décodeur de mon intuition.
Moi, je veux bien que l'on aime pas une réaction que j'ai.
Tu m'aurais simplement dit que tu aimais mes cheveux... et non pas m'asséner que je ne devais pas les couper courts, je ne t'aurais pas répondu que j'en ferai ce que je voudrai. Court ou long est mon choix.
Bien sûr, je suis parfois bien trop vive. Et les vives piquent cruellement. Mais m'apporter en réponse à ma  brève colère une menace cinglante d'un Game over en suspends.... cela, vois-tu, est disproportionné.
Je pensais que tu n'aimais pas parler de nous, que ton silence était pudeur de vielle bête blessée... je pense maintenant m'être leurrée... tu n'éprouves rien, tout simplement  ! Rien d'autre que  le désir,  le plaisir des doux moments que tout un chacun connait au gré des rencontres.
On laisse parler les mains, m'écrivais-tu...
Je comprends mieux. J'ai même appris.
Au bout du doigt, le bouton Game over ...

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12 septembre 2009

Les deux mains

(...) on est de vieilles bêtes blessées dans des batailles, on ne prononce pas trop de mots,  on laisse parler ses mains (...)
Oh, si tu savais la colère glaciale qui m'a figée... Vivaldi... Les premières notes de violon dans la saison d'hiver. 
La glace en épines acérées qui craquent au moindre souffle.

Je ne suis pas (...) on (...).
Et tu n'es pas (...) on (...). Quand tu m'écris, écris donc je.

Je ne suis pas une femme qui n'a pour compagnon que des mains sur sa peau.
Quand tes paumes auront fini d'en connaître toutes les courbes. De la première cervicale à la pointe du coccyx, tu auras tracé la route où la femme que je suis n'est plus. Je serai devenue femme de passage, maîtresse, amante. Et tu n'auras de moi que ce que tes paumes en découvriront.

Je ne suis pas encore enfuie, mais j'ai préparé le sac où glisser mon kit de survie.
"A ce soir"... mais je ne sais pas si je pourrai encore te dire "à deux mains".

11 septembre 2009

Femme d'été

Gorgée de soleil, fruit mûr dont les chairs sucrées éclatent en bouche, femme d'été. Figue violette, tomate olivette, sous les feuilles qui se dorent.
Bientôt elle sait les heures qui s'assombriront. Et les nuits trop longues pour ses rêves violents. Bientôt la tige au bout de laquelle elle se balance s'assèchera. Tombée au sol, ses graines s'éclateront au creux des mottes brunes.
Femme d'été, qui donne un bonheur fugace et saisonnier.
Elle sait les heures sombres et froides.
La chape épaisse des hivers au creux de la vie.

10 septembre 2009

Goutte à goutte

Tu me dis d'être patiente.
Ce mot est si propre : je m'y sens habillée d'une blouse verte,  désinfectée de tout, embrumée d'anesthésiques.
Pourquoi devrais-je être patiente ?
C'est maintenant, tant que je vis, tant que suis là, avec ce vrai cœur dont les battements me tiennent compagnie... lui qui ne faisait que jouer de sa mécanique silencieuse bien rodée... c'est maintenant que j'ai besoin d'entendre.
Mais tu as raison. Je dois être patiente. Et endormir gentiment mes besoins sans entraver le protocole si bien écrit.
Je commençais tout juste à revivre... et je dois déjà apprendre à laisser crever en silences lourds les mots ? Les museler, les étrangler de ma patience . Apprendre à  laisser la place aux conversations si bien calibrées  en gélules bleues ou rouges, à avaler sans férir.
Ces mots que j'attendais avant d'être patiente... je les rêvais, les apprivoisais déjà, tu sais.
Ils sont ces galets polis, ceux que l'on glisse dans la paume, ceux que l'on caresse du pouce. Cailloux aux veines grises où l'on devine les fractures de la vie. Ils clapotent et ricochent, se gorgent de mousse spongieuse. Ces mots que l'on lèche du bout de la langue pour y retrouver le sel d'une écume. Mes mots d'émois.
Je réapprends. Chaque jour après chaque jour, sage patiente impatiente, à n'entendre que la cacophonie de tous ces mots qui ne s'accordent pas avec moi. Ces mots si convenus. Ces mots moulés dans une usine et qui finissent estampillés "bon à entendre" par le plus grand nombre.
Regarde ce que je deviens, dans cette patience qui m'enserre...
Puisque demain n'existe pas, il n'existera jamais, tu le sais bien... Demain n'est qu'un autre aujourd'hui...
Pourquoi devrais-je être patiente ?
Dis-moi, les mots font-ils si peur que l'on les laisse s'écouler en goutte à goutte ?

