Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Eau vive

19 novembre 2007

Amant on the rocks

Une simple gorgée d'eau mentholée...

Une petite cuillerée dans un grand verre et l'eau, et voici que par magie cette eau - incolore, inodore et sans saveurs - éclate alors en parfum vert, crépite en éclats frais sur la langue chaude et se répand dans le corps en frissons délicieux. Et je tends la main, savourant de la langue la dernière goutte égarée au coin de lèvres, pour en quémander un second verre, avec ce doux bruit de glaçons tintinnabulant, attendant eux aussi de fondre de plaisir.


Magie du trait léger de menthe forte qui, s'il est trop épais, devient moite et gluant au palais, sirupeuse odeur écœurante, et la bouche tapissée de sirop épais tente de recracher le concentré envahissant.
Mon amant, tu ne sais donc pas cette règle si simple ? Un trait léger, léger...
Mon amant à l'eau...
Oui, oui, tu vas tomber l'eau.
Plouf ! 
Tu étais parfait en amant de nuits, menthe poivrée aux ardeurs exquises et impétueuses. Làs, une journée entière à tes côtés et me voici toute collante de mots, mots glaçons qui rafraichissent certainement les congrès où tu exerces tes talents d'orateur... et dissolvent mes envies en tiédeur lasse... amant si bavard que j'englue mes désirs au coin de mon oreille...
Amant amant, tais-toi donc et retiens les leçons de cette enveloppe qui te recouvre joliment... car tu t'écoutes parler avec autant d'impétuosité que ton corps quand il se décide de parler au mien. Et il le fait en silence. Fort bien. Tout en rondeur, crépitements sensuels et ondes rafraichissantes.

Par pitié, tais-toi, je n'en peux plus,
de tes flots de mots...
Si cela continue je vais jeter le flacon
et l'ivresse mentholée
menthe_poivree1
pour ressortir l'antésite chérie de son placard...

Publicité
Publicité
17 novembre 2007

Le bénitier du diable

Sous la peau de soie grège se dessinaient des entrelacs de veines bleutées.
Silencieux, lové autour de sa gorge, il fixait l’ombre mouvante au creux des renflements moelleux.
Pénombre secrète qui palpitait et l’envoûtait .
Il devinait la source cachée où glisser son corps, inspirait alors de longues bouffées de son odeur fleurie et boisée.
- fleur de pommier -
Son désir se fit impétueux et le premier anneau se desserra.
Il glissa doucement vers les rondeurs chaudes et odorantes.
- chair exquise -
Un voile de sueur salée s’irisait parfois, et son corps de métal scintillait d’éclats qui embrasaient son corps annelé.
BBenitier1
Quand il songeait à l’origine du monde,
il ne voyait plus que ce bénitier du diable
et la source qui y palpitait.

15 novembre 2007

Le germe de la fronde

Victoire ! J'ai enfin trouvé l'arme choc pour convaincre la direction de me laisser quitter ce poste que j'occupe depuis trois ans [trois ans, c'est long parfois, comme 30 minutes chez le dentiste, c'est très très long !]. Parce que...

Je ne veux plus d'équipe.
Je suis un mauvais chef d'équipe.
Je hais manager une équipe.
Les problème existentiels de mon équipe me gonflent.
Je sature de devoir faire comme ci avec diplomatie.
Le comme ça me convient davantage.
Plus d'équipe, merde !

Une seule échappatoire m'était apparue, au début ; saboter le boulot pour faire plonger les indicateurs dans un tsunami dévastateur. Il faudrait bien ça en réalité pour les faire bouger. Mais ils m'ont rétorqué que je n'avais pas assez mauvais esprit pour le faire. Soit, ils n'ont pas tort. Mais quand même... je pourrais, si je voulais...
Et puis j'ai pensé tomber malade pour de vrai. Mais le stress ne me fait perdre que quelques touffes de cheveux. Avec pistes d'atterrisage pour mouches hélicoptées sur mon crâne. Comme tracées au compas. Du plus bel effet... et cette foutue pelade ne pénalisait que moi. Eux se moquent comme de leur dernière râpe à fromage que j'ai la tête en trou de gruyère, du moment que les neurones s'activent.
Mes plaques d'eczéma ne les contrarièrent pas outre mesure, puisque je n'avais pas trépigné pour obtenir un grattoir à multi vitesses.
Bref je ne savais plus comment sortir de cette foutue impasse d'équipe à gérer.
Le travail, ça va... sauf qu'il y a quatre individus dont je dois réguler le débit de production afin de m'abreuver au mieux. Ru, torrent ou rivière, voire goutte à goutte, je ne sais pas réguler, et m'épuise à ouvrir ou fermer des vannes qui m'opposent une résistance tranquille. Merde de merde. Je veux juste des chiffres, moi ! Pas lutter pour les obtenir. [PS ; s'il y a un coach qui se sent d'humeur à me répondre, qu'il s'abstienne. La solution préconisée par un de ses collègue est tout aussi insupportable que la situation actuelle. Je n'ai jamais contrôlé le travail de mes 4 enfants, ce n'est pas pour le faire aujourd'hui avec 4 adultes].
Et voilà que j'ai trouvé ! Il suffit que ce soit eux qui ne veulent plus de moi ! Évident, non ?
Alors j'ai semé la mauvaise graine....
Les évaluations... après tout, c'est strictement individuel, une évaluation. J'y ai donc rajouté leurs résultats chiffrés. C'est bien le seul avantage de ce boulot, je peux chiffrer très exactement leur production individuelle. Fini de ne parler que du résultat du groupe... Un par un... Et là... ils rigolent moins. Avant c'était tranquille. On atteignait tous ensemble l'objectif, ou on le ratait tous ensemble. Fini. Lui ? à -20 points. Elle ? à +14 points.
Le germe de la fronde est semé.
Avec un peu de chance ils vont tous demander à partir. Et là le choix va être rapide à faire pour la direction. C'est moi, ou quatre personnes à remplacer !
Elle est pas belle la vie ?
Vive la manipulation ! [ je suis immonde et je m'en fous ].
   

