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Eau vive
25 décembre 2008

Pantoise

"Joyeux Noël, ne sachant que choisir nous avons décidé que tu déciderais. "
Trois enfants, qui tendent une enveloppe à leur mère.
Merci.
Je crois que je vais aller m'offrir des fleurs.
Je ferai faire un emballage cadeau.

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16 décembre 2008

Clepsydre

Je suis le bol de poterie vernissée, mesurant les siècles en fêlures. La louche en métal étamé ternie du calcaire du temps. Je suis le poing resserré et le bambou évidé, peu à peu blanchi.
Celle qui se laisse saisir, en filet d'eau salée.
Je suis dans un temps en goutte à goutte évaporé depuis trop longtemps. Un désert ignoré des cartes terrestres, petit point doré que seules les étoiles mortes, au loin, là-bas, dans leur espace glacial, reflètent comme braise.
Je suis petit rien, attente bruyante d'éclats factices, bulles crépitantes de gaz alcoolisé. Petit rien, en mèches soyeuses et main moites.
Mais je suis tienne, et vole un instant du temps s'écoulant dans le sablier tapi au fond de tes yeux.

L'Océan goutte à goutte en sa clepsydre pleure;
Tout Sahara, tombant grain à grain, marque l'heure
Dans son effrayant sablier.

HUGO, La Légende des siècles

10 décembre 2008

Tranchée par moitié

- "Laide comme un pou"
- "Jolie comme un cœur"
Quand, en 48 heures, deux amis déposent dans ma hotte deux avis aussi différents...
Je souris d'être laide, ce qui doit me rendre jolie.
J'ai donc choisi. Tranché plus précisément... sans savoir si les parts sont égales... cela devra dépendre de l'appétit d'autrui. Parce que cela ne nourrit pas Ego, ces avis couleurs amis. Seul m'importe l'éclat gourmand d'un amant, l'éclat terne ou scintillant dans sa prunelle quand je peux y deviner mon visage... Pou ou cœur ? Faim ou non ? Gourmand ou avide ?
- "Laide comme un nappage parsemé de vermicelles multicolores goût crottes de souris"
- "Jolie comme un cœur au chocolat fondant".
Bon, je crois que je vais choisir un fromage blanc au miel.
Et devenir jolie comme un cœur de pou.

28 septembre 2008

Hier, ou presque, à l'aube

A 5 heures 3O, il était bien venu au rendez-vous. Gruissan_001
Il fallait partir, rouler deux heures, pour ne surtout pas être en retard.

La mer a écarté ses habits de nuit, et le disque rouge a flamboyé.
Lui et moi, sur des rochers, et plus rien d'autre que ce soleil que j'avais eu envie de voir se lever sur la mer. Dans le silence qui s'impose parfois devant l'extrême beauté.

Une journée si simple, toute en harmonie, avec cette quête de cailloux, les petits, les blancs ou veinés, lissées par la mer ou cassés sur un rocher, parmi des milliers d'autres. Pourquoi celui-ci ? C'est le mystère de ceux qui aiment les cailloux... Il y eut les carpes, dans le gouffre, au creux d'un massif. Nous regardions leurs écailles, et je jetais des miettes de pain, m'amusant de voir ces poissons prisonniers de leur énorme mare goûter avec suspicion à cette nourriture étrange.
Tu vois, il n'y avait rien de vraiment extraordinaire. Une belle journée. Tout simplement rare et belle.
J'étais troublée, je sais maintenant qu'il l'était également.
Mais ce n'est qu'après, quand le quotidien a repris le dessus, avec sa lune croisée le matin dans un ciel encore noir. Après, quand on se dit qu'on aurait bien aimé qu'il voit ceci ou cela. L'autre manque.
Et c'est ainsi, sans même avoir goûté au creux de ma bouche la langue de cet homme, comme une adolescente, c'est ainsi que je me suis mise à l'aimer.

