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Eau vive
15 août 2010

Petite leçon de mensonge

Prétexter des douleurs qui se révèleraient handicapantes sur la route. Le plus acceptable des mensonges, pour lui, mensonge acceptable, qui dit que je pourrais me mettre à mal si je venais. Pour lui que je veux préserver. Regretter - vérité criante - de ne pouvoir participer à ce séjour dans le joli pays aux courbes sinueuses à souhait. Mentir et s'y tenir. Y réfléchir, se concentrer en tentant l'absolue décontraction navrée.
Mon visage est un livre pour qui sait le feuilleter.
Rêver de cet ami, pour lequel j'ai mis des années à trouver le signe infime qui avoue le mensonge. Son regard, habituellement toujours mobile, se fige alors quelques secondes. J'ai beaucoup ri en trouvant la signature de ses infamies. Mais ne peut prendre acte de cette leçon de maître, hélas.
Je bafouille, m'embrouille, un voile de sueur aigre recouvre ma lèvre. Je ne sais pas mentir. Empêtrée dans ce vêtement trop serré pour moi, je suffoque de ne pouvoir dire la vérité.
Mentir, ne pas le blesser, m'évader de son regard aimant et désactiver ainsi la polarité.  Le préserver de moi, le plus possible. Peu à peu me dissoudre dans des heures où je serai loin.
Préparer la grotte familière.
Où je me terre pour ne pas dire.

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14 août 2010

Chronique d'une mort annoncée

En bavardant, incidemment, entre cigarette et café...

-- Pourquoi les hommes plus jeunes sont-ils attirés, et bien plus de nos jours qu'auparavant, par des femmes plus âgées ?
En dehors de toute raison "physique", qui admet que l'âge serait de nos jours stoppé par toutes ces crèmes qui ne sont plus antirides mais anti-âge...
Et la raison qui sectionne le point d'interrogation glissé entre deux volutes, incidemment, cigarette et café...
-- De nos jours on vit une histoire pour quatre, cinq ans... alors, l'âge, quelle importance ?

Cesser de respirer, blêmir un peu, écraser la cigarette, fermer les yeux. Au téléphone, cela ne se voit guère. Comprendre enfin le pourquoi, ce drôle de pourquoi dont je ne cernais pas la réponse, la raison du malaise devant leurs étranges désirs sans frontière d'âge. Enfin comprendre que leur parfum est celui d'une mort annoncée.
Je n'aime pas les maladies qui traînent en longueurs.

Incidemment, entre cigarette et café... choisir d'en rire, soulagée.

12 août 2010

Persiennes

J'avais laissé traîné le trousseau de clés, et il en avait fait un double.
Toutes mes clés, là, à sa portée : celles qui ouvrent des portes noires, d'encre et celles de ma chambre des amours défuntes. Les portes de ma mémoire, de mes désirs, de mon amour pour lui. De mes nuits avec eux. Les clés de mes désirs cachés, de mes gourmandises éparpillées au gré de mots. Mes mots.
J'avais laissé traîné les clés, pourquoi craindre un ami ? Mon ami. Mon proche, mon fidèle, mon compagnon de virées, de verres bus en trop, de confidences, de "les hommes, c'est fini". Je n'avais pas peur de lui.
J'avais oublié qu'il était un homme. Je vous jure, je ne savais pas qu'il m'aimait. Et il a essayé toutes les portes, une à une. Jusqu'à me voir derrière mon miroir.
Doucement a su tous les mots qui me rayaient l'âme.
Je me piquète, et mon tain se dévore d'être mis à nu.
Maintenant j'ai peur de mes peurs anciennes.

Je vois une étrange lumière s'échapper en fêlures de son regard, rayons lumineux baignées de larmes.

3 août 2010

Âmeçon

J'ai appris : à lui dire je, à lui dire mon vrai, à ne pas fuir ma réalité.
Quand j'ai vu , derrière la bonhomie amie, l'homme hormonal, lui aussi.
Oh, ces foutues hormones qui sont la vie.
J'ai su lui dire, doucement, fermement, que non, je ne peux pas fermer les yeux et boire jusqu'à oublier l'absence de désir.
Non, je ne peux pas.
L'ivresse de ses mots me suffit. Son amitié me comble.
Et un jour je le perdrai.
Fuyant la bonhomie amie, l'homme reprendra la route, avec un bout de mon âme accroché à son oubli.

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