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Eau vive
31 août 2007

Fantasme à quatre

Je la regarde.
Elle se glisse doucement dans la fente tapissée de velours anthracite.
Puis gémit, impudique et lascive,
avec quelques tremblements de son corps,
dans un souffle tiède qui l'enveloppe.
Aspirée par quelque démon intérieur, la voilà qui s'enfuit en un pas chassé aérien.
Mais elle revient, fièrement, bruyamment.
Se jette à corps perdu dans la lumière.
Je la saisis alors.
Oui, elle est bien imprimée.
Recto-verso.

Mon imprimante est une perverse polymorphe.
Ou alors mes hormones ont un fantasme A4.

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29 août 2007

Au passant,

    c'est étrange. Vous êtes déjà là.
Tiens, elle a écrit. Avez-vous eu au moins cette pensée ?
Non, pas "elle", d'ailleurs, plutôt "Oviv", sans consistance, objet virtuel, lien internet, blog. Alors vous ouvrez la page du jour. Étrange mot que "page", pour ce qui n'est qu'un écran...
Consciencieusement, minutieusement. "Clic" et vous voici. Guère plus difficile que ça.
Opération copie  maintenant. Combien de secondes cela vous a-t-il pris ? Moins de 60 en tout cas, je le sais. Les stats, on appelle ça comme ça. Elles me donnent l'information.
Vous m'archivez sous Word, monsieur le passant ? Vous avez donné un titre à ces dizaines de pages ? "Blog Oviv "? Vous les conservez mes mots, ça, j'en suis presque sûre. Pas moi. Si canalblog disparaît, je perds mes mots. Mais vous,  vous les aurez. Ils seront quelque part en France, puisque j'ai le nom de votre ville, aussi. 
Comment faites-vous, passant, chez vous ? Un petit mouvement précis de la souris quand vous arrivez sur la note du jour, pour sélectionner le texte de la première à la dernière ligne ? Par CTRL+ A ? Mystère. Hop, copié-collé. Le texte est enregistré. Et cela dure depuis des années. Depuis mon second blog. Celui de l'oiseau. Jusqu'au précédent. En éphéméride. Parce que vous m'avez écrit juste une fois, celle où vous avez craint de ne plus me retrouver dans mes méandres d'écriture. Vous vouliez "s'il vous plaît" ma nouvelle adresse.
Cela vous suffit donc de lire ? de tout savoir de ma vie, et rien en même temps ? Combien de blogs téléchargez-vous ainsi ? D'ailleurs cela m'arrive d'en rire. Quand je vois votre IP passer en moins d'une minute à chaque texte que j'écris. J'ai donc eu envie de vous dédier cette lettre, parce que le monologue me fatiguait, que vous sachiez quand même que ce n'est pas anodin, votre démarche de passant muet....
- Si son disque dur fond, il y a une dépression au bout.
- Ah bon, tu ne crois pas qu'il imprime ?
- Si ! Pour être si consciencieux dans ses téléchargements, il doit imprimer.
Vous voyez, je me fais mon cinéma. Parfois, je suis en colère contre vous, je vous traite de voyeur. Parce que vous ne vous intéressez pas à moi, juste à mes mots. Mais jamais vous ne me dites rien d'eux. Jamais. Je n'ai aucune idée de ce qui vous plaît, vous déplaît, vous met parfois en rage. Corrigez-vous les fautes d'orthographe qui m'ont échappé ? Vous savez, passant, ce n'est pas un livre, un roman. C'est un blog, un endroit où l'on peut avoir un contact avec la personne derrière les mots. Pour lui donner vie.
Aujourd'hui je suis en colère contre vous. Et j'ai eu envie de supprimer ce blog pour vous apprendre à tendre un peu la main vers l'autre. Parce que c'est comme une drogue pour vous, j'en suis sûre. Mais je ne le ferai pas, c'était une pensée stupide, j'ai juste moins envie d'y écrire depuis quelque temps, mais cela me passera, je l'espère.
Il y a quand même quelque chose qui me fait rire, c'est de savoir que vous téléchargerez ces mots et les mâchouillerez en ruminant. Sans un bruit.

