Je la regarde avec douceur, toute enveloppée de blanc. Sa peau fripée de sillons se teinte de bleu, en camaïeux encore pâles. Elle m'est familière, mais je ne la reconnais pas encore. Malade et gauche, ma main droite se repose dans ses draperies de gaze.
Les heures offertes pour elle seule reposer, me laissent avides d'heures volées, si douces. Livres et cendriers s'amoncellent, quel bonheur que ce temps offert à ne vivre d'autres désirs que les miens. Regarder le vent qui balance les branches fragiles. Sourire de ne pouvoir saisir le sécateur.
Tenter l'apparence, pester et rire. Puis jeter aux orties les atours vraiment trop compliqués à coller à ce corps gauche d'être immobilisé d'un seul petit bout de lui.
Sensation étrange que ce pouce dénervé, où des sillons électriques affleurent. Je joue à le voir palpiter sans en avoir la toute conscience, remercie le cerveau omniprésent de laisser les nerfs tranchés oublier qu'ils conduisaient au mal.
Ma main est bleu, et le ciel y joue une gamme à écouter en fermant les yeux.