13 novembre 2007

(...)

Toi aussi (...)
Tu es donc retourné là-bas.
Elle me l'a dit, quand je m'apprêtais à partir.
"Il est revenu lui aussi."
C'était un soir, tu étais seul, et tu t'es assis à la même place que celle que j'ai prise aujourd'hui. Elle souriait en me disant cela. Tu as bu une bière toi aussi. Alors j'ai souri, malgré le chagrin, malgré mes yeux qui me brûlaient soudainement, malgré le froid qui avait enserré ma poitrine, j'ai souri. Parce que tu as fait ce qu'il fallait pour ne pas m'y croiser. J'ai mis un peu plus longtemps que toi pour ouvrir la porte qui brinqueballe. J'avais le coeur serré, les mains moites. Et un petit bouquet de fleurs pour elle.
Son visage s'est illuminé, nous nous sommes serrées très fort. Elle a à peine regardé celui qui m'accompagnait. Elle savait bien qu'il n'était là que pour me donner le courage de franchir le seuil. Pourtant il n'a pas été dupe. Quand nous sommes repartis il m'a demandé doucement si c'était là que j'allais avec un homme aimé. Oui. C'était là. Oui, c'était bien la première fois que je revenais.
Tu sais ce qu'elle a rajouté, quand je suis repartie ?
"Vous vous reverrez un jour."
Et j'ai eu envie d'éclater en sanglots de savoir que je t'aimais toujours autant.
Non, non, non, je ne veux plus jamais te revoir. Plus jamais m'écorcher le coeur à ton odeur, plus jamais croiser ta silhouette qui ne se fondra pas à la mienne, plus jamais ta bouche, ton regard, ta voix. Je ne veux pas devoir serrer mes lèvres sur des mots qui n'ont jamais été que pour toi. J'ai peur de te croiser et de m'apercevoir que l'oubli m'aura décolorée.
J'ai presque oublié ta voix, tu sais.
J'ai eu mal de franchir cette porte qui force l'oubli à se dissoudre dans un grincement familier.

12 novembre 2007

Fatigue

Les genoux lovés au creux de la gorge, et les mains en noeud coulant autour des chevilles, elle avait fermé ses paupières sablonneuses, avait ligaturé ses cordes vocales éraillées. 
La tête enfouie au creux de l'épaule, elle respirait profondément, sentait son odeur fatiguée lui tapisser le nez, et déposer leurs molécules salées sur sa langue.
Les pieds recroquevillés sur eux mêmes, emmêlant ses orteils blanchis de froid, elle tentait de se dissoudre en elle-même. Figée en colimaçon dans sa coquille fragile, elle déposait ses dernières forces dans une bulle aux reflets ternes.

escargot1

Publicité
Publicité
11 novembre 2007

Sirupeux impétueux

Tu glisses tes mots lisses, si lisses, si lisses (...) sur ma peau, et tes raisons suavement policées glissent sur mes sens lissés de toute aspérité.
Je souris, te toise de mon regard et te laisse me saisir à bras le corps.
Tu me dis moqueuse ?
Parle donc vrai, si tu veux que je le sois à mon tour. Tu entortilles dans les méandres de discours suaves la seule idée impétueuse qui t'envahit quand tu croises mon regard. Non, ce ne sont pas de banals compliments, mais bien un sirop gluant d'hypocrisie qui dégouline alors de tes lèvres
Je te sens, te hume et tu prends ce frémissement de mes narines pour un signe de sensualité ? 
Moqueuse ...Comme l'adjectif me sied dans ta bouche ! Tu n'en as guère perçu la résonance glauque et gluante.
Je te sens, te dis-je, toi, au parfum de phéromones entêtants laissé en sillage à mon passage. 
Tes mots policés écorchent la douceur de mes courbes. Oui, tu écorches mon désir librement consenti de te laisser rejoindre ma couche, de laisser nos corps se croiser. Tu peux me pétrir et glisser tes paumes sous mes reins. Tu te contentes de croquer un leurre...
Je n'aime pas que tu me crois dupe.

