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Eau vive
31 août 2009

Marelle

C'est un jeu de pouvoir. Dangereux et malsain, comme tout tentative de prise de pouvoir. Je tente de garder le contrôle, de voir la face cachée. Je perds souvent à ce jeu dangereux. J'y oublie la confiance en l'autre.
Mais c'est le moyen que j'ai trouvé d'entendre autrement les mots qui ne seront jamais prononcés.
Ou auxquels je ne crois plus.
Ces mots que j'ai un besoin viscéral d'entendre en réalité.
C'est un bras de fer que je te demande de me laisser gagner.
Mon silence.
Seras-tu capable de rompre mon silence pour que je m'accorde une place au creux de toi ?
Seras-tu assez aimant pour comprendre que c'est une souffrance que de casser un bourgeon de peur que la fleur ne subisse la tempête ?
Je sais que la balance penche de mon côté, me laissant au sol, bien plus bas que tu ne pourrais toi-même le faire.
Brisant le mur de mon silence je saurais que tu as alors la force de me permettre de m'échapper de cette marelle qui me piège.
Je voulais juste savoir si j'ai de l'importance à tes yeux.
Tu viens jouer ? Il y a parfois le paradis tout au bout.

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30 août 2009

La répétition

C'est peut-être parce qu'il m'a trouvée malgré tout attachante ? Ou que mon attitude lui a paru trop stupide pour que je le sois vraiment à ce point ?  Notre histoire méritait une seconde chance ? Je ne sais pas. Mais il a bien fait...parce que je n'aurais jamais appelé, moi.
Quand le téléphone a sonné je n'ai pas reconnu le numéro. Je n'avais pas regardé le numéro, plutôt. Sur mon fixe ce n'est pas de la haute technologie où je saurais qui... Non, je décroche et dis "Allô" sans sourciller.
Lui, en un seul mot j'ai su (...) avec son accent de l'autre bout du monde qui me fait me sentir Wanda. Ça ne s'explique pas.
J'ai écouté, ai eu de la flotte dans les yeux, ai ri, me suis renfrognée, ai dégluti. Et murmuré "oui".
C'est vrai, il avait raison. Oui, à 100%... Et c'est à cause de ma stupidité si étrange qu'il a fini par comprendre que j'avais préparé un tas de mots soigneusement inventés, que je les avais mastiqués comme un âne toute seule dans mon coin et les avais avalés. En réalité, il n'a pas dit "mots", il a employé un terme beaucoup plus crû. Mais qui était fort compréhensible. Il a dit "merde". Ce qui était vrai.
Il me les a fait répéter les vrais mots qu'il avait dits, pour que je m'en souvienne ; "On va en Espagne deux jours puis on prend l'avion pour le Portugal".
J'ai répété, même si je m'en souvenais parfaitement ! Puis ai rajouté que je n'y avais pas vraiment cru parce que, avec  ses amis Y et Z, était convenu (...) Là, presque, il s'est fâché. Et m'a rappelé que 24 heures qui étaient déjà prévus ne changeait rien à notre histoire à nous. J'ai dégluti de nouveau, dit "oui".
Avec lui j'ai l'impression que je vais devoir le répéter ce mot. Ce que les hommes n'aiment globalement pas, qu'on ne les croit pas. Et bien, je ne crois pas souvent. Surtout quand ça me fait trop plaisir.
Quand il m'a demandé de passer la nuit chez lui, j'avais donc prétexté un dîner, et un rdv le lendemain, qui n'avaient bien sûr pas lieu. Je me sentais "femme de nuit" dans sa demande... Là encore il m'a fait répéter. Et a ri. Ce qui m'a presque mise en colère. Je veux bien dormir avec lui, c'est même délicieux, mais là... j'ai cru que je n'étais avec lui que pour ça.
Alors il m'a raconté ; la bouteille de champagne était au frais, un plan du Portugal sur la table et les vélos pour aller voir le coucher de soleil sur la colline avant.
Oui... Je me suis trompée... Et merde.... Les vacances sont finies, maintenant. Pan sur les doigts, j'ai eu ce que je méritais. L'histoire se répète qui me fait tresser les promesses offertes en bouquets amers.
Alors je lui ai demandé d'arrêter, parce que c'était un peu difficile pour moi. Et il a arrêté. A dit que la bouteille était toujours au frais.
C'est là que j'ai dit "chouette". Comme une gamine. Un "chouette" qui n'avait aucune raison d'être et qu'il m'a fait répéter tant il était incongru...
- "Chouette" j'ai dit ! Chouette on va se revoir. "
Et il a ri. Je donnais dans le flirt, j'oubliais que j'étais une grande compliquée.
Ma vie à l'envers, un point à l'endroit, un point égaré.
Il a récupéré l'ouvrage que j'avais soigneusement détissé.
Maintenant il va falloir concilier la distance, ses déplacements professionnels, ma grippe et mon confinement.
Et ma tendance à ne pas croire au bonheur. Et ça, c'est le plus difficile.

