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Eau vive
30 décembre 2008

Le chemin des silences

Je ne sais pas la vie, et la mort n'existe pas au bout de mes pas.
Je ne sais pas.
J'ai oublié l'alphabet, et écrit un monde en silences libres de ne pas vouloir vivre.
Ni mourir.

Pourtant, je sais.

La mort a le dernier mot, et ma vie le choisira.
La quintessence du mot, en goutte à goutte de lettres indiscrètes suintantes.
Les lèvres closes en un sablier effrayant.
Je chuchoterai ce mot qui tranchera l'outre des silences.
Et toi, toi qui dors dans un désert, tu m'entendras dans l'éclat qui troue le ciel noir.
Et toi, toi qui bois, et ris et aimes, tu me goûteras sur les papilles de ta langue parfumée.
Si tu le veux, je serai là, dans tes silences.
Je les prendrai par mon poing blanchi de rage et nous marcherons vers demain comme deux, qui ne savent rien.

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29 décembre 2008

Bris

Ecran_oviv_aa

27 décembre 2008

Si près de l'avant

Peu à peu, étirer les doigts jusqu'au bout de moi.
Saisir les mots recroquevillés sous une peur absurde.
Mais laisser intacte la fêlure, qui  a  tracé sa signature en filigrane. Oublier les silences qui gémissent,  parfois sans savoir pourquoi.  Pourquoi ?
Et laisser la paupière lourde  s'ouvrir à l'encre détrempée des souvenirs salés.

Écrire, juste quelques mots, pour vivre un après.
Comme avant.

25 décembre 2008

P.S.

Joyeux Noël à mon seul lecteur, j'espère qu'il fait beau à Nice....

25 décembre 2008

Pantoise

"Joyeux Noël, ne sachant que choisir nous avons décidé que tu déciderais. "
Trois enfants, qui tendent une enveloppe à leur mère.
Merci.
Je crois que je vais aller m'offrir des fleurs.
Je ferai faire un emballage cadeau.

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24 décembre 2008

Immonde Patron

Bien sûr, tu ne l'avais pas lue, cette lettre qui t'était destinée. Et pourtant tu oses continuer à m'écrire., à faire sonner mon téléphone que je ne décroche pas.. au cas où... Au cas où quoi, Patron ? Que je sois seule et avec des hormones en détresse ?
Je suis seule, et cultive précieusement mon jardin d'amants rares et précieux. Toi ? Tu y massacrerais tout du haut de ton absolue suffisance. -Puisque tu dis m'aimer  - cela devrait suffire pour que j'écarte mes cuisses. Oh non, bien sûr, tu n'écris pas ceci, tu enrobes le tout de siruposités fort policées ! Juste un mot sur ma sensualité. Imbécile !  Tu me blâmes de mon silence ? Tu oses insuffler que mon indépendance m'enferre dans une solitude creuse, puisque loin de toi ?
Patron, tu es le second cette semaine, a avoir semé en moi le grain de piment oiseau qui enflamme et rend fou. Le second. L'autre, il n'avait aucune visée sur moi. Juste un Pdg croisé au boulot. Un gros, gras et très important Pdg. Quand, après avoir quelque peu ri en ma compagnie [ mon dieu qu'elle est charmante, et avec de l'esprit ] il a déclamé son souci, repris de hochements de têtes par les autres membres du patronat à la tribune, son souci du manque de personnel. "Oh, bien sûr, il y a en a tant, à  l'Anpe, mais aucun qui ne soit formé à notre spécialité. Vous comprenez ? "Je comprends, insolent patron. Que vos bénéfices et vos carnets de commandes qui vous protègent pour les cinq années à venir, malgré la crise, vous rend immonde. Que vous ne lèverez pas le petit doigt pour offrir une formation personnalisée à ces foutus chômeurs formés, mais pas assez. "Ah oui, pourquoi pas, nous allons y réfléchir". Il aura fallu qu'une main se pose sur mon coude, qu'une voix murmure à mon oreille "respire, respire", pour réaliser que j'étais blême, asphyxiée de rage muette.
Alors toi, Patron. Tais -toi ! Toi et lui, vous êtes bien du même monde, aveugle à l'autre.
Et que jamais plus tu n'oses reprocher à une femme seule, avec des enfants à charge et un salaire de cadre moyen, de ne pas t'avoir appelé, alors même que tu voyages dans le monde entier. Ton fric ne t'a pas permis d'apprendre la décence. Continue d'acheter ces maisons et ces appartements tous plus grands que mon logement. Continue à collectionner les voitures de luxe. Tu n'as pas compris que tout le monde ne vivait pas dans ton opulence indécente.
Tiens, tu veux savoir ? Si tu avais fait livrer des fleurs, au lieu de m'envoyer des mails vindicatifs sur mon silence... j'aurais peut-être accepté de dîner une dernière fois avec toi pour t'expliquer que mon sens de la vie est incompatible avec le tien.

