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Eau vive
5 décembre 2007

Lune froide

Texte_Lune_en_feu

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26 novembre 2007

Un parfum de Madeleine

L'homme parlait. Ou plutôt s'agissait-il du discours ambitieux du responsable syndical et associatif, au charisme ambigu, qui semait autour de lui ses analyses impétueuses.
Et ses mains sur les courbes de la femme abandonnée.
Elle souriait, savourait les instants sereins, se contentant de grignoter de petits espaces de silences entre deux pressions de ses paumes chaudes. Elle l'écoutait, basculée dans l'immense fauteuil de cuir, prête à l'abandon du sommeil. Et elle avait soupiré.
Il avait alors glissé sa tête sur son ventre.
L'homme s'était tu.
Elle avait froncé les sourcils, attentive à la respiration qui s'était oppressée. Et avait senti la minuscule larme glisser sur sa taille, malgré son geste rapide pour l'essuyer.
La femme prit doucement sa tête dans ses mains, déposa ses lèvres sur le front plissé. Et sourit de le voir, enfin, ne plus dire, mais se dire.
Au détour d'un amour déchiré, au parfum d'un bonheur enfui...
L'homme avait retrouvé le goût de l'abandon, bercé des battements d'un coeur qui palpitait, au creux du renflement moelleux du ventre de la femme. Il tentait d'étouffer ses sanglots enfantins.
Sa bouche souriait et ses yeux rougis s'accrochaient à elle.
Il posa ses lèvres sur les siennes, déposa sa langue au creux de sa bouche et l'aima...

19 novembre 2007

Amant on the rocks

Une simple gorgée d'eau mentholée...

Une petite cuillerée dans un grand verre et l'eau, et voici que par magie cette eau - incolore, inodore et sans saveurs - éclate alors en parfum vert, crépite en éclats frais sur la langue chaude et se répand dans le corps en frissons délicieux. Et je tends la main, savourant de la langue la dernière goutte égarée au coin de lèvres, pour en quémander un second verre, avec ce doux bruit de glaçons tintinnabulant, attendant eux aussi de fondre de plaisir.


Magie du trait léger de menthe forte qui, s'il est trop épais, devient moite et gluant au palais, sirupeuse odeur écœurante, et la bouche tapissée de sirop épais tente de recracher le concentré envahissant.
Mon amant, tu ne sais donc pas cette règle si simple ? Un trait léger, léger...
Mon amant à l'eau...
Oui, oui, tu vas tomber l'eau.
Plouf ! 
Tu étais parfait en amant de nuits, menthe poivrée aux ardeurs exquises et impétueuses. Làs, une journée entière à tes côtés et me voici toute collante de mots, mots glaçons qui rafraichissent certainement les congrès où tu exerces tes talents d'orateur... et dissolvent mes envies en tiédeur lasse... amant si bavard que j'englue mes désirs au coin de mon oreille...
Amant amant, tais-toi donc et retiens les leçons de cette enveloppe qui te recouvre joliment... car tu t'écoutes parler avec autant d'impétuosité que ton corps quand il se décide de parler au mien. Et il le fait en silence. Fort bien. Tout en rondeur, crépitements sensuels et ondes rafraichissantes.

Par pitié, tais-toi, je n'en peux plus,
de tes flots de mots...
Si cela continue je vais jeter le flacon
et l'ivresse mentholée
menthe_poivree1
pour ressortir l'antésite chérie de son placard...

17 novembre 2007

Le bénitier du diable

Sous la peau de soie grège se dessinaient des entrelacs de veines bleutées.
Silencieux, lové autour de sa gorge, il fixait l’ombre mouvante au creux des renflements moelleux.
Pénombre secrète qui palpitait et l’envoûtait .
Il devinait la source cachée où glisser son corps, inspirait alors de longues bouffées de son odeur fleurie et boisée.
- fleur de pommier -
Son désir se fit impétueux et le premier anneau se desserra.
Il glissa doucement vers les rondeurs chaudes et odorantes.
- chair exquise -
Un voile de sueur salée s’irisait parfois, et son corps de métal scintillait d’éclats qui embrasaient son corps annelé.
BBenitier1
Quand il songeait à l’origine du monde,
il ne voyait plus que ce bénitier du diable
et la source qui y palpitait.

4 novembre 2007

Paume de minuit

A peine entrée dans l'établissement, drapée dans sa cape de satin rouge, les cheveux argentés et dressés en pics de diable, elle avait poussé un cri quand il s'était approché doucement d'elle. Le masque. Il lui avait fait peur. Elle avait soulevé le film de silicone, le front encore plissé de la première frayeur de la nuit. Non, elle ne le connaissait pas, avait souri, s'était présentée et était partie rejoindre des amis.
Les spots pulsaient des battements rouge sang.
Elle dansait, les yeux clos, des mèches fines collées sur son front perlé de sueur. Elle dansait. Seule. Elle aimait laisser son corps désaxer ce dos. Elle aimait laisser ses hanches tracer des ellipses, et courber sa tête qui tanguait alors au sommet de sa nuque.
Quand ses paumes se collèrent à son bras tout entier, elle recula. Elle avait été troublée par l'étrange mouvement de possession de la main inconnue. Mais les paumes se refermèrent doucement, enserrant son bras, maintenant sa taille. Il n'attacha pas d'importance aux mots qu'elle avait chuchoté, le souffle haletant sous la vague de désir qui avait pris naissance sous la main inconnue "je ne danse pas à deux", il avait souri, "non, il ne voulait pas danser, juste la préserver dans ses bras des danseurs trop brusques qui la bousculaient". Ils avaient collé leurs corps le temps de quelques danses. Elle refusait d'ouvrir les yeux sur le sourire sensuel de l'homme. Elle ne l'avait pas reconnu sans son masque effrayant.
Elle parvint à s'échapper, à se glisser dans des bras amis, dont elle ne sentaient que les doigts doucement posés contre son corps, qui suffisaient à la maintenir proche d'eux. Elle avait ri, plaisanté, fuyait cet homme qui la regardait en souriant, plus loin. Il allait bientôt choisir une autre proie.
Elle dansait, seule, les yeux clos. Son corps libéré des contraintes. Mais il revint d'un pas feutré, d'une main envahie par le désir de toucher sa chair derrière la peau. Sa paume. Encore tout entière. Elle vacilla, le regarda enfin. Dans ses yeux elle lisait un impétueux désir d'elle. De ses mains, de sa bouche, de son corps tout entier.
Quand vint l'heure, il la prit par la main et elle le suivit.