29 août 2009

Anti-smack

Non, je ne me souviens pas vraiment quelles toilettes j'ai utilisées... Ni dans quels bureaux j'ai mis les pieds. Mais je suis ravie qu'en comité de direction exceptionnel une de mes qualités relationnelle ait été mise en avant et transmise à l'ensemble du personnel. C'est connu, je déteste embrasser les gens  ; je dis "bonjour", cela me suffit... "Ne faites plus la bise pour saluer vos collègues" précise le mail...
J'ai LA grippe.
Branle-bas de combat. Bureau fermé pour une semaine, opération de décontamination... Et confinement pour moi. Symptôme atypique, j'ai l'oreille gauche rouge. Le téléphone, seul moyen de communication... Et trois recettes de décoctions diverses pour venir à bout de ma toux.
C'est bien la première fois que l'on parle autant de moi au boulot....
"Non.... si ! Elle a LA grippe... mon dieu mais elle a du contaminer tout le monde. Oh là là, vite, il faut faire des provisions, acheter des pâtes, de l'huile... au cas où...."
Quand je vais revenir je suppute une certaine distance avec mes collègues et un regard noir du chef cuistot à la cantine....
Faut-il que j'ai un vaporisateur d'eau de Javel pour rassurer la populace ?
De toute façon vous n'y échapperez pas... Son seul problème, à cette foutue grippe... c'est d'être plus contagieuse que les autres !
Bon, moi, cet hiver, je serai tranquille !
En attendant je confis dans mon confinement. Plus que quatre jours...

29 août 2009

Momie

Je me revêts, me poudre de doutes. Je ne me donne plus. Dans un sillage de parfum d'ambre, icône de moi.

Manches et poignets,  boutons de nacre, ceinture de cuir. Il suffit de si peu pour que des mains dénouent l'ensemble. Me laissant nue. Et vulnérable. Certaines n'ont jamais peur que l'autre pénètre leur ventre, caresse leurs seins et apprennent les courbes étranges de leurs hanches. Moi, je sais que j'y suis tout entière dessinée.

Vois-tu, muse qui  m'amuse, tu as jeté le trouble. Et mes peurs se tressent en bandelettes tout autour de mon corps. C'est peut-être parce qu'elle n'a pas tremblé, ta main, en caressant mon ventre. Elle était sûre d'elle. Tu ne crains rien. Ni le vent qui porte ta voile, ni les racines que l'on arrache. Tu sais ce que tout quitter veut dire. Ton pays est celui où tu vis. Où celui où tu vivras. Alors je me fige. Je ne suis pas une eau de source qui désaltère le promeneur. Je suis un lac immobile et profond.
J'aime que nul ne sache vraiment quelle en est la profondeur. J'aime que l'on y perde pied puis qu'on s'y laisse flotter doucement.
Je souris, ma muse. D'avoir déjà oublié quand nous nous reverrons.
Je ne peux avoir mal, j'ai l'oubli du temps en filigrane dans ma mémoire de toi.
Je te reverrai. Et tu poseras tes mains sur mes hanches sans savoir quels mots y sont sculptés.
Un jour... un jour peut-être....

