Quatre petits bonheurs
La salle est tellement vide que le silence s'y sent mal à l'aise. Le bruit des pop-corn écrasés sous les semelles des spectateurs a perdu son écho.
Game over, c'est vraiment la fin.
Il me faut garder le meilleur, puisqu'il paraît que c'est un excellent moyen pour oublier l'imparfait. Lister les moments gracieux qui maquillent les souvenirs de couleurs apaisées.
Lister, en s'appliquant.
j'ai eu 15 ans, le temps d'un rencard pour aller au cinéma. Un vrai rencart, comme avant.
j'ai écouté des chansons ringardes avec nostalgie.
j'ai connu l'ivresse de me sentir toute petite au creux des bras d'un géant.
Et puis c'est tout ?
Après tout, oui. C'est quand même sacrément restrictif de tenter la liste.
Mais je garde un vrai bonheur, le goût retrouvé des mots. Lui qui n'en voulait pas, s'ils étaient de nous, je n'ai trouvé que cette façon de lui parler sans le déranger. Écrire ici.
Game over pour nous... joie des mots retrouvés.
Merci, ma muse.