16 décembre 2008

Les ragots d'Ego

Petit doigt, main droite : au secours je suis coincé ! Aidez moi...
Main gauche ; attends, j'y suis presque arrivée, je viens t'aider dès que c'est fini !
Cerveau : mais enfin, que se passe-t-il ici ? Vous dégagez des spasmes dans tous les sens !
Elle ; ce n'est rien, ce sont mes mitaines.
Main droite ; comment ça, "rien" ? Je suis coincée, j'ai le petit doigt complètement bloqué. Et le médium qui est collé au majeur dans cette foutue mitaine !  "Rien", c'est incroyable de vous entendre parler de nous comme ça. En plus il y a l'ongle d'index complètement cassé et il s'accroche à tous les fils des mitaines. Même que ça nous rentre sous les ongles, là où la peau est si fine et sensible. Déjà qu'on a mal commencé la saison...
Elle ; déjà des revendications ? On est en automne, je ne vais pas vous tartiner de ce truc gluant sous prétexte que mesdames les mains sont un peu rêches !
Mains ; Main droite, ça y est, j'ai dégagé tes doigts coincés, ça va mieux ? Quant à nos revendications...On n'est pas "un peu "rêches, on est toutes craquelées. Regardez, on saigne, là !
Elle ; saigner ! non mais, franchement, pour une banale éraflure vous y allez fort ! Des chochottes...
Plaquettes ; négatif, on a dû fabriquer de quoi colmater.
Mains ; merci, Plaquettes,  heureusement qu'il y en a pour prendre notre défense...
Ego ; et ben moi, je n'y m'y risquerais pas... si vous saviez tout ce que j'entends sur vous. Enfin... ce n'est pas joli joli...
Mains ; quoi ? Allez, déballe nous tes ragots, va donc jusqu'au bout, Ego, ça te changera...
Ego ; si vous étiez un peu plus attentives aux autres, vous verriez, quand ils vous regardent... Vous savez ce qu'ils disent ? "Regardez là, en train de poser". Oui, parfaitement, mesdames, vous posez. Toujours à faire des manières.  Vous vous croyez au théâtre !
Mains ; ohhhh, mais tu es odieux !
Ego ; j'observe, moi, je ne suis pas là pour vous faire plaisir, Mains,  juste pour l'aider, Elle...
Elle ; et tu crois que ça me fait plaisir de savoir que je "pose" ? Comme aide-de-vie, tu te poses là, toi ! Tu me sidères ! Allez, mes petites Mains poseuses, venez, je vais m'occuper de vous ! Lime à ongles, si si ! et même le polissoir... Et ce soir.... hein... qu'est ce que vous aurez ce soir ?
Mains ; de la crême d'amandes douces ? Noooon.... on défaille.... Ohhhh mon dieu on est au bord de s'évanouir de plaisir rien que d'y penser ! Elle, vous êtes un amour...
Ego ; c'est trop injuste, vraiment trop injuste ! Quelles manières ! Le mime Marceau réincarné en double... et bien, il ne manquait plus que ça !

16 décembre 2008

Clepsydre

Je suis le bol de poterie vernissée, mesurant les siècles en fêlures. La louche en métal étamé ternie du calcaire du temps. Je suis le poing resserré et le bambou évidé, peu à peu blanchi.
Celle qui se laisse saisir, en filet d'eau salée.
Je suis dans un temps en goutte à goutte évaporé depuis trop longtemps. Un désert ignoré des cartes terrestres, petit point doré que seules les étoiles mortes, au loin, là-bas, dans leur espace glacial, reflètent comme braise.
Je suis petit rien, attente bruyante d'éclats factices, bulles crépitantes de gaz alcoolisé. Petit rien, en mèches soyeuses et main moites.
Mais je suis tienne, et vole un instant du temps s'écoulant dans le sablier tapi au fond de tes yeux.

L'Océan goutte à goutte en sa clepsydre pleure;
Tout Sahara, tombant grain à grain, marque l'heure
Dans son effrayant sablier.

HUGO, La Légende des siècles

10 décembre 2008

Tranchée par moitié

- "Laide comme un pou"
- "Jolie comme un cœur"
Quand, en 48 heures, deux amis déposent dans ma hotte deux avis aussi différents...
Je souris d'être laide, ce qui doit me rendre jolie.
J'ai donc choisi. Tranché plus précisément... sans savoir si les parts sont égales... cela devra dépendre de l'appétit d'autrui. Parce que cela ne nourrit pas Ego, ces avis couleurs amis. Seul m'importe l'éclat gourmand d'un amant, l'éclat terne ou scintillant dans sa prunelle quand je peux y deviner mon visage... Pou ou cœur ? Faim ou non ? Gourmand ou avide ?
- "Laide comme un nappage parsemé de vermicelles multicolores goût crottes de souris"
- "Jolie comme un cœur au chocolat fondant".
Bon, je crois que je vais choisir un fromage blanc au miel.
Et devenir jolie comme un cœur de pou.

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