25 août 2007

Grignotage

Son colocataire lui posait des problèmes maintenant. Ils cohabitaient tant bien que mal depuis des années, mais les règles avaient subrepticement changé sans qu'elle ne lui donne son accord.
À l'origine, elle avait pensé que son territoire n'avait nul besoin d'être partagé, puis elle avait fait contre mauvaise fortune bonne grâce. De toute façon il était arrivé sur la pointe des pieds, et elle n'avait pas bien réalisé, au début, qu'il n'avait pas la moindre intention de la laisser toute seule. Malgré les promesses. Oh, elle s'en souvenait très bien des discours rassurants !
- Dans un an on n'en parle plus, je serai parti ! Et puis je me ferai tout petit, je nettoierai tout.
Il avait même engagé une société de services qui s'occupait de laisser ses lieux en bon état. D'accord, parfois elle trouvait que le nettoyage était drastique. Pensez donc, impossible pour elle de remettre la main sur certains petits objets qu'elle laissait souvent traîner. Les barrettes et les chouchous pour ses cheveux, par exemple. Disparus ! Mais elle lui faisait confiance, globalement. D'ailleurs certaines choses avaient été positives. Fini de ne manger que des cochonneries. Elle était passée au quasi biologique en douceur. Quand elle sortait au restaurant ou chez des amis, elle dévorait ! Presque en cachette ! Un comble....Et puis il avait un tel tempérament qu'elle avait appris avec lui à voir tous les meilleurs côtés de la vie, pas les bobos du quotidien. C'était quand même sacrément positif, malgré tout !
Et elle continuait à cohabiter avec lui sans trop ronchonner.
Depuis six mois les choses s'étaient pourtant dégradées. Son colocataire laissait des traces de plus en plus déplaisantes. Ses cheveux dans le lavabo, ou même des souillures, ce qu'elle détestait profondément. Il s'était installé et maintenant elle se sentait envahie. Elle regardait son espace vital qui s'amenuisait, n'avait trouvé pour l'instant comme seule solution que de partir de plus en souvent hors de chez elle. Elle était devenue l'incontournable de toutes les fêtes possibles ! Barcelone, Paris, Londres, elle en profitait pour rire de tout son saôul, comme une gamine qui sort en cachette !
Mais il lui fallait bien revenir.

crabe

Pour elle,  qui m'a dit, en partant de chez moi ;
- N'efface pas toutes les photos, pour garder un souvenir.
Elle, dont le territoire de vie s'amenuise. Et son rire n'y peut plus rien.
Elle doit vivre avec ce colocataire envahissant, ce cancer qui grignote tout.

24 août 2007

À +

C'est simple, la prochaine fois que tu signes un de tes mails de ce foutu " A +", celui sans accent sur le A, bien sûr - c'est plus rapide à taper - je te colle illico dans ma liste noire.
" À + "
+ quand ? plus tard ?
+ de quoi ? de monde tout autour ?
Ça te paralyse les neurones de me voir toute seule ?
Pour ne surtout pas me proposer une ballade à deux mais en attroupements ?  C'est la deuxième fois (
tu vois, je n'écris pas la seconde, je pressens qu'il y aura une troisième). Tu as besoin de foule et de rendez-vous publics pour moi ? Tu as peur de quoi ? De t'emmerder en ma compagnie ?
C'est la dernière fois que tu signes ton message de ce A + qui n'est suivi de rien.
La dernière, avant la liste noire, celle qui te fermera l'accès à ma bal.


Quant à toi qui me propose de chasser mon spleen, en visionnant tes cd ... d'éclairs... alors là on ne me l'avait jamais faite, celle là. Des cd, même d'éclairs. C'est ta passion mon grand, et je veux bien croire que ça doit être très beau, que c'est certainement beaucoup pour toi de m'offrir ce spectacle télévisuel, mais as-tu pensé à me proposer un verre avant ? Dehors ? Sans foule ni attroupement ? Tu sais,comme avant. Quand les gens se rencontraient et se fixaient un rendez-vous. Pas directement devant un canapé à visionner des cd.
D'ailleurs je suis sensée animer un débat, avec toi, une soirée-palabre publique, la semaine prochaine. Comme c'est moi qui en ais trouvé le thème, tu veux absolument que nous soyons en équipe. Malgré mes réserves. Certes, tu veux. Et nous allons continuer à débattre du sujet encore longtemps par mail ?
Tu te souviens d'avant ? quand les gens parlaient ? Tu crois vraiment que je vais continuer encore longtemps à t'écrire, lire tes réponses, avancer ma contradiction, relire la tienne... etc ? tout cela par mail ?


Dites moi, les garçons, vous avez 50 ans, les femmes vous font donc si peur que ça ? Ou alors ce n'est que moi. Et cela m'emmerde, quelque soit la réponse qui est la vôtre.

