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Eau vive
8 août 2009

Moi moi moi

Tu ne peux pas le savoir, mais je suis un monstre d'égoïsme en réalité.
Pendant ton appel, je n'ai pas pensé à toi. Oh non ! Ni à cette balade en Espagne que nous devions faire ensemble. Après tout si c'est pour avoir des averses sous les roues de nos motos, pas la peine d'aller si loin.
Et puis, j'entendais derrière ton accent argentin si gai que tu devais être drôlement soucieux. Après que ta medecine- woman t'ai présenté ton nouveau compagnon.

Alors j'ai bien tout camouflé de ma réalité. J'ai plaisanté. Juste un peu. Oui, tu as raison, moi aussi je me terre dans les silences pour gérer les soucis de ma vie. A ta place, moi aussi j'aurais dit que je ne voulais pas de visite. Et surtout pas la tienne.
Tu ne veux pas de ma visite. Coup de sécateur. Un peu émoussé, chantant comme ta voix. Ploc. Par terre.

Non, ici, je peux bien l'écrire, j'ai pensé à moi.
MOI, moi moi.
Toujours ce foutu Ego démesuré qui enflait de frustration. Moi moi moi. Que je n'irai avec toi nulle part ailleurs qu'aux frontières des routes sinueuses de nos départements, sur nos motos rigolotes. Je ne partagerai nos cafés matinaux qu'aux terrasses des bistrots.
Oui, je t'appelle ce soir pour savoir l'heure de la balade, demain. Quand je rentre, je n'oublie pas, même si c'est à minuit.
C'est vrai, tu dors mal depuis quelques temps, tu me l'as dit.
D'accord, demain nous irons nous balader. Et tu demanderas à des copains de venir. Comme ça, on rigolera, c'est vrai.  C'est bien mieux que seulement à deux. On ne parlera de rien. Ou de tout. Tous ensemble.

Dis, je peux l'écrire ici en cachette, pas vrai ?

Pour toi, je délaissais cette bure que j'ai choisi de vêtir il y a quelques mois.  Plus d'hommes, plus d'amants, plus de sentiments, plus de ces caresses qui ne sont que des gestes. Plus rien. Et je vis très bien ainsi. Dans une solitude profonde mais tellement apaisée.
Pour toi, je sentais sous ma peau palpiter un animal familier.
Demain nous devions manger ensemble, et je voulais te montrer le cintre où flotte une robe rêche et informe. Demain.
Nous irons en groupe, comme d'habitude. Et ce sera une super journée. Comme d'habitude.
Je ne te le dirai pas, tu as autre chose à penser qu'à poser ta main ma nuque.
J'ai les yeux plein de flotte maintenant. Et c'est sur moi que je pleure ! Ma bulle d'espoir ira crever de vide au fond d'un verre à la mousse amère.
As-tu déjà vu plus belle preuve d'égoïsme ?
Ton foutu cancer, j'aurais aimé qu'il ne te soit présenté que dans 10 jours. Et je t'aurais aimé quelques jours entiers.
D'abord, je n'aime pas tout ce qui vient de la mer.
Nous nous ressemblons un peu, c'est tellement vrai.  Et tu vas tout gérer tout seul comme un grand. Je te fais confiance.

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