20 septembre 2008

Promenade

J'aime le goût si doux de poussière de pierre, qui tapisse les lêvres posées sur les roches brûlantes de soleil. La langue desséchée happe alors l'air et se gorge des limons de la source embourbée. Pubis des mousses bombées... où plonger le doigt et fermer les yeux, écoutant l'eau qui y bruisse en secret. Puis s'enivrer de l'odeur, celle de la feuille craquante, jaune, raidie dans sa fin de vie, que l'on pulvérise en la serrant dans la paume.
Et les bruits, partout, éclairant les silences opaques, les bruissements, les claquements sous les pas des grépins assemblés en tapis. Comme des plaintes aigües frémir aux grincements des pins aux écorces nappées de bulles parfumées.
Partir, et retrouver ce monde étrange aux odeurs acides d'un bitume noir aux accents d'arc-en-ciel.

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3 septembre 2008

Pelote

C'était toujours au même moment, quand l'après-midi qui s'avançait vers le soir sonnait au rythme de la badgeuse.
Je passais la tête "coucou", ou le pied "talon-pointe", parfois seulement la main "à deux mains", et m'enfuyais en riant après que tu ais dit, "rentre ! ".
C'était un jeu, pour adultes qui tricotaient à deux une écharpe inutile.
C'était l'heure douce amère de séparer  nos vies, jusqu'au lendemain.
C'était parfois l'heure tranchante, où il fallait enfouir dans sa mémoire le visage de l'autre, qui partait en vacances.
Le coeur battant au rythme de mes pas dévalant les dernières marches, je savais déjà qu'il était trop tard.
J'avais un jour, par mégarde, accroché un fil de moi à une aspérité de son bureau. Et je m'effilochais peu à peu, devenant transparente et frileuse à la vie.
Tu ne dois pas revenir.
Tu le sais bien, toi qui n'es pas Ulysse.
Ni moi une Pénélope qui se détisse sans fin.

29 août 2008

Faillite annoncée

"Le verre cassé ça porte bonheur"...
D'abord, une petite précision, ça porte peut-être bonheur, mais uniquement à ceux qui n'ont pas le soin de devoir ramasser ces foutus débris tranchants, soit dit en passant... Bref je casse beaucoup depuis quelques temps. Comme quoi il n'y a pas que dans ma vie affective que je fais le ménage par le vide. Sauf que je ne trouve guère d'amant de remplacement au supermarché... alors que les verres... quel choix ! Bon, pour l'instant vous ne voyez pas de rapport avec le titre. Parce que je ne suis pas allé au Faillitaire, mais à un banal supermarché. Ce n'est pas grave, j'aime bien donner la clé du titre à la dernière ligne... Bref me voici pourvue de 24 nouveaux verres cassables-à casser -à caser. Et à laver. Sans lave-vaisselle depuis que le mien a rendu son âme à la décharge.
24 verres.
Pas grand chose.
Sauf pour les étiquettes.
Monsieur le Président Directeur Général de Lumimachin pourquoi vous obstinez-vous à coller une étiquette auto-collante-superbes avec tout plein de couleurs, lumi sur chacun des verres que vous vendez par pack de 12 ? Pourquoi ? Franchement, j'ai tenté de comprendre, je vous assure ! Puisque nous ne les voyons, ces foutues étiquettes, qu'une fois le carton dé-scotché, et dans le seul but de pouvoir utiliser des verres. Donc sans étiquettes dessus. Si je ne m'abuse. C'est peut-être chic de boire avec des verres estampillés ? Possible... s'ils sont soufflés à la bouche alors. Ceux-là ne sont pas en cristal, ils ressemblent à des gobelets en verre solide, format et look transcendantal cantine d'école primaire. (je préfère préciser, parce qu'il y a aussi une cantine à l'Elysée, et que la verroterie ne doit pas être la même que la mienne...) Donc -oui, j'ai déjà signalé dans ma première note que ma spécialité, c'était les digressions-, donc monsieur le PDG, pourquoi dépensez vous des rouleaux de papier autocollant, des encres polluantes et de la main d'œuvre certainement robotisée pour décorer ce qui ne sera vu et perçu dans la seconde même comme un p**!$ de b§*** de truc à décoller un à un.... Pourquoi ? pour avoir un jour la chance de connaître la faillite ? Merde alors, non seulement c'est de l'argent foutu en l'air, non seulement c'est horripilant, mais en plus vous dépensez de l'argent qui pourrait peut-être servir à augmenter vos employés ? Et je précise que je n'ai aucune famille qui travaille chez vous ! Sinon j'aurais des verres "tombés du camion", hein ! et sans étiquettes...