 

24 août 2007

Baisers gratuits

Je les ai gagnés ! Avec la jolie joie d'en avoir goûté la douceur. C'est un bête mot, "joie", mais je le trouve pétillant et charmant, simple comme un pissenlit et fragile comme les branches d'un Coeur de Marie. Les baisers, ce sont de tendres poinçons de joie. J'en ai presque volés certains, il leur suffisait de presque rien pour se libérer de leur prison polie... d'un presque rien si fugace que parfois on entend juste l'air qui s'est déplacé en un rien de temps, entre deux barreaux ramollis de tendresse.
Tenez, j'en ai gagné un ...
.... qui a voyagé du grand Nord, là où les innuit se sentent étrangers et les belges chez eux. C'était un baiser frais comme un chicon, et plein de douceur en même temps. J'ai fermé les yeux, et l'ai effeuillé, pour en entendre le craquant.
...  je l'ai presque volé celui là ! C'est quand mon prof de roller m'a dit de m'appliquer pour ce foutu freinage en T. Et que j'ai eu un flot de larmes qui ont jailli de mes deux yeux, les pervers impudiques. C'est drôle, mais il m'a pris de suite très fort dans ses bras, m'a collé deux baisers tout piquants de sa barbe de trois jours, et m'a dit, "chuttt, ce n'est pas grave, chutttt" pendant que je hoquetais que je voulais juste me vider la tête en roller et pas faire cet odieux freinage en T qui m'entraînait dans un grand écart déséquilibré.
.... et celui parfum de citrouille !  c'est un peu fade comme légume, mais je l'ai imaginé rehaussé de muscade et bien poivré. Et, en fermant les yeux, je me suis dit que les femmes mûres avaient de la chance d'avoir un cucurbitacé qui se penchait grâcieusement pour leur déposer une tranche de bisou orange sur le bout du nez.
... après il y a eu ceux tout trempés des larmes de mon ado qui pleurait en bégayant la fin des "vacances les plus géniales qu'elles avaient passé de toute sa vie et c"est tellement loin Auxerre et on va y retourner en Croatie et que je t'aime maman et mes copains copines aussi"....Maintenant j'ai tout compris. Elle est amoureuse.
... j'ai beaucoup rêvé au bisou chocolaté accompagné d'un verre de vin blanc frais. Parce que j'ai compris que cela faisait très très longtemps que je n'avais pas mélangé le Jurançon et le cacao. Alors je vais dessiner un coeur au chocolat dans la pâte ce soir et ma maison sentira le baiser parfumé et gourmand.

Merci, je vous embrasse moi aussi

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24 août 2007

Tu oublieras qui je suis

Prends ma main, sans frémir, sans trembler, sans un mot. Je me tairai, tu n'auras qu'à suivre mon regard qui te parle.
Tu me guideras derrière les voiles parmes et le taffetas bruissant, tu fermeras la porte, découvriras le lit de son pardessus pourpre et me coucheras sur les draps violets.
Viens, tu liras les vers de Baudelaire peints au mur blanc de mes nuits. Sans un mot, ils glisseront sur ta pupille.
Tu les écouteras, ils te diront mon lit profond comme un tombeau et je suivrai ton désir qui me précèdera.
Quand tu penseras devoir briser le silence, je plaquerai ma paume sur tes lèvres et ferai glisser ma langue dans ta bouche. J'avalerai tes mots, je boirai tes paroles. Auxquelles je ne crois pas.
Allez, n'ai pas peur, ce ne sont que deux peaux qui s'attirent, que deux hères qui ne croient plus en rien, hormis en la chair de leurs corps.
Viens, je me tairai tant que tu oublieras qui je suis.
Tu glisseras ton corps dans le mien, nous boirons nos salives et nos sueurs salées nous souderont.
Puis je m'endormirai pour ne plus entendre ton souffle qui me glace.