7 novembre 2007

Canal du Midi

Dans le glacis vert céladon
de tes eaux figées.
Dans l'ombre
tremblante de ton Autan
caressant les feuilles d'or.
Mes yeux, vitres dépolies par l'oubli,
mes yeux cherchent son ombre.

Il est midi dans ton nom,
il est minuit dans ma vie.
Et dans l'émail de tes reflets
ma douleur se fige.

4 novembre 2007

Paume de minuit

A peine entrée dans l'établissement, drapée dans sa cape de satin rouge, les cheveux argentés et dressés en pics de diable, elle avait poussé un cri quand il s'était approché doucement d'elle. Le masque. Il lui avait fait peur. Elle avait soulevé le film de silicone, le front encore plissé de la première frayeur de la nuit. Non, elle ne le connaissait pas, avait souri, s'était présentée et était partie rejoindre des amis.
Les spots pulsaient des battements rouge sang.
Elle dansait, les yeux clos, des mèches fines collées sur son front perlé de sueur. Elle dansait. Seule. Elle aimait laisser son corps désaxer ce dos. Elle aimait laisser ses hanches tracer des ellipses, et courber sa tête qui tanguait alors au sommet de sa nuque.
Quand ses paumes se collèrent à son bras tout entier, elle recula. Elle avait été troublée par l'étrange mouvement de possession de la main inconnue. Mais les paumes se refermèrent doucement, enserrant son bras, maintenant sa taille. Il n'attacha pas d'importance aux mots qu'elle avait chuchoté, le souffle haletant sous la vague de désir qui avait pris naissance sous la main inconnue "je ne danse pas à deux", il avait souri, "non, il ne voulait pas danser, juste la préserver dans ses bras des danseurs trop brusques qui la bousculaient". Ils avaient collé leurs corps le temps de quelques danses. Elle refusait d'ouvrir les yeux sur le sourire sensuel de l'homme. Elle ne l'avait pas reconnu sans son masque effrayant.
Elle parvint à s'échapper, à se glisser dans des bras amis, dont elle ne sentaient que les doigts doucement posés contre son corps, qui suffisaient à la maintenir proche d'eux. Elle avait ri, plaisanté, fuyait cet homme qui la regardait en souriant, plus loin. Il allait bientôt choisir une autre proie.
Elle dansait, seule, les yeux clos. Son corps libéré des contraintes. Mais il revint d'un pas feutré, d'une main envahie par le désir de toucher sa chair derrière la peau. Sa paume. Encore tout entière. Elle vacilla, le regarda enfin. Dans ses yeux elle lisait un impétueux désir d'elle. De ses mains, de sa bouche, de son corps tout entier.
Quand vint l'heure, il la prit par la main et elle le suivit.

2 novembre 2007

Notre banc

notre_bancQuand nous nous retrouvions... dis, tu te souviens ?
J'aimais tellement les odeurs de nos rendez-vous ! Tu crois que c'est ça, l'odeur du bonheur ? La fragrance acidulée, fraîche et vert pomme, des mélèzes après la pluie d'été ! et parfois cette bouffée un peu humide d'une mousse spongieuse. En automne tout craquait sous nos pas ! impossible de nous faire peur en surgissant en silence, à pas de loup, au détour de ce petit bois des villes.
Dis, tu te souviens ? De notre banc ? 

la suite

29 octobre 2007

Traces

C'était une histoire carbone
- qui se raye d'un coup de gomme -

Une histoire que j'écrivis à l'encre de Chine, traçant des mots en italiques dans la suie de braises qui m'avaient consumée. J'aimais ses lettres déliées et le crissement de la plume sur le papier coloré. J'aimais la brillance du graphite qui laissait un souffle mat sur le temps volé. J'aimais ... J'y croyais, de tous mes mots, à ces italiques penchées du poids d'un amour, d'un amour lourd, d'un amour tranchant le banal, d'un amour qui n'aurait pas été bancal. Je le voulais vrai et si pur, en encre violette au parfum secret, aux pétales douces. Je le voulais en pastels souples à estomper d'un souffle humide, en aquarelle qui rend la vie si belle. Je voulais tant...

C'était une histoire fusain
- qui s'écrivit en vain -
une histoire qui avait une fin.

Publicité
Publicité
<< < 10 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 > >>
Derniers commentaires
Publicité
Archives
Publicité