19 août 2008

Toutnicoton

Femme en kit
quitte et quitte et colégram
Femme en stock
coke and joke

Femme entreprise en faillite pour cadres aux indices faillibles... la vie est un bazar étrange de cent ans d'âge. Les bourses qui gouvernent le monde...  Quelles sont-elles ?
Les vieillards aux regards blanchis voient ce qui se voile aux vivants. Manège aux ritournelles familières. Et la planète tourne et tourne. Inexorablement.

Tournicoti
tourni
coton
et soie

15 juillet 2008

De Chine

Je n'aime pas vraiment les feux d'artifice. Trop de (...) trop de tout.

C'est dans la pénombre de mon jardin que j'ai voulu voir l'explosion d'un autre bouquet, celui d'une fleur qui porte dans son nom le lieu de naissance de cette poudre qui amuse les enfants et en tue d'autres.

Copie_de_Campanule_de_chine

Ma Campanule de Chine m'est précieuse.

17 mars 2008

Le corps de la cop

Allez-y, je ferai comme si votre discours était une grande nouveauté pour moi. Allez-y, je vous dis, ça va très bien avec le café ! Donc " mais si, un jour tu le rencontreras le con qui se lève tous les jours et qui aimerait bien le faire à tes côtés". Ben oui. Merci, c'est sympa. J'en ai déjà croisé quelques uns, avant, de ces cons dont on aime l'odeur le matin au réveil, quand j'étais jeune. Mais je sais aussi que cela n'a rien avoir avec l'âge, mais plutôt à la frilosité ambiante. On a peur de se tromper, donc on avance pas trop. Juste le bout du sexe au fond d'un lit, cela suffit bien, pas vrai ? Le reste, le projet, la construction d'un truc, même en amovible... n'en parlons pas, cela rend impuissant certainement. La trouille. Mais c'est peut-être du courage, pour certains. Ne rien faire entraîne une paix apparente. Si on ne court aucun risque on ne peut pas se faire mal. Ni du bien, à mon avis, mais c'est peut-être relatif. Ben moi, je n'en veux pas de ce tiède.
Je déteste le tiède.
Il ne rafraîchit pas en été et il donne froid en hiver.
Et puis aussi "tu as tant d' amis, on est là, nous, on t'aime". Ah oui, ça, pour sûr, je ne risque pas de vous oublier. L'amitié dégouline et colle aux doigts comme une barbe à papa. Vous en devenez épouvantables de sollicitude à mon égard, mes amis. Presque au point de m'envahir sous le prétexte que j'ai la voix aux accents de Dark Vador, façon inaudible dans l'écouteur. J'ai pourtant essayé le gros rhume, pour vous rassurer. Du nez rouge aux yeux bouffis, le virus est le coupable idéal. Mais vous savez que la fin de l'hiver est une période difficile.
Tenez, je crois que j'ai trouvé la solution.
Je vais aller me faire dorer la tranche dans un grille-pain, histoire de remonter ma mélanine et mes hormones du bonheur. Voilà. Je vous montrerai les traces de mon string, en preuve absolu. Comme ça vous serez soulagés. Vous arrêterez de me téléphoner sous des prétextes débiles pour vous assurer que j'ai mangé. Si si... Je n'ai plus 15 ans et je ne vais pas me laisser mourir. Bon sang, vous le savez bien puisque je ne prends pas la moto dans ces cas là. Je suis grande, et responsable. Sur deux roues c'est trop facile d'être inattentive. Et puis ce n'est pas la saison des coquelicots, pour mettre sur la boîte de bois blond avant la crémation. Au fait, Tadison, tu te chargeras du carré de chocolat, s'il-te-plaît ? Les autres sont capables de ne pas y penser. Bon, ceci dit, si ça m'arrive à 80 ans, je t'autorise à avoir oublié cette consigne au fond de ton Alzeihmer. Paix à nos âmes.
Ceci dit, si le crétin qui se lève tous les matins et qui ne sait pas encore que c'est auprès de moi qu'il devrait le faire... si ce crétin, là me lit... il serait gentil de me donner son téléphone ? Que je puisse dire à mes foutus amis fidèles que j'ai enfin trouvé la personne à prévenir en cas d'accident.  Parce que ça va finir par leur peser de devoir s'engager chaque fois que je pars quelque part. Bon, c'est qui s'y colle en juin pour se charger de rapatrier le corps de la cop ?

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