19 août 2009

Kit de survie à l'intention des mâles

Voilà tout est dit dans le titre. Ne comptez pas sur moi pour coudre la petite pochette pour emballer le tout... Non, il ne faut quand même pas rêver. Messieurs, une vielle chaussette - non trouée - fera l'affaire. Je vous propose d'y glisser ;

* de la poudre de couilles lyophilisée

Une cuillère à sniffer dès que vous vous sentez l'âme pleutre. Quand vous sentez que vos jambes refusent d'avancer. Ou encore quand vous hésitez à sortir de votre voiture [ oui, je sais, il pleut] en voyant 50kg de squelette et muscles  tenter de remonter sa roue de secours. D'autres situations peuvent nécessiter ce traitement de choc. Par exemple croiser une femme et la trouver charmante. Puis penser au match de foot avec les copains et s'éclipser. Ou ne penser à rien d'autre surtout qu'à poursuivre une relation dont les 3/4 du temps se vit en position couchée. Vous êtes un homo erectus, ne l'oubliez pas !
Cette poudre presque magique, composée à 80% d'hormones et de respect humaniste, est cultivée de façon biologique dans le jardin des rêves déchus. Son titre peut faire peur, mais nous nous sommes inspirés de cette phrase enfantine que certains mâles continuent d'utiliser à l'âge adulte "il n'a pas de couilles".

* un ressort pour repartir de l'avant

Ce ressort est indispensable après la fameuse période "je dois prendre du recul" qui suit toute situation un peu nouvelle pour vous. Par exemple vous croisez quelqu'un qui vous trouble et pourrait mettre en danger votre théorie du BCT [ Bière Copains Télé ]. Votre recul peut vous amener à ne pas pouvoir faire un bout de chemin avec la dame. 
Pensez à ré-armer le ressort après l'avoir utilisé. Nous savons que mettre un pied devant l'autre n'est pas toujours facile, vous devrez donc utiliser le ressort de façon régulière, surtout si vous êtes dans la tranche fatidique de 40 à 50 ans.

* de l'eau de source anti jouvencelle
Votre vision connaît des troubles récurrents ? Ainsi, les femmes de 20 ans de moins que vous vous paraissent être des maîtresses potentielles ?
Si vous roulez en Mercédes décapotable, l'affaire peut être entendue, vous trouverez certainement preneur. Mais surveillez alors vos liquidités quand vous ramenez la charmante chez vous ; les jouvencelles ont un regard terriblement lucide vers les cartes Mastergold et pourraient profiter de votre sommeil de mâle conquérant mal voyant pour la prendre avec elle en partant...
  Si vous roulez en Peugeot 206 diesel, il semble que vous vos problèmes de vision sont avérés. Regardez vous, après avoir instillé quelques gouttes d'eau de source anti jouvencelle.  Vous voici ragaillardis et prêts à assumer votre âge. Vous verrez enfin les personnes du sexe opposé de votre âge, parfaitement à l'aise avec les rides et leur petit ventre rond, et qui ont pris l'habitude de partir en vacances avec leurs copines. Lancez-vous à l'eau, vous êtes prêts.

Le kit vous sera livré sous huitaine sous une forme parfaitement discrète.
Pour deux packs une remise de 15% vous sera accordée. .

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10 août 2009

Tu es ma muse, cela m'amuse

Tu as déplié l'origami de mes mots ailés d'oiseau muet. Ils se sont envolés et j'ai sauté pour les rattraper, les amadouer, les policer. Qu'importe qu'ils soient tout chiffonnés. Ils sont à moi, ivres de liberté.

Tu es ma muse, cela t'amuse.
Une muse n'a pas toujours les cheveux en tortillons blonds, et les seins en bols de lait frais. Une muse peut être un géant à l'accent chantant et au crâne dépoli par les cieux. Tu n'as pas joué de la harpe en clair de sous bois, ni paré ton corps de voiles. Et pourtant tu es ma muse, muse muse.
Je vais user, abuser, qu'importe même si cela te désabuse.

Regarde, ce sont mes mots ! Les miens, encore titubants, qui grincent de leurs articulations rouillées.
Je ne les connaissais plus, il s'étaient emberlificotés dans des pliures de papier de soie. Parce qu'un origami, ce peut être en papier de soie, de soi, de moi, tu sais.
J'en envie de parler en silences scandés sur mon clavier et de les écouter s'étirer.
Si tu savais comme ils sont drôles ! Des géants emmaillotés de langes. Ils me tourneboulent la langue.
Tu es ma muse !