22 août 2007

Retour sans détour

J'ai tout préparé ;
. la tenue de pluie
. la clé USB
. les impôts à photocopier
. le paquet de biscuit
. la tasse décapée
. Les bâtons d'engrais pour plantes rachitiques
Tout est là, bien rangé, dans la sacoche du vélo. Départ à 7 heures, pointage 15 minutes après.   
La réponse est toute prête.
- Mes vacances ? formidables ! Merci, je suis parfaitement reposée.
J'ai aussi révisé la prière à faire pour éviter qu'ils ne veuillent me raconter les leurs. Je m'en fous de leur voyage, de leur famille, je m'en fous de leur météo, je m'en fous de tout. Je suis l'autiste du boulot, le seul problème étant qu'ils ne le savent pas.
Je gravirai les escaliers deux à deux
- Oui, j'ai toujours la forme, merci. Mais oui, c'est certain, un jour je ferai comme vous, je prendrai l'ascenseur.
Je m'arrêterai au premier, pour prendre les foutus listings qui m'attendent. Avant je respirerai longuement, silencieusement. Je passerai devant son bureau. Vide. Ne tournerai pas la tête, ne courberai pas la nuque. Non.
Et j'irai dans mon bureau, désactiver le message d'absence, écouter les messages sur le répondeur. Regarder mon écran où a été effacé le "dossier personnel" avant de partir. Le nettoyage a été parfait. Aucune trace, surtout aucune trace de lui. Sauf ce vide qui me donnera un uppercut au coeur. Le vide ? une trace ? Allons, esprit rationnel, ressaisis- toi, ce n'est que du rien. Rien.
L'autre réponse est apprise par coeur.
Au cas où un crétin, une crétine, ne puisse s'en empêcher ;
-Tu vas faire comment, pour le café, maintenant qu'il est parti ?
- Je me suis mise au chocolat.
Voilà. Point barre. Sans pleurer, sans avoir la voix qui s'enroue. Sans bavure.
Et la vie continuera.
La gomme ! J'ai oublié la gomme ! Qui a une gomme ? une spéciale, un douce, une vraie, une qui effacerait mon chagrin tatoué ?
S'il vous plaît, une gomme.
Pour demain.
J'ai peur.
J'ai mal.

20 août 2007

Lettre à la mère

- "Merci"
C'est ça que tu voulais entendre ? "Merci ?" Et bien voilà, c'est écrit. Mais j'aurais préféré crever que de te le dire. Tu as rompu l'équilibre que j'avais grain à grain, atteint.
Petit équilibre fragile, petits grains de folie certainement.
Tu as osé. Rompre le pacte tacite du silence.
Quand il est mort, nous avions fait la paix, juste avant. C'est étrange comme j'étais soulagée qu'il meure. 
- "Je suis fier de toi", c'était bien qu'il me dise ça, j'en avais besoin. Et rien d'autre surtout, il savait qu'il fallait se taire pour me préserver.
Mais toi, comment as-tu osé, hier ? Qui t'a permis de crever le sac acide de tes certitudes sur moi ? Moi, je croyais avoir pardonné, et tu as dissout en quelques mots le vernis de mon pardon illusoire. Non, je te t'ai rien pardonné, rien de rien, tu m'entends ?
J'ai raccroché le téléphone, sans hurler ce "tais-toi"  qui m'étouffait, ce n'est que ma politesse qui a empêché le cri de résonner jusqu'à me faire perdre la raison. La politesse d'une fille à sa mère.
- "Au revoir maman", oui, j'ai bien dit ça. J'ai tu ma certitude que je n'aurais jamais dû revenir un jour vers vous. Ces dix ans où mon silence m'a éloigné de vous, mes prédateurs, mes géniteurs, ces dix ans où j'ai créé ma famille.
Vous vous souvenez, quand je suis "revenue", parce que tous insistaient, parce que mes enfants avaient "le droit" d'avoir des grands-parents ... Ce jour là, où la politesse exquise a fait disparaître dix ans de silence. Comme si vous m'aviez vue la veille.
Et tu viens de rompre le pacte du silence.
Ce serait donc grâce à vous, que je suis "arrivée" là où je suis ?
C'est bien ça, que tu m'as expliqué, hier ?
Il faudrait donc que je te dise "Merci" pour votre geste, il y a 33 ans ? "Merci" d'avoir payé les deux mois de loyer d'une chambre de bonne que je n'habitais plus, puisque vous m'aviez coupé les vivres ? Sais-tu où j'ai vécu, maman, à 18 ans ? après que  vous ayez noblement décidé que seul l'hôpital était bon pour moi ? Et après, après le dortoir chez les fous, après les lanières autour des poignets ? Après ?  J'étais dans la rue. Où voulais-tu que j'aille ? Et il faudrait donc que je te dise "Merci" ? pour avoir payé deux mois de loyer ? 
"Merci" ? parce que vous avez payé l'hôpital ? après que j'ai vomi mon estomac rongé par l'acide que j'avais avalé ?
"Merci" ? pour avoir fait de moi un humain qui se trouvait indigne de l'humanité ?
"Merci" ? pour avoir fait germer en moi l'image de chiendent qui me colle  la peau ?
Je croyais avoir pardonné. Je te jure que je croyais, maman.
Mais il ne fallait pas rompre le pacte du silence qui me maintenait dans le pardon.
Il est des craquelures qu'il ne faut pas gratter du bout des mots.
Tais-toi, maman, tais-toi.
C'était un trois janvier, à 17 heures, il y a trente trois ans. Et je n'ai jamais pu pardonner qu'ils m'aient réveillée.
J'avais besoin d'oublier que je vous devais la vie.
P.S. ; je te le dois quand même, ce "merci". Grâce à toi je sais que je ne sais pas pardonner.