9 septembre 2009

Ronde de secondes

- Pourquoi attends-tu ? Ne sommes nous pas de la même race humaine, où la parité est un mot qui se compose au temps présent ? Avance, avance de ce premier mot.
Alors j'ai  pensé un peu, respiré un souffle, écrit tout petit, envoyé. Ce n'était même pas un pari, juste un geste de parité.
Le premier mot a été lu. Archivé ou effacé ? qu'importe. Lu.
Tic-tac, tic-tac...
Les secondes ont émoussé leurs pointes si fines dans leur ronde incessante. Quel triste bocal que cette horloge. Des secondes, des heures, et toujours les mêmes, incessamment.
Tic-tac, tic-tac...
Le petit mot second n'est pas arrivé. Oh, il viendra bien un jour. Mais il prend son temps, cela va être un mot décomposé,  conjugué dans un étrange présent, qui est déjà un futur. Un futur inexistant d'avoir trop pris son temps.
Trop tard, trop pensé, trop... pour un si petit mot que je n'attends plus.
La parité, mon ami, ne s'applique guère à mon temps présent.
Tic-tac, tic-tac...
Cessez donc votre ronde stupide, les secondes !
Il manque le tic-tac-toum, tic-tac-toum, qui aurait donné du cœur à votre temps qui passe.
Il n'y a pas de nous dans ces secondes qui tournent en rond très très bêtement.
Vraiment.
Et le petit mot premier s'est fané.

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8 septembre 2009

Aveugle

Ne me laisse pas m'enfuir.
Ne laisse pas se dissoudre les lueurs de l'aube dans mon regard muet.
Attrape les fils des promesses qui volètent sur ma nuque.
Noue les du bout de tes doigts à mes cheveux, tresse toute une vie d'instants partagés.
Juste des instants de vie. Guère plus.
Vivants et palpitants. Qu'ils me portent comme un rayon de miel bourdonnant.
Ne me laisse pas....
Offre moi les mots sucrés qui napperont d'or mes pupilles.
Je m'aveugle d'une lame rouillée de larmes.
M'enfuir.
Loin, loin de toi, de tout, loin à n'en plus voir demain.
Dis-moi...s'il-te-plaît... dis-moi de ne pas partir.

7 septembre 2009

Les règles du je

Tu crois que je lui ai tout donné ? Que c'est pour ça qu'il ne me reste plus rien de vrai ?
Tu penses qu'à trop jouer avec les dés d'un amour truqué j'ai oublié les règles du jeu ?
Tu le crois vraiment que je me suis perdue à moi-même ? Autant que moi ?
Je suis grande. Et responsable, et raisonnable aussi.  Égarée au détour d'une belle histoire cabossée, c'est vrai. Mais il existe des moyens de retrouver son chemin, tu ne crois pas ?
Pourtant je ne l'aime plus, je n'aime que le souvenir de l'avoir aimé quelques années.  Toi, comme je le nommais.
C'était un jour où (...) Je me souviens avoir pensé "égoïste, égoïste ! " et cela avait fait un écho assourdissant. J'ai oublié les règles de l'aimer trop. Je l'aime comme un amour familier qui ne peut s'oublier.
C'est étrange, non ?
Bien sûr nous avons continué nos petits restaurants familiers où la serveuse m'embrassait ; votre table est prête. Bien sûr nous avons continué à nous parler nos vies. J'aime nos appels pleins d'une tendresse portée par un temps enfui. Mais je ne l'ai plus jamais aimé avec mon être tout entier, juste avec mon âme tapissée de vague. Malgré ses mots si forts pour une simple promenade. Je crois qu'il a continué, lui, malgré ma bouche qui souriait sans plus jamais se donner. Malgré ce temps que je partageais plus vraiment.
Je n'étais plus Moi.
J'étais je.