9 août 2009

Évidence

Elle scruta le rectangle, réfléchissant.
Guetta au coin des angles noircis la lumière qui lui permettrait de savoir.
Était-elle une évidence heureuse ?
Ses sens, son regard, la raison en forme de réflexion effacèrent le point d'interrogation ; je suis une évidence.
Oui, bien sûr, perçue, réfléchie, là, omniprésente, moléculaire, globulaire. Je suis. Donc je suis une évidence.
Mais (...) une évidence heureuse (...) , c'est quoi ? Hein ?
Dis, ça peut avoir ma gueule une évidence heureuse ?
Deux yeux et un plissé soleil tout autour ? Un rire griffonné de dents même pas à moi ?
Le rectangle ne répondit rien. Il réfléchissait en silence.
Crétin, maugréa-elle.
Crétin, crétine....

8 août 2009

Moi moi moi

Tu ne peux pas le savoir, mais je suis un monstre d'égoïsme en réalité.
Pendant ton appel, je n'ai pas pensé à toi. Oh non ! Ni à cette balade en Espagne que nous devions faire ensemble. Après tout si c'est pour avoir des averses sous les roues de nos motos, pas la peine d'aller si loin.
Et puis, j'entendais derrière ton accent argentin si gai que tu devais être drôlement soucieux. Après que ta medecine- woman t'ai présenté ton nouveau compagnon.

Alors j'ai bien tout camouflé de ma réalité. J'ai plaisanté. Juste un peu. Oui, tu as raison, moi aussi je me terre dans les silences pour gérer les soucis de ma vie. A ta place, moi aussi j'aurais dit que je ne voulais pas de visite. Et surtout pas la tienne.
Tu ne veux pas de ma visite. Coup de sécateur. Un peu émoussé, chantant comme ta voix. Ploc. Par terre.

Non, ici, je peux bien l'écrire, j'ai pensé à moi.
MOI, moi moi.
Toujours ce foutu Ego démesuré qui enflait de frustration. Moi moi moi. Que je n'irai avec toi nulle part ailleurs qu'aux frontières des routes sinueuses de nos départements, sur nos motos rigolotes. Je ne partagerai nos cafés matinaux qu'aux terrasses des bistrots.
Oui, je t'appelle ce soir pour savoir l'heure de la balade, demain. Quand je rentre, je n'oublie pas, même si c'est à minuit.
C'est vrai, tu dors mal depuis quelques temps, tu me l'as dit.
D'accord, demain nous irons nous balader. Et tu demanderas à des copains de venir. Comme ça, on rigolera, c'est vrai.  C'est bien mieux que seulement à deux. On ne parlera de rien. Ou de tout. Tous ensemble.

Dis, je peux l'écrire ici en cachette, pas vrai ?

Pour toi, je délaissais cette bure que j'ai choisi de vêtir il y a quelques mois.  Plus d'hommes, plus d'amants, plus de sentiments, plus de ces caresses qui ne sont que des gestes. Plus rien. Et je vis très bien ainsi. Dans une solitude profonde mais tellement apaisée.
Pour toi, je sentais sous ma peau palpiter un animal familier.
Demain nous devions manger ensemble, et je voulais te montrer le cintre où flotte une robe rêche et informe. Demain.
Nous irons en groupe, comme d'habitude. Et ce sera une super journée. Comme d'habitude.
Je ne te le dirai pas, tu as autre chose à penser qu'à poser ta main ma nuque.
J'ai les yeux plein de flotte maintenant. Et c'est sur moi que je pleure ! Ma bulle d'espoir ira crever de vide au fond d'un verre à la mousse amère.
As-tu déjà vu plus belle preuve d'égoïsme ?
Ton foutu cancer, j'aurais aimé qu'il ne te soit présenté que dans 10 jours. Et je t'aurais aimé quelques jours entiers.
D'abord, je n'aime pas tout ce qui vient de la mer.
Nous nous ressemblons un peu, c'est tellement vrai.  Et tu vas tout gérer tout seul comme un grand. Je te fais confiance.

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