16 août 2007

Ego se fait enguirlander

Elle : viens ici Ego, et ne joue pas au martyr s'il te plaît. Il  va falloir que tu assumes maintenant.
Ego ; oui, je vous écoute. Je dois assumer quoi ?
Elle ; cesse cette ridicule position de "pauvre petite victime" immédiatement. Tu n'es qu'un manipulateur en réalité.
Ego ; un manipulateur ? moi ?
Elle ; écoute moi bien, la brique (...)
Ego ; voilà, vous recommencez à me traiter comme un vulgaire un jouet, et je serais un Lego de quelle couleur aujourd'hui ?
Elle ; décidément tu es un faux-cul de première !
Cul ; ne me comparez pas à cette entité, Elle, c'est insupportable ! Je suis votre fondement (...)
Elle : la ferme ! Tout le monde se tait !
Cerveau aux Organes ;écoutez-moi tous, et surtout n'intervenez pas ! Il va y avoir des décharges d'adrénaline, tenez-vous sur vos gardes; et que tout le monde se taise par pitié.
Ego ; je peux savoir sur quoi vous vous basez pour tenir des propos pareils ?
Elle ; j'ai eu une sacré crise de larmes tout l'heure (...)
Yeux   ; oui et même que (...) pardon, je me tais  (...)
Elle ; (...) et j'ai fini par réaliser que c'est à cause de toi que je pleurniche sur mon sort. Tu n'es qu'un Ego démesuré, un qui se planque pour faire le petit mais qui a un orgueil énorme en réalité.
Ego ; ah bon ? Expliquez-moi, je dois être stupide, en plus.
Elle ; je t'explique, je t'explique. En fin de compte, je pleurais sur qui ? Sur moi, pour changer. Sur moi ? mais pas vraiment en réalité, je pleurais sur toi, oui ! "le pauvre petit Ego tout petit petit et que personne ne l'aime, et qu'il ne mérite pas qu'on s'occupe de lui" et bla et bla et bla...
Ego ; et alors, en quoi est-ce que je mens ?
Elle ; tu ne mens pas, tu te prends tout simplement pour le centre du monde. Il faudrait donc que nous (oui, toi et moi) soyons fabuleux pour que l'on doive nous aimer ? Imbécile ! On ne vaut pas plus que les autres. Pas la moindre raison valable de me flanquer de telles crises de larmes. Si tu jouais ton rôle tu laisserais ton orgueil de côté et tu verrais que nous sommes des milliers comme ça. Et que nous ne valons guère mieux que les autres.
Ego ; oui, mais moi je suis obligé de me cantonner à vous, Elle, c'est ma place. Les autres, ça ne me regarde pas....
Elle ; ta place ? Et bien justement, reste y à ta place. Et ne gonfle pas comme une grenouille qui se croit plus grosse qu'un boeuf, tout en prenant une voix de chochotte.
Ego ; vous pensez ce que vous voulez, après tout c'est vous la chef. Moi je pense qu'on est vraiment chouette et qu'on mériterait  (...)
Elle ; et voilà, ça recommence ! Mets là en veilleuse, je te le redis, parce que ça va mal aller pour toi. On n'est pas plus chouette que d'autres et on n'a rien à revendiquer. Si personne n'a envie de faire un bout de chemin avec nous ça devrait au contraire te faire réfléchir au lieu de pleurnicher comme si on était la huitième merveille du monde.
Tiens, pour le coup, tu vas aller réfléchir tout seul dans ton coin aux sept vraies merveilles du monde. Tu reviendras avec les lieux, les dates et leur histoire. Pas avant.
Ego ; mais je n'ai pas accès à Internet (...)
Elle ; et en silence !

14 août 2007

Les mots épais

Les espoirs avaient perdu leur odeur de poire verte
et les sens égaré leur piquant saveur piment.
elle
- insipide papier mâché, carton bouilli -

Les sourires flambaient et crépitaient
en joyeux brandons carminés
elle
- étincelles en éclats de rires soyeux -

L'orgueil,
la rage,
la colère,
la hargne,
l'instinct,
elle
lame à blanc fichée dans la nuque frêle
poing serré aux phalanges blanchies
gestes si doux, si lents,
danse envoûtante
elle
fière et forte et fragile
de ses mots dévorés et éructés
de ses mots épais de silences
elle
se taisait et écoutait
- sans fin -
l'écoutait.

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