7 septembre 2009

La princesse aux petits mots

Et si je les avais oubliés ? Je me le jure, m'abjure, m'en inquiète. Cela pourrait sembler être du B.A.- BA. Mais je me pose la question.
Je le regarde parfois, au creux des heures où tout est aboli, les yeux grands ouverts dans la pénombre de mes cils Je le regarde, bercée de plaisirs, et me pose la question.
Saurais-je encore le dire ? Ou le chanter ? Le crier, murmurer, souffler, m'y essouffler.
L'écrire même me semble saugrenu, c'est tout dire. Sans rire.
Je vais devoir en faire des lignes, des courbes et des déliés ? Bien appliquées. Sans pâté. A la plume, celle qui écrase les fibres et boit l'encre comme une goulue. Peut-être ont-ils besoin de cela. De s'éclater en gouttelettes sombres ?
Ou alors de se tracer sur son dos emperlé de sueur salée ? Et puis non, même ça, je ne veux pas. Ce serait indécent.
Des mots si plein de sens, gorgés de tant. Tracés en éphémère chemin sur une peau de passage. Non, vraiment non.
Il va falloir inventer. Leur trouver un nouveau sens.
Mentir peut-être.
Et si je me transformais alors en pantin de bois ? Ce serait faire feu de moi. Allume une cigarette et consume toi. Tes mots perdus, laisse-les. Ils n'ont plus envie de se dire. Cela peut arriver, qui signe la fin d'une ère.
Alors je partirai. Parce qu'ils m'étaient familiers, si doux au palais.
J'étais la princesse aux petits mots.
Et j'ai des bleus dans ma mémoire.

6 septembre 2009

L'odeur du cuir chaud

Il aura fallu quelques heures. Et quelques uns de tes sourires presque carnassiers.  Puis tes regards acérés, pétillants à en mettre la larme à l'œil. J'ai trouvé alors  ce mot que je cherchais, cet adjectif que j'avais au bout de la langue,  que je suçotais sans en définir le goût, et que tu essayais d'avaler avant qu'il ne prenne corps.
Il te va bien, tu sais.
Au début c'était "manipulateur", mais tu m'as convaincue que nous l'étions tous et que le côté sombre de la chose ne s'adresse qu'à ceux qui sont inaptes à comprendre les règles de ce jeu. Toi, tu ne manipules pas, tu joues avec ceux qui savent ce dont il s'agit. Tout comme moi. Pourquoi pas, le mot n'étais pas celui là, je le savais bien.
Puis j'ai pensé à "impitoyable". Je m'approchais de ta vérité, j'en étais sûre. Mais le mot t'a fait rire... . Tu es devenu goulu, tendre et même prévenant. Non, ce n'était décidément pas cela.
Quand tu as enfilé ta veste de cuir je crois que le mot a germé. Quand l'odeur a soulevé en vague sauvage mon cœur, cette odeur que j'aime tant, qui me déroute, me transporte... le mot a éclaté.
Tu es féroce.
Comme un fruit habillé de piment.
Je te regarde, te désire et chavire. Et le mot me sauve.
Tu éclates de rire. J'ai entendu cette petite phrase que tu as murmuré.
Je ne suis rien, un vent coulis de passage, un rire aux éclats et un éclair au chocolat. Je suis la peau que tu caresses, la femme que tu trouves belle. Je suis celle de passage, saison suave.
Je m'enfuirai avant que ta férocité ne découvre tout de moi et ne joue avec mes peurs. Je sais qu'elles m'habillent et me protègent. Tu ne me mettras pas en lambeaux.

31 août 2009

Marelle

C'est un jeu de pouvoir. Dangereux et malsain, comme tout tentative de prise de pouvoir. Je tente de garder le contrôle, de voir la face cachée. Je perds souvent à ce jeu dangereux. J'y oublie la confiance en l'autre.
Mais c'est le moyen que j'ai trouvé d'entendre autrement les mots qui ne seront jamais prononcés.
Ou auxquels je ne crois plus.
Ces mots que j'ai un besoin viscéral d'entendre en réalité.
C'est un bras de fer que je te demande de me laisser gagner.
Mon silence.
Seras-tu capable de rompre mon silence pour que je m'accorde une place au creux de toi ?
Seras-tu assez aimant pour comprendre que c'est une souffrance que de casser un bourgeon de peur que la fleur ne subisse la tempête ?
Je sais que la balance penche de mon côté, me laissant au sol, bien plus bas que tu ne pourrais toi-même le faire.
Brisant le mur de mon silence je saurais que tu as alors la force de me permettre de m'échapper de cette marelle qui me piège.
Je voulais juste savoir si j'ai de l'importance à tes yeux.
Tu viens jouer ? Il y a parfois le paradis tout au bout.

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