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10 octobre 2007

Point d'orgue

Sur le velours milleraies de sa peau,
- chuintements feutrés -
il traçait de ses doigts une gamme ondulante.
Et sa peau, hérissée de grains de plaisirs,
palpitait en soupirs.
- là, berce moi, là -

Sa langue molle tétait le voile salé
entre ses deux seins alanguis.
Et sa bouche chaude
dévorait la ronde blanche
- mie odorante -
aiguisait la note noire
- croche espiègle -

Il l'aimait, il l'aimait tant.
Elle était sa musique
Elle était son point d'orgue...
point_d_orgue
Et le temps joua un requiem lancinant.

31 août 2007

Fantasme à quatre

Je la regarde.
Elle se glisse doucement dans la fente tapissée de velours anthracite.
Puis gémit, impudique et lascive,
avec quelques tremblements de son corps,
dans un souffle tiède qui l'enveloppe.
Aspirée par quelque démon intérieur, la voilà qui s'enfuit en un pas chassé aérien.
Mais elle revient, fièrement, bruyamment.
Se jette à corps perdu dans la lumière.
Je la saisis alors.
Oui, elle est bien imprimée.
Recto-verso.

Mon imprimante est une perverse polymorphe.
Ou alors mes hormones ont un fantasme A4.

24 août 2007

Tu oublieras qui je suis

Prends ma main, sans frémir, sans trembler, sans un mot. Je me tairai, tu n'auras qu'à suivre mon regard qui te parle.
Tu me guideras derrière les voiles parmes et le taffetas bruissant, tu fermeras la porte, découvriras le lit de son pardessus pourpre et me coucheras sur les draps violets.
Viens, tu liras les vers de Baudelaire peints au mur blanc de mes nuits. Sans un mot, ils glisseront sur ta pupille.
Tu les écouteras, ils te diront mon lit profond comme un tombeau et je suivrai ton désir qui me précèdera.
Quand tu penseras devoir briser le silence, je plaquerai ma paume sur tes lèvres et ferai glisser ma langue dans ta bouche. J'avalerai tes mots, je boirai tes paroles. Auxquelles je ne crois pas.
Allez, n'ai pas peur, ce ne sont que deux peaux qui s'attirent, que deux hères qui ne croient plus en rien, hormis en la chair de leurs corps.
Viens, je me tairai tant que tu oublieras qui je suis.
Tu glisseras ton corps dans le mien, nous boirons nos salives et nos sueurs salées nous souderont.
Puis je m'endormirai pour ne plus entendre ton souffle qui me glace.

28 juillet 2007

Sa peau dorée

Il avait posé le doigt sur le rebord de la coupe.
Le verre lisse et humide avait chanté doucement sous le mouvement lent.

(...) son sein, rond et doux... il avait jeté la serviette au loin, et elle riait, sa peau d'épices parsemée de gouttelettes. Elle éclatait en bulles joyeuses, cherchant le drap où envelopper sa nudité (...)

Il suivait du doigt le verre qui dessinait des ruisseaux. Le vin était frais, et le soleil irisait sa robe jaune pâle.

(...) son ventre, ferme et moelleux... il avait bu les gouttes d'eau qui coulaient de ses cheveux, mantille de dentelle noire qui dessinait sa tête fine (...)

Dans le jardin où les odeurs de la pinède éclataient en bulles brûlantes, il sentit ses yeux s'embuer, saisit le long pied du verre frais.

(...) ses jambes, si fermes et veloutées... elle s'était lovée sur le lit et il avait posé sa tête au creux de ses cuisses. Elle avait ri. Il avait caressé de sa langue chaude ses hanches, avait enfoui son nez dans sa toison fraîche (...)

Il aimait tant son rire.
Ste_Croix
Il fit tinter les glaçons dans le verre.
Son rire...


30 juin 2007

Pourtant...

Ma peau,
crépitant sous tes doigts indécents.
Ma bouche,
aux lèvres usées par ta langue affamée.
Mon ventre,
salé de ta source, de ta sueur en voile irisé.
Mon sexe,
mousse gorgée des sens à l'envers des marées
grotte avide de l'écume des vagues fracassées.
- Et mon ventre -
martelant le désir sourd de mon corps à l'abandon.
Nos corps
sculptant les draps en plis odorants,
Nos fesses
  jouant de leurs rondeurs de galets,
- Nos corps -
qui dansaient
un ballet
- secret et éphémère -
Nos corps amarrés
aux flancs
salés.

Pourtant... on achève bien les chevaux.

Main

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